Horisont-TimeWarriorsLes guerriers du temps… on ne saurait trop dire que le troisième album du groupe suédois Horisont porte parfaitement son nom. Signé sur le label de Lee Dorian, Rise Above, Horisont fait partie de ces groupes qui effectuent un saut temporel de trente ans en arrière en interprétant un hard rock stoner figé entre 1974 et 1977. Le Punk, la NWOBHM ? Connait pas…

Comme les excellents Spiritual Beggars ou Witchcraft, le choix effectué est non seulement de s'inspirer totalement de ce que faisait Deep Purple, Black Sabbath, Thin Lizzy ou Mountain au point d'en copier le style de composition – ce qui a déjà été fait –, mais aussi la dégaine – à grands coups de moustaches et de vestes à franges – et surtout le son – ce qui est plus neuf. Time Warriors donne avoir l'impression d'avoir été enregistré live en analogique sur un quatre pistes au fin fond d'un studio écossais. La compression semble avoir été ignorée et la saturation paraît comme sortie d'un vieil ampli à lampes et non d'une pédale de distorsion moderne. Le chant – parfois pas très juste – donne l'impression qu'on n'a pas multiplié les prises ni non plus avoir eu recours à l'auto-tune. Le mimétisme est poussé jusqu'à adopter les durées d'album de l'époque : ici c'est 34 minutes au compteur, pas une minute de plus.

Ce genre de démarche régressive (dans le sens chronologique du terme) aurait plutôt tendance à me laisser dubitatif même s'il faut reconnaître que la musique produite par Spiritual Beggars ou Scorpion Child est d'excellente qualité et apporte même une bouffée d'air au heavy metal. Et ici je devrai encore une fois renconnaître, qu'au delà cette fameuse démarche contestable, la musique d'Horisont tient tout à fait la route. Les riffs sont là, les mélodies aussi et surtout un allant qui emporte la conviction, et ce dès l'excellent « Writing On The Wall », qui souffre toutefois d'un clip ridicule ou deux « bonnes sœurs » pompettes s'amusent à renverser une poussette avec leur voiture lancée à toute vitesse. Ce genre d'humour pouvait amuser en 1973 mais de nos jours, j'en doute.

Nos Suédois se rattrapent en interprétant deux chansons dans la langue de leurs pays, « Vänd tillbaka » et « Dodsdans », qui passent très bien le cap. Cela donnera peut-être des idées à certains. Faisons aussi une mention au vigoureux « Eye Of The Father » et son refrain énervé en diable. Et les qualités de l'épique « All Come To Must an End, Part I & II » feraient presque oublier les fortes réminiscences de Rainbow sur ce titre. 

Au final, Time Warriors, est dans le genre une réussite. Pas une réussite majeure mais une vraie réussite qui plaira aux aficionados de ce revival. 

Baptiste (7/10)

 

Site officiel

Rise Abose / 2013

Tracklist : 01. Writing on the Wall 02. Diamonds in Orbit 03. Ain’t No Turning Back 04. Backstreet 05. Vänd Tillbaka 06. She Cried Wolf 07. Brother 08. Dödsdans 09. Eyes of the Father 10. All Must Come to an End, Part I & II