Alors ça pour une surprise c’est une sacrée surprise. Si on m’avait dit un jour que j’allais chroniquer un des albums solo du méchant de McGyver, je n’aurais pas pu le croire. Et bien oui moi, enfant des années 80, je connais le diabolique Murdoc qui a pourri la vie de Richard Dean Anderson pendant de nombreux épisodes. Il faut dire que Michael Des Barres a un physique assez particulier, un visage taillé à la serpe, très expressif. Mais il possède bien des cordes à son arc et en plus d’une honorable carrière d’acteur il poursuit des activités musicales depuis des décennies. Il est surtout connu outre-manche pour avoir chanté en remplacement de Robert Palmer dans le groupe POWER STATION, fondé par des membres de DURAN DURAN, lors de la tournée de leur premier album et notamment lors du Live Aid en 1985. Somebody Up There Likes Me (1986) est son deuxième et dernier album solo après I'm Only Human en 1980. Il a aussi publié des albums avec les groupes SILVERHEAD, DETECTIVE, CHEQUERED PAST et en 2012 avec le MICHAEL DES BARRES BAND.
Donc en 1985, Des Barres proposait un hard rock burné de bonne facture avec un gros travail de production. Les fioritures sont nombreuses avec chœurs féminins, cuivres et orchestrations. L’anglais a su s’entourer d’une belle équipe autour de lui. Produit par Bob Rose, il fait apparaître des contributions de Steve Jones (CHEQUERED PAST), Andy Taylor (POWER STATION) et Dave Stewart d’EURYTHMICS. Les hits potentiels sont nombreux entre les « Money Don’t Come Easy » et « Somebody Up There Likes Me » à mener de grimper dans les charts US et les ballades comme « Too Good to be Bad ». Sa voix est assez proche de celle d’un Steve Auguri (JOURNEY) à la fois chaude et puissante. Les chansons tiennent dans l’ensemble encore la route après trente ans même si le poids des années commence à se faire sentir. Somebody Up There Likes Me possède un petit air suranné qui fait une partie de son charme. Et puis la nostalgie joue forcément au maximum.
Le label nous rappelle que cet album est né pendant un période très heureuse dans la vie de Michael Des Barres. Il avait atteint une certaine reconnaissance et stabilité aux niveaux financiers et professionnels et a pu enregistrer l’album qu’il voulait. Cela s’entend et reste, presque trois décennies plus tard, un album solide et intéressant.
Oshyrya (07/10)
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Yesterrock – Universal – GerMusica Promotion / 2013
Tracklist (45 mn) 01. Money Don’t Come Easy 02. Do You Belong 03. Is There Someone Else ? 04. Everything Reminds Me Of You 05. I Can See Clearly Now 06. Somebody Up There Likes Me 07. Too Good To Be Bad 08. Locked In The Cage Of Love 09. Camera Eyes 10. Thinking With Your Body
Les fans de Lars Eric Mattsson sont franchement gâtés. Quand on voit le stakhanovisme du guitariste suédois qui sort des albums comme il respire, on ne peut être qu’impressionné. Imaginez que cet Epicentre est le vingt-troisième album de sa carrière ! Chapeau bas. Cette créativité débridée s’accompagnait aussi d’une certaine lassitude pour les observateurs comme votre serviteur qui finissaient par saturer un peu face à la discographie galopante du suédois. C’est avec peu d’enthousiasme que j’entamais cette chronique.
Et pourtant la (bonne) surprise est bien là. A travers dix-huit nouvelles compositions Lars Eric Mattsson étonne et surprend agréablement. Les titres sont courts et pour la plupart percutants. Il y a vraiment de quoi être séduit par les « Wait for the Sunrise » ou « A New Devil ». Pas de longueurs excessives, pas de démonstrations techniques stériles et ennuyeuses, le suédois a su aller à l’essentiel et proposer de très bonnes chansons à même de plaire à un public non-spécialiste. En dehors de la batterie assurée par Christer Jansson, Mattsson a pris la en charge la guitare bien sûr mais également la basse, les claviers et le chant. Et il assure avec classe et maestria. Les refrains claquent et dès la première écoute l’auditeur est ferré. Le suédois a vraiment décidé de proposer un pot-pourri de ses talents et de ses influences. A travers ces dix-huit chansons entre trois et quatre minutes, Mattsson résume un peu sa carrière et fait encore une fois la preuve de son grand talent. Je suis sincèrement bluffé. Jazz fusion, métal prog, rock des seventies, voilà un petit panorama des genres et influences intelligemment distillé tout au long d’Epicentre.
