Archive for novembre, 2013

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01. Quand la séparation de RHAPSODY en deux entités a été annoncée, deux options étaient possibles: se lancer dans une tournée ou travailler immédiatement sur un nouvel album. Vous avez choisi la première option, pourquoi ?

C’est comme si nous nous étions mis d’accord. Je savais que Luca allait travailler sur un nouvel album donc pas besoin de se mettre en confrontation directe. De plus, j’avais besoin de plus de temps pour finir cet album donc c’était bien comme cela. Je voulais également proposer aux fans un album live pour ré-établir le groupe aux yeux de notre public et présenter le nouveau line-up. Il était important pour moi de présenter nos chansons dans le contexte de la scène. Et puis comme je le disais, j’avais besoin de temps pour peaufiner Dark Wings of Steel.

 

02. Quelles sont tes relations maintenant avec Luca Turilli ?

Elles sont bonnes. Nous ne travaillons plus ensemble mais nous restons amis. Nous nous connaissons depuis si longtemps. Je l’ai rencontré à l’âge de 18 ans et lui devait avoir 17 ans, nous sommes comme des frères. Le fait que nous ne puissions plus travailler ensemble n’a pas affecté notre amitié. Parfois cela peut « clasher », nous pouvons nous disputer mais nous sommes tous les deux assez matures pour que cela n’aille pas trop loin et pour comprendre le point de vue de l’autre.

 

03. Après le gros succès de RHAPSODY OF FIRE avec Luca, as-tu senti beaucoup de pression à l’entame de la composition de ce nouvel album du groupe version 2.0 ?

Non, pas vraiment j’étais plutôt très excité par ce nouveau défi. De plus, j’avais beaucoup de musique déjà composée et cela me donnait beaucoup de confiance. Le plus important c’est ça, la qualité de la musique. Donc quand j’ai fait écouter mes compositions à mon frère, quand j’ai écouté ce qu’il avait fait de son côté, tout était très bon et donc je savais que nous allions proposer un album de grande qualité. Quand Roberto (de Micheli – guitares) a écouté la musique composée, j’ai fait attention à sa réaction et il a aimé. Même chose pour les autres membres du groupe donc j’étais rassuré. Le processus s’est très bien déroulé du début à la fin.

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04. Durant la composition quelle options as-tu favorisée: continuité avec le passé ou nouveau départ avec ce nouveau line-up ?

Bien sûr la continuité est primordiale, tu ne peux pas faire quelque chose de radicalement différent sinon nous aurions dû changer le nom du groupe. Le son et le style de RHAPSODY OF FIRE représente quelque chose d’important pour moi et pour les fans. Bien que cet album soit dans la continuité, tu noteras des évolutions et des changements. Il n’y a pas de très longues compositions de plus de vingt minutes, les chansons sont plus directes et ramassées. Ce qui me frappe le plus, c’est que le son général est plus puissant, le son des guitares claque bien plus.

Bien sûr, nous avons fait appel à un orchestre mais celui-ci ne parasite pas le son, il vient le compléter et lui donner encore plus de substance sans étouffer les guitares et les autres instruments. Tout ceci revêtait une grande importance à mes yeux et c’est pourquoi je peux dire que ce disque marque une nouvelle étape pour nous, un pas de plus vers le futur tout en conservant notre patte, les éléments caractéristiques qui font de nous ce que nous sommes.

 

05. Pourquoi avoir quitté Nuclear Blast pour AFM Records ?

Première chose à dire, notre contrat avec Nuclear Blast s’est terminé naturellement avant le précédent album, chaque partie avait rempli ses obligations. Nuclear Blast a préféré continuer avec Luca, ils avaient publié aussi ses albums solo, ils ont cru en ses capacités de compositeur et c’est bien naturel, il lui ont fait confiance. Je comprends tout à fait cela. Dans tous les cas, je ne serais pas resté sur le même label que Luca, la confusion des genres aurait pu être délicate pour les deux groupes. Donc je suis parti à la recherche d’un nouveau partenaire et j’ai trouvé AFM Records. Ils étaient intéressés par la publication de cet album studio mais également par la sortie d’un album live, comme que je le souhaitait. C’était donc le bon choix pour nous.

