Archive for décembre, 2013

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Etre invité à une conférence de presse avec l’un des membres de GHOST ne se refuse pas. Que l’on déteste où que l’on adore, les suédois ne laissent personne de marbre et c’est déjà un véritable exploit de nos jours. Désormais tout le monde semble blasé. Ok, on aurait aimé voir Papa Emeritus II mais bon on va se délecter quand même avec joie d’un Nameless Ghoul. Dans le cadre bien sympathique du Hard Rock Café parisien, il y avait la foule des grands jours ce soir-là. Quelques personnalités du petit monde métal comme Laurent Karila (ami et contributeur de SATAN JOKERS) ou encore Stéphane Buriez (LOUDBLAST) dans la salle. Tous les principaux médias, audio, vidéo et webzines français étaient bien présents pour cette messe improvisée.

En attendant l’arrivée de notre invité costumé, nous subissons en fond sonore l’EP If You Have Ghost récemment sorti dans les bacs. Se taper quatre ou cinq fois de suites ces reprises et ce titre live confirme le peu d’intérêt du disque. Après une première découverte, l’auditeur que je suis s’ennuie profondément de ces reprises trop proche des originales et sans aucune magie. Je confirme encore et encore ma chronique, les suédois auraient mieux fait de s’abstenir. Bref, la Goule arrive et la conférence de presse peut débuter.

Commençons par saluer le professionnalisme de l’artiste. Notre ami tout vêtu de noir semble être extrêmement à l’aise, parle un anglais immaculé et réponde toujours avec humour et intelligence aux questions posées. Alors qu’il vient de se taper une journée de promo avec deux cents fois les mêmes questions, il parait être toujours frais et enthousiastes. Par contre, je n’en dirais pas autant pour son public. La salle a beau être bondé, cette conférence de presse s’avère poussive tant les questions se font rares et il faut le courage des cinq ou six mêmes (dont votre serviteur) pour raccourcir le passages trop réguliers des anges. Notre amie goule a dû parfois se demander où il était…

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Voici les deux questions que votre serviteur aura posées et leur réponses:

01. Vous avez publié votre album il y a environ six mois de cela. Pourquoi proposer déjà si vite un nouvel EP, fallait-il déjà rallumer la flamme ?

En réalité nous avons enregistré les chansons qui apparaissent sur l’EP avant l’album lui-même. Initialement, ces chansons avaient été sélectionnées pour être ce que tu pourrais qualifier de faces B. Mais quand Dave (NDLR : Dave Grohl FOO-FIGHTERS, ex-NIRVANA) est entré dans l’équation, nous avons changé d’avis et fait le choix d’enregistrer ces reprises avec lui aux manettes. Avec Dave à nos côtés et comme ces chansons étaient plus accessibles que nos propres compositions, nous ne voulions pas que ces reprises se mélange avec notre album.

Nos propres chansons ont toujours une dimension « sale », un élément de gêne que tu ne peux retrouver dans un genre plus accessible et mainstream comme ces reprises de tubes connus dans le monde entier, à la radio. Donc nous ne voulions pas que ces titres fassent de l’ombre à nos chansons au sein de l’album. Donc ces titres sont devenus une sortie à part entière à travers cet EP publié actuellement, assez loin de l’album pour que le second ne parasite pas le premier. Cela nous a permis de rester vivants (rires) !

 

02. Vous revenez à peine d’une tournée en Amérique du Nord. Avez-vous des anecdotes à nous narrer à propos de ces concerts ? Comment avez-vous été perçus dans une Amérique souvent très puritaine ? 

De ce point de vue il ne s’est pas passé grand-chose. Les gens sont très polis. Bien sûr AVENGED SEVENFOLD, tête d’affiche de cette tournée, à un attrait plus accessible, plus mainstream que nous. Même s’ils peuvent traîner une image de mauvais garçons parfois, ils apparaissent être en réalité beaucoup plus sains que nous pour le public US. Donc nous savions dès le début qu’une partie de leur public, en particulier dans le MidWest allait réagir négativement vis-à-vis de nous. Mais notre objectif était simplement de nous faire mieux connaître et attirer de nouveaux fans. Et à chaque concert je pense que nous avons réussir à conquérir à chaque fois la moitié du public. A chaque fois tu vois des gens faire des grimaces en nous voyant. Croyez-moi je suis en train en ce moment même de reproduire leurs grimaces (NDLR : on ne voit rien bien sûr puisqu’il porte un masque) et c’est super drôle !

