Notre camarade Aske le signalait lors de sa chronique du précèdent opus des finlandais, 7th Symphony (chronique ici), APOCALPTICA divise la foule, certaine adore et crient au génie, d’autres détestent et crient à l’arnaque. Eh bien moi, en bon français je dis… les deux mon capitaine ! Autant j’avais été séduit et même éblouie par les premiers opus autant la suite m’avait laissé de marbre. Les reprises étaient géniales et les titres inédits prenaient une autre dimension quand un chanteur/chanteuse venait insuffler un supplément d’âme à tout cela. Et puis la nouveauté passant, les finlandais me semblaient tomber dans une certaine routine. Ils m’ont donc écouté en sortant des sentiers battus et en publiant en cette fin d’année ce Wagner Reloaded, le témoignage fidèle de leurs prestations live à Leipzig. Pour remettre ce disque dans son contexte, APOCALYPTICA a été invité à participer à un événement spécial destiné à fêter le 200ème anniversaire de la naissance de Richard Wagner. Ils ont travaillé en étroite collaboration avec le chorégraphe Gregor Seyffert. Le groupe se produisait sur scène avec un orchestre et accompagnait un spectacle mêlant danse, cirque, effets audiovisuels et théâtre.
Mais quel les fans se rassurent, on peut vraiment parler avec ce Wagner Reloaded de onzième album des finlandais. En effet, bien qu’influencer par la musique de Wagner pour coller au thème du spectacle, il s’agit bien là de nouvelles compositions originales de compositeur de toujours du groupe Eicca Toppinen. On retrouve la patte du groupe et son talent pour proposer des mélodies subtiles tout en restant accrocheuses. Avec la présence du MDR Symphony Orchestra, APOCALYPTICA a pu voir les choses en très grand et la musique proposée développe une emphase, une échelle gigantesque à l’image de ce que proposait Richard Wagner. Dès « Signal » le ton est donné et le meilleur est à venir. Par petites touches, des petites pièces de musiques entre quatre et six minutes le groupe retrouve sa vigueur et son inspiration d’antan. D’un style très contemporain avec de nombreux clin d’œil à l’œuvre du maître, Wagner Reloaded offre de biens beaux moments. Plus bande original de film que jamais, ces compositions plongent l’auditeur dans de multiples atmosphères et le laisse voyager aux grés des courants orchestraux. L’idéal est de fermer les yeux, la batterie imprime le rythme et il ne reste plus qu’à se laisser emporter. Le calme succède à la tempête dans un tourbillon et le résultat est assez bluffant.
Exercice bien délicat que ce Wagner Reloaded mais APOCALYPTICA a su comme d’habitude tirer son épingle du jeu. Toppinen possède un talent rare et il a trouvé l’incarnation idéale pour l’exprimer. L’écoute e cet album ne laisse qu’un regret, ne pas pouvoir assister au spectacle visuel qui accompagne cette musique. Croisons les doigts pour que de nouvelles représentations soient données.
Oshyrya (08/10)
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BMG / 2013
Tracklist (56:20 mn) 01. Signal 02. Genesis 03. Fight Against Monsters 04. Stormy Wagner 05. Flying Dutchman 06. Lullaby 07. Bubbles 08. Path in Life 09. Creation of Notes 10. Running Love 11. Birth Pain 12. Ludwig: Wonderland 13. Ludwig: Requiem 14. Destruction
TAD MOROSE fait partie de ces groupes que l’on ne connait pas beaucoup mais qui semble être là depuis des décennies, sans faire trop de bruit. Et effectivement, en regardant de près la biographie du groupe, nos amis écument les scènes depuis 1991. De cette période, ne reste à présent que deux rescapés, toujours fidèles au poste: Christer ’Krunt’ Andersson à la guitare et Peter Morén à la batterie. Ces deux-là poursuivent l’aventure et tente de maintenir le navire à flot contre vents et marées. Le dernier opus des suédois, Modus Vivendi date de dix ans (2003) et il aura fallu bien des péripéties pour avoir arrivé cette année son successeur au titre chargé de symbole, Revenant. Dénicher la perle rare derrière le micro semble avoir toujours été le talon d’Achille de TAD MOROSE. Avec de nouveaux camarades de jeu et Ronny Hemlin (STEEL ATTACK) comme chanteur, le groupe semble prêt à repartie à la conquête des sept mers.