 

06. Et tu es satisfait du travail d’AFM Records, de la façon dont ils assurent la promotion du groupe ?

Oui c’est très bien, je n’ai rien à redire sur leur travail, très bon, très professionnel.

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07. RHAPSODY OF FIRE est plus que jamais avec Dark Wings of Steel une histoire de frères. Tu as beaucoup travaillé avec Manuel pour la composition et le groupe compte aussi deux frères à la batterie et à la basse (les frères Holzwarth). Comment cela s’est-il fait ?

C’est génial de travailler avec son frère, il existe alors un feeling spécial, c’est vraiment magique. Je me souviens à l’époque, quand nous avons commencé à travailler ensemble avec Luca, avant Legendary Tales, Manuel devait avoir à peine treize ans et il venait nous voir. Il nous écoutait travailler et il proposait déjà des choses des instrumentaux ou des influences médiévales. Ce devait être trois ans avant la sortie de notre premier disque. Et c’était important pour Luca et moi d’avoir ces propositions, suggestions de sa part. C’était amusant pour Luca et moi d’avoir ses idées d’un gamin et elles étaient souvent très bonnes et nous pouvions les utiliser. Il a également enregistré des flûtes et des instruments médiévaux sur nos albums suivant.

Donc il est immergé depuis le début dans notre musique, ce n’est pas un étranger. Je partage beaucoup avec mon frère, nous aimons la même musique, les mêmes groupes, les mêmes musiques de film… Manuel a proposé des riffs, des mélodies, il écrit de très bonnes chansons. C’est génial de combiner notre travail. Il me complète bien, je compose des chansons mais je n’ai pas un sens très aigu du rythme. Il m’a apporté son savoir-faire dans ce domaine-là à travers ses riffs. Difficile de faire cela avec des claviers

 

08. Et considères-tu que le fait d’avoir deux frères à la basse et à la batterie est un plus pour le groupe ?

Oui c’est vrai, mais cela reste deux personnes bien distinctes et différentes. Sur scène ils sont vraiment ensembles, c’est fantasque. Luca lui-même m’avait suggéré de demander à Oliver (Holzwarth – basse). de nous rejoindre et je gardais cette idée dans un coin de ma tête. Mais je ne le connaissais pas personnellement. Donc j’ai demandé d’abord à Alex pour savoir ce qu’il en pensait et c’est génial depuis le premier jour.

 

09. Tom Hess parti, il ne reste que Roberto de Micheli pour s’occuper des parties de guitares. Etait-ce important d’avoir à tes côtés un guitariste italien pour pouvoir communiquer avec lui précisément, dans ta langue ?

Oui c’est vrai. Mais pour reprend l’histoire à ses débuts. Peu de gens le savent mais maintenant tout le monde va savoir, c’est que Roberto était d’abord un camarade de classe de Luca. Ils ont appris et commencé à jouer de la guitare environ au même âge. Roberto a commencé par la guitare classique. Donc Roberto a été très rapidement à nos côtés dans notre entourage et il a participé à l’enregistrement de nos premières chansons, du temps de THUNDERCROSS. Donc le choix de l’intégrer au groupe au départ de Luca a été évident. Il est très professionnel, il étudie encore tous les jours de longues heures pour améliorer sa technique et son maîtrise de l’instrument.

 

10. Comment composes-tu pour un orchestre et pourquoi avoir choisi de travailler avec le Macedonian Radio Symphonic Orchestra de Skopje ?

Tu leur fournis les parties que tu souhaites enregistrer avec l’orchestre et avec toi, ils réalisent les différentes orchestrations. Cela fait partie de leur démarche et de leur prestation. Et il est toujours bien meilleur d’utiliser un véritable orchestre par rapport à ce que tu peux faire avec des samples. En studio je travaille par couche pour ajouter les orchestrations nécessaires et quand cela me parait important j’y superpose également les parties enregistrées par le véritable orchestre. Je connais mon même un chef d’orchestre qui a déjà composé différentes bandes originales de film et il m’a donné le contact de cet orchestre en Macédoine.

Je ne me suis pas déplacé sur place, je n’en avais pas le temps pour une session de seulement trois heures. Donc j’ai suivi tout l’enregistrement, toute la session en streaming live sur internet dans mon studio. J’avais l’image par Skype et à travers les enceintes de mon studio j’avais le retour son en haute définition, haute qualité. Donc j’ai pu m’immerger dans la musique sans y être physiquement. Je pouvais communiquer avec eux directement par Skype si besoin mais ils sont très professionnels et cela s’est passé sans aucun accroc.