Mais ce qui est amusant aux Etats-Unis où nous avons déjà beaucoup tourné en tête d’affiche c’est de constater la nature de notre public. Tu y verras souvent des pères et mères accompagnés de leurs enfants. A chaque fois, je vois au moins un enfant lors de nos shows. Et c’est la même chose pour AVENGED SEVENFOLD. Et donc tu vois ce gamin de huit ou neuf ans très enthousiaste et excité qui exprime toute sa joie : « Yeaaah ! ». Ils ont le t-shirt, ils battent des mains… Et en même temps, de l’autre côté de la salle tu as des parents similaires qui par contre sont eux dégoutés et atterrés et tente de couvrir les yeux et les oreilles de leurs enfants pour que nous notre musique ne les touche pas.

Donc nous avons vu pas mal de comportement de ce type mais ce ne n’est pas agressif envers nous et nous pouvons comprendre cette réaction. Si tu es religieux, que tu emmènes tes enfants voir AVENGED SEVENFOLD et que tu dois subir contre ton gré notre image et notre musique, bien sûr cela risque d’être un choc pour toi.

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La fin de la conférence de presse a été un peu poussive avant que le Nameless Ghoul nous quitte. Et là je dois bien avouer avoir fait ma groupie de base. Comme bien d’autres j’étais fier et excité de pouvoir faire une photo en compagnie de notre ami suédois masqué. Il m’a beaucoup impressionné lors de cette conférence de presse par sa disponibilité et son professionnalisme. Gimmick sans aucun doute mais le costume lui confère une vraie présente, une belle aura de mystère. J’en suis ressortir tout retourné et excité de pouvoir rapidement les revoir sur scène en France au mois de mars 2014 et d’écouter le prochain album, déjà dans les tuyaux, au printemps 2015.

Tous nos remerciements à Roger WESSIER & Olivier GARNIER (Replica Promotion) 

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Chronique de l'EP ici

Site internet

oshy_12122013_Mahoga_Hea_GrenaEn ces journée froides de décembre, une vent chaud du Texas vient élégamment susurrer à nos oreilles quelques douces comptines instrumentales. Les texans de MAHOGANY HEAD GRENADE font leur entrée sur la grande scène via un premier album appelé Return To The Point Of Departure. Alors album c’est un peu vite dit tant ce disque s’apparente plutôt à un EP avec ses maigres cinq titres et trente et une minutes au compteur. Créé en juin 2011, ce power trio a l’ambition de proposer une musique ambitieuse, technique combinant virtuosité et accessibilité. Cela se veut technique, bien sûr, mais également agréable pour un large public métal. Ce premier opus a été publié de l’autre côté de l’Atlantique en autoproduction en mai 2013.

Petite particularité de leur « instrametal » (dixit le groupe), les américains se plaisent à truffer leurs chansons de samples, d’extraits de discours par exemple, en temps réel. Ce petit élément d’originalité accompagne avec merveille la musique rapide et chatoyante des trois musiciens. Bien qu’assez techniques, ces chansons mettent en avant le feeling que l’auditeur peut ressentir à l’écoute des chansons. La basse groove à souhait, les guitares mènent les débats avec efficacité sous la supervision en forme de métronome de la batterie. MAHOGANY HEAD GRENADE ne tombe pas dans le piège de la démonstration technique et malgré quelques montées et descentes de manches, nous restons assez loin ici de la vaine démonstration technique. Ils citent comme influence Satriani, Vai ainsi que ANIMALS AS LEADERS et SYMPHONY X. La mention de ce dernier groupe est assez étonnante et ne se sent pas vraiment.