En 2013, TAD MOROSE est redevenu une machine de guerre speed/power métal. Bien sûr les guitaristes et Andersson en tête ne sont pas des manchots et se font plaisir à avec quelques riffs et montées de manche bien sentis. Les suédois envoient du bois. Et la patte d’Hemlin renforce encore cette impression de puissance. Moins doué et varié que son prédécesseur il offre un prestation honorable. Le groupe n’est pas loin d’un BLOODBOUND (de son ex-chanteur Urban Breed) par exemple ou de tous ces groupes de power allemands. Pas sûr que tous les fans historiques de TAD MOROSE s’y retrouvent. La disparation d’un claviériste dans les rangs des suédois confirmait le durcissement du ton et on comprend mieux à la lumière de ce changement le choix de Joe Comeau (ex-OVERKILL, ex-ANNIHILATOR) avant que celui-ci ne jette l’éponge après trois années de bons et loyaux services. Ce nouvel album, Revenant, a été mis en boite au Studio Claustrophobic à Gävle et la mastering a été confié à Per Ryberg du Studio Soundcreation. Le travail a été bien fait avec un son massif mais clair à même de donner tout son potentiel à ces brûlots. Les compositions sont solides, toujours dans la même veine un peu bourrine tout en restant technique. Les temps morts sont rares, l’offensive reste constante pour l’auditeur.
A travers des chansons calibrées entre quatre et cinq minutes, TAD MOROSE fait la preuve de son savoir-faire mais je dois bien avouer que je m’attendais à autre chose de plus subtil. En bons suédois, ils livrent la marchandise sans vraiment impressionner à être trop restés dans les limites du genre. L’auditeur peine a retrouvé l’élan et la maestria d’un « Anubis » pour ne citer qu’une chanson de Modus Vivendi.
Oshyrya (06/10)
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Despotz Records / 2013
Tracklist (52:16 mn) 01. Beneath A Veil Of Crying Souls 02. Follow 03. Babylon 04. Within a Dream 05. Ares 06. Absence Of Light 07. Death Embrace 08. Dance Of The Damned 09. Spirit World 10. Timeless Dreaming 11. Millenium Lie 12. Gypsy
DARKHAUS sonne bon le bon groupe allemand indus et ce n’est pas complétement faux. International, intercontinental même(ou presque comme le petit déjeuner) puisque l’Écosse, les États-Unis, l’Autriche et l’Allemagne sont représentés ici dans cette nouvelle entité synth-rock. Le capitaine et maestro du navire s’appelle Rupert Keplinger et a déjà collaboré avec de nombreux artistes comme EISBRECHER. A ses côté comme co-fondateur, un autre visage ne nous ai pas inconnu: Gary Meskil plus connu comme pionnier hardcore avec PRO-PAIN. Pour boucler la boucle, ajoutez à cela le batteur allemande Paul Keller, le guitariste Marshall Stephens (PRO-PAIN aussi) et enfin le chanteur écossais Kenny Hanlon.
Alors moi aussi cela m’a fait bizarre de me retrouver face à un groupe comptant dans ses rangs deux PRO-PAIN et proposant une musique rock certes mais surtout très électronique. Je savais que derrière ces mines patibulaires se cachaient des cœurs tendres. Pour paraphraser DARKSHAUS, le groupe cherche à proposer une musique sombre et émotionnelle. Le label parle de synth rock, je parlerai personnellement plus aisément de rock alternatif pas si loin d’un KARNIVOOL (chronique ici) ou des récents DARK AGE (chronique ici). Les chansons sont toutes très subtiles, simples mais souvent très très attrayantes avec en particulier un refrain du tonnerre. Les touches électro sont bien là mais elles n’envahissent pas tout, les guitares à travers de belles rythmiques, typées indus, ont leur place et apportent de l’épaisseur à la musique de DARKHAUS. Kenny Hanlon derrière son micro fait un gros boulot et éclabousse de sa classe tout l’album. Il exprime énormément d’émotions dans son chant et varie beaucoup les registres. Les compositions sont courtes et vont à l’essentiel sans diluer inutilement le mélange. Les influences sont nombreuses et intelligemment digérées. Vous trouverez ici et là des morceaux de pop sucrée des années 80, de rock moderne…DARKHAUS parle d’un mélange surprenant entre HIM, DEPECHE MODE, QOTSA et RAMMSTEIN. C’est osé mais loin d’être inexact.
Finalement très accessible, la musique de DARKHAUS possède bien des qualités et pourrait plaire à un public très large. L’auditeur amateur de rock et de belles mélodies peut largement trouver son compte sur My Only Shelter. Quelques longueurs ou compositions un peu plus passe-partout empêche DARKHAUS de viser les sommets mais pour ce premier essai s’avère être bien convaincant.
Oshyrya (7,5/10)
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Oblivion – SPV / 2013
Tracklist (62:16 mn) 01. Life Worth Living 02. Grace Divine 03. Ghost 04. Break Down The Walls 05. Our Time 06. Don´t Close Your Eyes 07. Breaking The Silence 08. Hour Of Need 09. Looks Like Rain 10. Apostle 11. Son Of A Gun 12. Drive 13. Angelina 14. Hurts Like Hell 15. Breaking The Silence (Eisbrecher"Club Cut") by Noel Pix 16. Life Worth Living (Kinky J-MIx) by Kinky J