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11. As-tu aussi fait appel à leurs chanteurs pour assurer les chœurs de l’album ?

Non pas du tout, la chorale e été enregistrée chez moi à Trieste. J’ai un bon ami au sein du conservatoire de la ville et il a sélectionné ses meilleurs étudiants pour enregistrer les chœurs. J’apprécie de pouvoir travailler avec des étudiants de cette qualité, ils sont toujours supers motivés ! Parfois il s’avère plus difficile de travailler avec des professionnels, ils sont plus froids et ont parfois de grosses exigences. Et ils étaient fans de RHAPSODY OF FIRE.

 

12. Fabio s’est occupé de rédiger les paroles des chansons. Cela ne t’intéresse pas ?

Déjà Luca Turilli se chargeait de cet aspect-là. Je ne suis pas capable d’écrire de bonnes paroles de chansons. Avant Luca se chargeait de cet aspect-là. Fabio était heureux de prendre en charge les paroles malgré le stress car nous n’avions que quelques semaines pour enregistrer le disque et en particulier le chant. Donc il assurait l’enregistrement dans la journée et travaillait sur les paroles la nuit pour revenir le lendemain et les enregistrer. Un processus très dur mais finalement cette pression a été bénéfique pour nous je pense. Et le résultat est très bon.

Le style de paroles du groupe est assez évident, pas de concept ici mais des chansons plongeant l’auditeur dans un monde imaginaire avec de la magie, des dragons, des sorciers… Il fallait des éléments de passion, de poésie, des événements épiques, des drames et je suis très heureux du résultat. Certains trouvent que le ton de ce disque est sombre avec cette pochette intimidante mais je ne crois pas. L’album est bien équilibré avec des passages épiques mais également des mid-tempo, de la douceur de quoi s’adapter à tous et à toutes les humeurs.

 

13. Pour l'artwork de ce nouvel album, vous avez travaillé à nouveau avec Felipe Machado Franco, qui a déjà collaboré avec RHAPSODY OF FIRE par le passé. De manière générale, comment travailles-tu avec l'artiste chargé du visuel de l'album ?

Pour la saga, nous voulions quelque chose de très précis et nous étions assez stricts avec l’artiste en charge de la pochette. Luca s’occupait de cela car il est l’auteur de la saga. Il savait ce qu’il voulait car cela devait illustrer l’histoire. Là, nous avions déjà le titre et donc je voulais des ailes sombres. Donc j’ai regardé des photos et beaucoup de dessin de dragons. Donc naturellement Felipe a proposé un dragon pour un premier jet et nous avons travaillé là-dessus. Difficile d’y échapper. Il s’est adapté à mes demandes et nous avons collaborer, il me proposait des idées et je lui demandait des modifications, touche par touche. Il travaille assez lentement, il y a beaucoup de siestes entre le séances de travail ! (rires) En réalité c’est un perfectionniste et si tu lui demande une modification, il va-t’en proposer dix autres pour toujours améliorer son travail. Il travaille à 100%.

 

14. Vous proposerez l’album en différentes versions ?

Oui il existe en réalité trois versions : boitier cristal habituel, une version limitée digipack et la version vinyle. Le digipack et la version vinyle contiennent une chansons bonus. C’est toujours très important pour nous de proposer des versions collectors à nos fans, que l’objet soit beau et attractif. Tous les labels savent que pour travailler avec nous il faudra faire des efforts sur la présentation de nos disques, avec de beaux packaging et de belles pochettes. Nos fans adorent.

 

15. Un petit retour vers le futur à présent: quand tu as créé THUNDERCROSS en 1995, est-ce que tu t'imaginais sortir des albums et partir en tournée dans le monde entier presque 20 ans après ?

Franchement nous l’espérions de tout notre cœur mais il faut se rappeler qu’à l’époque c’était un vrai défi de se faire connaître et de publier dans de bonnes conditions un album pour un groupe de heavy-métal italien. Cela a été tellement dur de décrocher ce deal pour Legendary Tales. Nous avons commencé à travailler dès 1992-93, nous avions déjà tout ce qui constituera plus tard Legendary Tales. Les chansons étaient là dès cette époque et il nous a fallu des années pour travailler dur et améliorer encore et encore ces chansons avant la sortie de l’album.