Les texans varient avec malice les rythmes et les atmosphères d’une chanson sur l’autre pour éviter une rapide lassitude. Le pari est réussi, Return To The Point Of Departure passe tout seul. Les chagrins me diront qu’avec seulement trente minutes de musique ce n’est pas si compliqué. C’est pas faux. Difficile cependant de résister à un « Vinedresser » ou un « Etude War Machine » heavy et rapides à souhait. Return to the Point of Departure a été enregistré par Sterling Winfield aux Casey Diorios Valve Studios de Dallas. Ce dernier a également produit le disque avec le groupe. La mastering a quant à lui été assuré par Maor Appelbaum en Californie. Du travail bien fait avec une production et un son puissants tout en restant limpide.

Bien sûr les allergiques aux albums instrumentaux ne trouveront pas leur compte avec Return To The Point Of Departure mais si vous aimez le métal technique et enlevé, MAHOGANY HEAD GRENADE pourrait vous surprendre et vous séduire. On sent bien des musiciens au sommet de leur art qui ont su profiter de leurs expériences passés au sein d’autres groupes (STRANGER, BLIND RAGE, 5 STORY DIVE ou SOULSKIN) pour progresser et gagner en maturité. Mais il en faudra un peu plus pour définitivement se faire une opinion. Nous attendons un album un peu plus consistant pour trancher.

Oshyrya (07/10)

 

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Auto-production / 2013

Tracklist (30:56 mn) 01. Return To The Point Of Departure 02. Trouble for Trouble 03. Vinedresser 04. Etude War Machine 05. Venetian Bricks

oshy_12122013_Master_o_DisguiJe vois arriver cet album de MASTERS OF DISGUISE avec un manque certain d’enthousiasme. L’EP amuse-bouche Knutson's Return (chronique ici) ne m’avait pas vraiment convaincu avec des chansons sympathiques mais sans plus et une démarche marketing discutable. Je n’attends vraiment pas de miracle de ce SAVAGE GRACE bis.

Deux chansons sont déjà connues, « For Now And All Time (Knutson's Return) » et « Alliance » puisqu’elles apparaissent sur l’EP précédent. Et elles d’avèrent finalement que de bons ambassadeurs de l’album au complet. Les allemands ont bien fait attention d’appliquer toujours la même recette, avec un certain talent certes, mais aussi bien des limites. Le Power Speed métal distillé ici se pare de toutes les caractéristiques nécessaires avec gros riffs, section rythmique en forme de rouleau-compresseur et enfin chant féroce tendance suraiguë. La pochette aura au moins l’avantage d’annoncer la couleur… Le plus gros «problème» de Back With A Vengeance réside dans son caractère daté. Tout sonne vieillot, du bon temps de SAVAGE GRACE si vous voulez. L’ombre du groupe défunt plane au-dessus de MASTERS OF DISGUISE avec sur cet album avec les reprises de « Scepters Of Deceit » (dont l’original avait été publiée sur le sampler légendaire Metal Massacre II) et « The Templars' Gold » composé par Chris Logue en 2010 avant sa disparition dans la nature.

La production semble sortir tout droit des années 80 et les compositions accusent également au moins vingt ans de retard. Comprenez-moi bien, d’excellentes choses viennent de cette décennie dorée mais vouloir recréer cela en 2013 semble bien vain surtout quand la quantité de talent s’avère limitée. Back With A Vengeance n’est pas catastrophique mais je ne trouve aucun argument me permettant de vous le conseiller. Il manque à MASTERS OF DISGUISE un supplément d’âme pour faire la différence. Les chansons s’enchainent sans grand relief, on tape du pieds parfois mais l’intérêt retombe rapidement.

Le constat restant le même, je vais lâchement reprendre ma conclusion de l’EP: «Ces chansons ne sont pas mauvaises mais d’un classicisme confondant. Et cela devient presque triste même si quelques bonnes idées apparaissent ici et là. titre. Hors nostalgie et compte épargne trop rempli, laissez ce Back With A Vengeance tranquille».

Oshyrya (05/10)

 

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Limb Music / 2013

Tracklist (43:11 mn) 01. Back With A Vengeance 02. Never Surrender 03. The Omen 04. For Now And All Time (Knutson's Return) 05. Scepters Of Deceit 06. Alliance 07. Sons Of The Doomed 08. Liar 09. Into The Unknown 10. The Templars' Gold