MYLIDIAN est le projet d’Armendar, chanteur et claviériste très expérimenté. A l’époque bassiste et choriste, il fonde PHOENIX en 1996, se crée progressivement un répertoire et multiplie les dates de concerts avec ses camarades les années suivantes. Avec l’aide d’Eric TRUMELET, il développa un jeu de rôle du nom de Mylidian, un monde qui se situe dans un univers cyber-gothique-punk. Et donc vous l’avez compris, En 2001, PHOENIX devient MYLIDIAN et s’oriente alors vers une musique plus dark, plus orchestrale et plus conceptuelle. Armendar passe alors au chant. En 2006 sort le premier opus, Birth of the Prophet, le premier chapitre d’une trilogie Rise of a Cursed Son. Cette année sort le deuxième chapitre, Seven Lords. Pour l’anecdote, parallèlement à MYLIDIAN Armendar rejoint ASYLUM PYRE en tant que claviériste en janvier 2012.
Vous l’aurez compris, cet artiste sait tout faire et accumule bien de l’expérience pour mener à bien son projet principal. Après Birth of the Prophet, MYLIDIAN continue dans la veine Dark Metal Opera avec ce LP. On en change pas une équipe qui gagne et la production, bonne au demeurant, est encore une fois l’œuvre de Didier Chesneau. Très séduisant sur le papier ce Seven Lords ne se laissera cependant pas facilement apprivoiser. Les compositions ont été très travaillées et s’avèrent assez complexes. L’histoire elle-même est assez tortueuses et l’auditeur doit donc faire face à une multitudes de personnages et de situations. Dans un esprit très musique de film, MYLIDIAN tente de proposer une musique forte, chargé d’émotions à même de narrer avec conviction les péripéties de cette trilogie Rise of a Cursed Son. Les styles, les atmosphères et les rythmes sont très variées et empêche une certaine lassitude de s’installer. Le terme dark n’est ici pas galvaudé, l’obscurité, la colère et la souffrance domine. Ce disque contient beaucoup de timbres de voix différents et les arrangements orchestraux sont légions. Saluons le travail effectué.
Tout n’est cependant pas parfait. Certains titres peinent à convaincre et à susciter l’enthousiasme comme « The Mentor » moyen ou un « Story of a Ghost » assez ennuyeux. Le "charming french accent" est aussi très présent et c’est un peu dommage. Cela ne gêne finalement peut-être que les français mais jure un peu avec les productions de ce type au niveau européen. MYLIDIAN est beaucoup plus efficace sur des titres rapides, directs et rentre-dedans comme « Salvation by Blade » et « Cyberduel » que sur les mid-tempo où le groupe apparait plus poussif.
MYLIDIAN me rappelle certaines chansons sombres et rapides du dernier RHAPSODY version Luca Turilli (genre « Dark Fate of Atlantis »). Les ingrédients sont bien souvent les mêmes avec cependant une approche beaucoup plus sombre et agressive de nos compatriotes au niveau du chant et de riffs parfois typés thrash. Mais le plaisir n’est malheureusement pas le même, s’immerger dans Seven Lords s’avère être au début laborieux alors que le plaisir de RHAPSODY est immédiat. Ils ne bénéficient pas non plus ni de la même expérience ni des mêmes moyens. Il est rassurant que constater qu’avec un peu d’acharnement, l’univers de MYLIDIAN s’offre à vous et procure beaucoup de plaisir. Espérons que de nombreux fans accepteront de faire cet effort.
Oshyrya (07/10)
Autoproduction / 2013
Tracklist (51:24 mn) 01. The Seven Lords Opening 02. Salvation by Blade 03. The Mentor 04. Via Sanguinius 05. Cyberduel 06. Opus Dei 07. Red March 08. Story of a Ghost 09. Hell’s Hunter 10. The Seventh Lord