Ce disque est déjà très mature pour un tout nouveau groupe car nous avons sué sang et eau dessus avant de les sortir. Nous avons de très vieilles démo de THUNDERCROSS où certaines de ses chansons sont déjà là : « Land of Immortals » par exemple date de nos premières démos. Nous avions tellement de chansons déjà disponibles. Après Legendary Tales enregistré, nous avions déjà l’album suivant entièrement composé. Notre label Limb Music était très excité et nous savions surtout que nous proposions quelque chose de nouveau. Nous étions fiers et stressés d’avoir tout ce matériel composé dans nos mains.

 

16. Comment vois-tu la scène métal Italienne ?

Pour être honnête avec toi je ne sais pas car je ne suis pas l’actualité de la scène métal italienne ou de la scène métal tout court. Je sais qu’il existe beaucoup de bons musiciens et de bons groupes. La production est bonne aussi et avec les technologies modernes tout le monde peut proposer sa musique. Dans ces conditions il s’agit maintenant de faire la preuve de son talent pour faire son trou. J’écoute surtout des BO de film. Je n’ai pas beaucoup de temps donc je préfère écouter des vieux groupes ou des BO de films. J’ai aussi du mal à trouver des groupes modernes qui me plaisent. J’ai beaucoup ALTER BRIDGE, mais ce n’est pas vraiment heavy métal.

 

17. Travailles-tu toujours sur un album solo en parallèle de RHAPSODY OF FIRE ?

Le projet est terminé, il ne verra pas le jour et je me concentre désormais sur RHAPSODY OF FIRE. J’ai tout supprimer à part quelque riffs que j’ai pu réutiliser ici et là. Je travaillas aussi avec mon frère sur ce projet et je souhaitais monter un nouveau groupe avec Midnight, le chanteur de CRIMSON GLORY. Nous avions déjà travaillé dur sur le disque mais malheureusement il est décédé avant de pouvoir enregistré. L’idée n’était pas de proposer un album solo mais de faire un projet spécial avec un chanteur spécial. Après sa mort j’ai perdu ma motivation et mon intérêt pour ce projet, cela ne voulait plus rien dire. Cela n’a rien à voir avec mon ego.

 

Et enfin "Le Quizz De Métal Chroniques" pour terminer cette interview:

1. Quelle est ta chanson préférée (tous artistes, époques…) ?

« Burning Bridges » de CRIMSON GLORY, je ne pourrais jamais me lasser de cette chanson. C’est vraiment un de mes groupes préférés et lorsque j’ai pu le rencontrer, cela a été magique. Imagine, il a habité chez moi pendant près de deux mois ! Incroyable, une super expérience.

 

2. Premier album acheté ?

The Final Countdown d’EUROPE

 

3. Dernier album acheté ?

Le dernier ALTER BRIDGE

 

4. Quel son ou bruit aimes-tu ?

Les sons de la Nature en général me plaisent, les oiseaux, l’eau.

 

5. Quel son ou bruit détestes-tu ?

Je déteste le bruit que les gens font en mangeant avec leurs couverts. Les crissement de la fourchette ou du couteau, cela me stresse. Ces bruits métalliques me hérissent.

 

Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)

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Chronique de l'album ici

Site internet

Ghost – If You Have Ghost EP

oshy_19112013_GhosLes disciples suédois du shock-rock, GHOST, reviennent sur le devant de la scène via un EP, If You Have Ghost à sortir chez Spinefarm Records. Originaire de Linköping, le groupe grandit à vitesse grande V depuis ses débuts en 2008. En l’espace de deux albums, ils multiplient les dates dans le monde entier et semblent devenir la coqueluche de petit monde métal. Des stars comme James Hetfield (METALLICA) se baladent avec des t-shirt à l’effigie de GHOST et génère un buzz d’enfer. Ce succès est sans doute mérité, à défaut d’inventer quelque chose de nouveau, nos amis ont l’art de proposer des chansons ultra-catchy, très en décalage avec le visuel qu’ils utilisent.

