01. Peux-tu présenter à nos lecteurs OPERADYSE ?
Damien Marco (Guitares): Nous sommes un groupe de Power symphonique, français. On essaie de s’éclater, de prendre un maximum de plaisir en faisant la musique qui nous plait. Donc tu as devant toi Franck au chant, moi-même à la guitare, Bastien aux claviers, Manu également chez ULTRA-VOMIT à la batterie et Stéphane à la basse. L’aventure est née en 2006 mais ce n’était pas vraiment OPERAYSE à l’époque, plus un groupe de garage, nous faisions alors des reprises.
02. Comment vous sentez-vous quelques semaines avant la sortie de Pandemonium ?
Franck Garcia (chant): Excités
DM : Oui absolument excités. Maintenant nous avons déjà connu une première sortie, au Japon. Et c’était déjà agréable. Là cela va sortir un peu partout alors les attentes sont grandes de notre côté. Je pense que ça va être pas mal, il existe déjà une effervescence sur internet et les réseaux sociaux. Les premières chroniques sortent alors qu’il n’est disponible qu’au Japon, il s’agit vraiment d’une bonne sensation.
FG : Bien sûr tu as toujours le doute, savoir comment les gens vont accueillir ce disque. Maintenant c’est le même état d’esprit que tu peux avoir avant de monter sur scène. C’est un trac assez proche mais juste beaucoup plus long. Cela reste du plaisir, la consécration de plusieurs mois de travail un aboutissement. Les chroniques pourries ont ne vas pas insister, si on se ramasse, on se ramasse.
DM : Nous avons déjà reçu du positif et cela rassure quand même, cela prouve qu’il y a du positif à prendre. Un chroniqueur allemand nous a mis un beau 10/10 et album métal de l’année devant RHAPSODY. Le seul élément pour nous c’est que des gens kiffent l’album, nous n’en demandons pas plus. C’est du réconfort.
03. Que peux-tu nous dire des sessions d'enregistrement de Pandemonium ?
FG : Cela s’est fait avec beaucoup de travail, beaucoup de sérieux mais sans que cela devienne douloureux ou une souffrance pour nous. L’ambiance est resté très bonne mais si nous correspondions principalement par mail, sans avoir la personne forcément en face de soi. Chacun des messages distillaient beaucoup de positivité et cela se ressent forcément au sein de l’album.
DM : Cela s’est fait en plusieurs fois. La première partie fin de l’été 2012 avec 10 jours je crois pour les batteries. Au début de l’automne le reste du groupe est monté au studio alors que Manu avait déjà enregistré ses parties. Et donc nous avons alors complété l’enregistrement avec tous les autres ingrédients. Grosso modo, si tu prends tout en compte, on parle d’un processus de trois à quatre mois pour l’enregistrement. Un peu moins peut-être…
FG : Oui dix jours de batterie, deux semaines pour le chant et les chœurs qui ont été très longs à mettre en boite. Tous les claviers avaient été quasiment préenregistrés avant donc tout mis bout à bout cela doit faire un mois et demi. Mais le tout a été réparti sur une plus longue période, six mois, nous n’avons pas tout enchainés. Je n’étais pas tout le temps disponible mais j’ai du matériel d’enregistrement chez moi donc c’est plus facile de le faire à la maison. Mais pas tout seul non plus et donc je me suis fait épauler par Damien et Bastien. Ils étaient aux commandes et moi je restais derrière mon micro. Donc cela s’est fait comme cela.
04. Pourquoi enregistrer aux Drudenhaus Studios plus typé musique extrême ?
DM : Manu avait déjà testé et approuvé puisqu’il y a déjà travaillé avec ULTRA VOMIT et ERA NOVA. Le professionnalisme de l’équipe sur place et en particulier de Benoit Roux a beaucoup joué. Il t’apprend des choses sur chaque instrument, tu sors de là plus fort. Il a un regard très critique mais constructif et donc tu vas progresser à chaque fois. En sortant, tu ne joues plus pareil. Il dit les choses et ne vient pas juste encaisser ton chèque.
FG : Il veut vraiment valoriser ton travail et fait tout pour y arriver, avec le groupe. Son but c’est que tu sortes grandi de ton passage dans son studio. Musicalement il t’apporte son expérience et son savoir.
DM : On a passé des heures au téléphone avant pour en parler pour qu’il cerne nos envies et nos objectifs. Ensuite il met tout en œuvre pour atteindre tes buts. Ce n’est pas juste, bonjour, enregistrement et départ avec une galette. Quand nous sommes arrivés en studio, tout était écrit, il n’y avait pas de surprise de ce côté-là, on avait déjà fait un gros travail en pré-prod.