Avec quinze compositions chantées et trois instrumentaux, notre ami a su sortir de son positionnement de niche habituel et peut espérer toucher un plus large public que les aficianados de Lion Music. C’est tout le mal que l’on souhaite à Mattsson.
Oshyrya (08/10)
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Lion Music / 2013
Tracklist (67:31 mn) 01. Wait for the Sunrise 02. A New Devil 03. Cinnamon 04. Land of Dreams 05. Melting Down 06. No One Else 07. South of the Border (Instrumental) 08. No Way, No Surrender 09. Mirror 10. So Far Away 11. Freedom Fighters (Instrumental) 12. Too Late 13. I Don’t Know 14. Cold Inside 15. Andalucía (Instrumental) 16. No More War 17. Scratch My Back 18. Clouding My Eyes
Dix ans de carrière et cinq albums (le label en annonce quatre mais j’en trouve personnellement cinq), voici un bien beau tableau de chasse. Les allemands de DOWN BELOW n’ont de quoi rougir et mènent tambour battant leur carrière. Ce Zur Sonne Zur Freiheit marque un nouveau chapitre dans la vie du groupe avec la signature sur un nouveau label, SPV. Comme le suggère la pochette, le thème central de ces chansons s’articule autour des montagnes, les Alpes en particulier. Cela symbolise l’évolution de DOWN BELOW depuis ses débuts et trouve résonance dans les parcours personnels des membres.
Les allemands proposent un cocktail qui se veut attrayant, entre Rock Alternatif, Dark Rock. Ne parlons pas de métal ici. Ils flirtent même avec la pop (« Alles wird gut », « Unvergessene Zeit ») et cet album possède le potentiel de faire une belle carrière dans les classements outre-Rhin. Le public y trouvera forcément son compte entre les douces chansonnettes, et les titres plus rock aux refrains imparables (« Zur Sonne – Zur Freiheit », « Lauf »). DOWN BELOW se défend de vouloir plaire aux radios et pourtant, inconsciemment peut-être, le résultat est là et semble avoir été consciencieusement composé pour toucher le plus grand nombre. Ce n’est pas un défaut mais un simple constat. Le chant en allemand, assez grave et donc un chouia cliché, n’aidera pas forcément à l’exportation en dehors des pays germanophones mais nous ne sommes désormais plus sûr de rien. Le succès d’un Psy avec une chanson en coréen ébranlé nos certitudes. Zur Sonne Zur Freiheit coule très naturellement, sans faire de vague et sans agresser l’auditeur. On remarque ici et là quelques mélodies, certains refrains plus accrocheurs que d’autres… Ne cherchez pas de grandes émotions malgré les efforts de DOWN BELOW l’encéphalogramme reste assez plat.
Les teutons ont accumulé assez d’expérience pour offrir un travail honnête qui pourra séduire largement en Allemagne. Bien qu’un peu trop formaté à mon goût, Zur Sonne Zur Freiheit possède son lot de bonnes chansons. Le soleil brille toujours un fois arrivé au sommet.
Oshyrya (06/10)
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SPV – Oblivion / 2013
Tracklist (45:21 mn) 01. Ketu 02. Zur Sonne – Zur Freiheit 03. Dem Himmel nie so nah 04. Alles wird gut 05. Unvergessene Zeit 06. Nordstern 07. Feuerregen 08. Lauf 09. Meilenstein 10. Neuer Horizont 11. Bruder 12. Abschied