On peut se réjouir de la sortie de cet EP mais ce choix parait franchement bizarre quelques six mois après la sortie d’Infestissumam. Mais si ce disque contenait des titres inédits ou des pépites de qualité, nous applaudirions des deux mains. Malheureusement le bât blesse de ce côté-là. Si on regarde la tracklist, il y a de quoi être franchement déçu. Un titre live, «Secular Haze», sympathique, il prouve que les suédois se défendent sacrément bien sur scène. Mais il n’y a pas non plus de quoi se rouler par terre. Et sinon vous trouverez ici quatre malheureuses reprises de tubes signés DEPECHE MODE, ABBA ou ARMY OF LOVERS. Génial… Nous avons tous ces chansons en tête, GHOST a fait le boulot mais ces covers restent trop fidèles aux originales sans que le groupe n’y apporte vraiment sa patte. C’est amusant à la première écoute puis on range rapidement le disque pour ne plus le ressortir. Franchement avec seulement quatre reprises et live, Papa Emeritus II et ses goules nous ont pris pour des imbéciles et cherchent à faire de l’argent facile. Et la présence de Dave Grohl (FOO FIGHTER, ex-NIRVANA) à la production de cet EP rajoute un nom clinquant de plus mais n’apporte pas grand intérêt.

On peut comprendre que le label puisse les convaincre de capitaliser un maximum sur son succès actuel en vendant un nouveau disque sur la tournée mais l’auditeur a le droit de ne pas cautionner ces méthodes. J’aime beaucoup GHOST, les suédois ont apporté un vrai vent de fraicheur au sein de la scène métal mais cet EP pue le plan marketing financièrement intéressé. A éviter.

Oshyrya (04/10)

 

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Spinefarm Records / 2013

Tracklist (24:43 mn) 01. If You Have Ghosts 02. I'm A Marionette 03. Crucified 04. Waiting For The Night 05. Secular Haze (Live)

Inner Shrine – Pulsar

oshy_19112013_Inne_ShrinIl faut vraiment avoir le moral ou fumer des substances illicites que nous ne fumerons pas ici pour s’enthousiasmer à la vue de ce nouvel album des transalpins d’INNER SHRINE. Ce n’est bien sûr pas le plus important mais la pochette fait un peu cheap et les photos du groupe qui accompagne cet album ne pousse pas non à un optimisme béat. Espérons que nous serons rapidement contredit. Nous ne sommes pourtant pas en présence de perdreaux de l’année puisqu’INNER SHRINE existe depuis 1995 et est originaire de la belle Florence. Le premier LP, Nocturnal Rhymes Entangled in Silence date de 1997 et quatre autres, en comptant celui-ci, se sont succédé depuis.

L’identité du groupe s’est construite autour d’un mélange très divers d’influence, entre heavy métal classique, doom, musique classique et chant typé opéra. Vous le voyez, NIGHTWISH n’a rien inventé de ce côté-là. Très sombre, Pulsar développe chanson après chanson une atmosphère lourde et inquiétante. Pour une approche joyeuse et optimiste de la vie, vous reviendrez. Une composition comme « The Rose In Wind » est construite autour d’une mélodie très simple de guitare, le bruit du vent et une voix grave bien glauque. INNER SHRINE propose là son travail le plus lourd et pesant de sa carrière avec des touches death mélodique et gothique très marquées. L’ombre d’un THEATRE OF TRAGEDY des débuts ou d’un TRISTANIA n’est parfois pas loin, avec moins de talent malheureusement quand même. Il manque une pointe de talent pour faire la différence et emmener ces chansons vers une autre dimension. Après un Mediceo (2010) consacré à leur ville de Florence, Pulsar est construit autour d’un concept racontant la fin du monde et l’émergence d’une nouvelle espèce.

Si vous êtes sensibles aux beautés sombres et gothiques, que vous aimez ce mélange subtil entre douceur et violence, INNER SHRINE pourrait parler à votre petit cœur desséché. Avec un spectacle de bonne qualité et une petite mise en scène efficace, cela pourrait valoir le coup en concert. A réserver quand même aux soirs de pleine lune uniquement.

Oshyrya (5,5/10)

 

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Bakerteam Records / 2013

Tracklist (469:17 mn) 01. Black Universe 02. The Last Day On Earth 03. The Rose In Wind 04. Pulsar 05. Peace Denied 06. Four Steps In Gray 07. Immortal Force 08. Between