05. Quelle est votre processus de création dans le groupe ?
FG : C’est pas un dictateur. C’est Damien qui porte la création et qui élabore les chansons mais sans rien imposer, vraiment pas un dictateur. Cela ne se voit pas forcément car si tu lis les crédits des chansons tu verras paroles et musiques signées par Damien mais c’est un gars qui demande l’avis des autres, qui jettent beaucoup lui-même par autocritique. La base vient de lui mais il n’impose rien. Chaque fois il nous demandait si cela nous plaisaient. Et bingo à chaque fois il a fait mouche et nous avons adhéré. Quand c’était pourri, on lui disait et donc il modifiait la partie en question.
DM : Oui c’est vrai cela se passe comme ça. On échangent des fichiers entre nous. Du genre « aujourd’hui j’ai composé cela qu’est-ce que vous en pensez ? ». Les bases des chansons sont là et puis bien sûr la composition peut alors connaître une évolution avec les chœurs et le chant par exemple. Les arrangements évoluent car je compose des parties de batterie mais Manu va y apporter sa patte et l’adapter à son jeu. Je n’impose pas au batteur ses breaks et son feeling.
FG : Pour revenir sur le travail de Manu, si tu écoutes juste ses parties de batteries, elles sont supers. Rien que cela vaut largement l’écoute, uniquement la batterie. Tu verras que chaque action musicale derrière que ce soit des claviers, la guitare ou des chœurs est accentuée et mise en valeur par la batterie avec un break, un rythme quelquechose de fort.
DM: De sa bouche même un des albums les plus « chaud » à enregistrer.
06. Dans le métal symphonique le principal défi est de trouver l’équilibre entre technique et mélodie. Quelle est votre démarche ?
DM : C’est naturel tout en faisant attention à cet équilibre. Dans le monde des guitariste j’en apprécie beaucoup mais j’ai quand même du mal à trouver exactement chaussure à mon pied. En général je suis rarement 100% d’accord. Souvent le guitariste métal veut se mettre en avant, montrer qu’il joue bien et qu’il joue vite alors que moi je préfère me mettre eu un peu en retrait du reste, fondu avec le reste de la musique. Je ne veux pas aller dans la surenchère su solo, en jouant super vite. Un peu oui mais il faut que cela raconte quelquechose et contribue à l’album. Je veux faire chanter la guitare.
FG : L’idée c’est bien de proposer de la musique vraiment.
DM : Si t’aimes les mecs qui jouent à 200 à l’heure, tu seras plus intéressés par DRAGONFORCE ou PATHFINDER. J’aime beaucoup moi-même mais c’est déjà fait. J’aime la bonne note qui arrive au bon moment. Même avec Malmsteen, cela devenait tellement trop qu’à la fin cela perd son sens. Alors que la bonne petite montée au bon moment apporte un vrai plus. C’est pas une épreuve de force.
07. Côté business, comment cela se passe-t-il pour signer avec Sonic Attack/SPV et Japon avec Avalon / Marquee ?
DM : Il n’y a pas d réel secret. Nous avons beaucoup bossé et avons surtout fournir un produit fini. L’album était complet, terminé, enregistré avec l’artwork. Nous avions les bandes sorties de studio et entièrement finalisées. On a alors créé un press-book sur internet et nous avons tout simplement démarché. Un des premiers à nous contacter c’est Karl, le manager de Sonic Attack (NDLR : Karl Walterbach). Et c’est lui qui nous a dit moi cela m’intéresse mais il faut d’abord que je vérifie si mes contacts au Japon sont également intéressés. Il a vérifié et est revenu vers nous disant c’est ok pour moi et le Japon également. Et on ne sait pas que c’est Avalon / Marquee. Deux jours plus tard, il nous dit, à au fait, je ne l’ai pas précisé mais au Japon c’est un des gros labels, Avalon / Marquee. Bam, premier champagne !
Puis quelque jours plus tard, il précise qu’il vient de signer avec SPV et que nous serons donc distribués par eux ! Re-champagne. Pour info Sonic Attack c’est Karl qui avant avait Noise Records. Il a revendu en 2001 quand cela fonctionnait moins et il a remonté Sonic Attack. Il a fait voir le jour au premier Keepers d’HELLOWEEN. Finalement nous avons eu de la chance, la recherche de label a été super rapide. Cela n’a pas dû prendre plus de deux mois entre le moment du début du démarchage et le contact avec Karl.
FG : On a vraiment fait les choses dans l’ordre. On s’est rencontré et cela a bien collé, on a beaucoup bossé, enregistrement, artbook, pressbook et démarchage. Chance oui mais un gros travail aussi. Rien n’est venu tout seul. Maintenant il faut un produit fini et investir surtout pour un nouveau groupe. L’investissement est important.
DM: Il y a eu d’autres labels intéressés, en Allemagne aussi. Limb music pour ne pas les citer.
08. Pourquoi attendre 1 an pour le sortir cet album ?
DM : L’album est prêt depuis début janvier. L’attente vient de l’initiative du label qui souhaite faire les choses bien et prendre le temps de mettre en place une solide campagne de promo… Notre boulot c’était de faire un bon travail et de proposer un bel album et eux devaient le « marketer » au mieux également. Donc il y a beaucoup de préparation, beaucoup d’échanges de mail, ils voulaient être rassurés car nous venions de nulle part. Si tu prends un peu de distance, c’est allé quand même vite.
En mars nous avons contact avec Sonic Attack, le temps de négocier avril la signature du contrat , mai juin pour l’artwork qu’il faut adapté au pressage du disque. Septembre pour une sortie…. Cinq mois ce n’est pas si long. Sortie Japon nickel avec Avalon et Sonic Attack a voulu décaler de quelques semaines finalement la sortie finale mais c’est leur choix, on respecte.
FG : Cela nous a laissé aussi le temps de retomber sur nos pieds à la sortie du studio. Tout c’était quand même vite enchainé avant donc il faut souffler et préparer la suite pour un business plan… Il ne faut pas faire n’importe quoi.
09. Vous avez fourni un bonus track pour le Japon ?
FG : oui un titre de plus. DM : Il s’agit d’un titre supplémentaire, une sorte d’outro chantée mais pas métal, un titre purement sympho avec la voix. C’était pas prévue, on l’a enregistré rapidement, le premier titre composé à deux avec Franck car il faut vite. Karl nous dit dans 15 jours il me faut un titre en plus pour le Japon. Donc j’appelle Franck et lui dit: "viens à la maison, on assemble nos idées et on fait un truc bien !".
10. Que peux-tu nous dire de la pochette, comment avez travaillé avec Andreas Zafiratos ?
FG : On ne voulait retomber dans quelque chose de déjà fait donc un artiste déjà beaucoup utilisé par d’autres groupes. On savait que l’on pouvait affronter la critique facile sur le style et l’univers fantastique et le chevalier à l’épée… Donc on veut quelqu’un avec une patte et on a cherché sur le site Deviantart. Nous sommes alors tombé sur lui et il nous a séduit. Et donc nous l’avons cadré pour avoir un visuel proche des paroles.
DM : A la base on devait travailler avec Genzoman mais avec KERION et FAIRYLMAND cela faisait beaucoup. Puis on s’était dit Jean-Pascal Fournier et donc il a fait une pochette, nous l’avons et elle est géniale mais nous aurions aussi pris des gifles car elle reste assez traditionnelle, un ange avec une épée donc on aurait pris des boites. Les premières ébauches en noir & blanc pourtant d’Andreas nous ont tout de suite convaincue, nous avions le personnage. Tous les cinq ont a kiffé. Si tu veux en voir plus, dans l’album, toutes les pages sont illustrées. Ça prend du temps mais il bosse hyper vite. Impressionnant dès nos remarques, il changeait et c’était top. Le logo vient du claviériste, c’est son œuvre. Un mec talentueux aussi.
11. Comment voyez-vous la scène métal Montpellier et française ?
DM : J’ai l’impression qu’il y a un tournant qui se passe en ce moment. Il existait un gros manque de solidarité à une période et on avait l’impression que le monde métal était en froid les uns aves les autres.
FG : Tout le monde était dans une boite, toi tu fais du Black, toi du Death, du Power symphonique et personne ne se parle ou collabore.
DM : Mais il existe tellement de bonnes choses dans tous styles c’est impressionnant et il est super difficile de suivre .Moi-même j’écoute de tout en termes de styles : SEPTICFLESH, DIMMU BORGOR, CRADLE OF FILTH… L’émission de M6 sur le Hellfest a peut-être solidariser les gens sur la scène française. Cela se structure de plus en plus.
Et enfin "Le Quizz De Metal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview:
1. Quelle est ta chanson préférée (tous artistes, époques…) ?
DM : C’est trop dur. En ce moment ce serait Archangel de TWO STEPS FROM HELL. C’est purement sympho. TWO STEPS FROM HELL est une société américaine de production musicale spécialisée dans les musiques de bande-annonce. Sinon WINTERSUN c’est une belle découverte.
FG : Pour ma part, en ce moment, je redécouvre l’album acoustique d’HELLOWEEN. En ce moment c’est ça.
2. Premier album acheté ?
FG : Piece of Mind d’IRON MAIDEN
DM: Moi un best-of de GAMMA RAY, Blast from the Past
3. Dernier album acheté ?
FG : Je suis sur Deezer. Le dernier téléchargé ? DREAM THEATER le dernier. J’en suis à la moitié et je suis pas vraiment convaincu par ce demi-album. A confirmer.
DM: CRADLE of FILTH leur album sympho
Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)
Chronique de l'album ici
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