Etre invité à une conférence de presse avec l’un des membres de GHOST ne se refuse pas. Que l’on déteste où que l’on adore, les suédois ne laissent personne de marbre et c’est déjà un véritable exploit de nos jours. Désormais tout le monde semble blasé. Ok, on aurait aimé voir Papa Emeritus II mais bon on va se délecter quand même avec joie d’un Nameless Ghoul. Dans le cadre bien sympathique du Hard Rock Café parisien, il y avait la foule des grands jours ce soir-là. Quelques personnalités du petit monde métal comme Laurent Karila (ami et contributeur de SATAN JOKERS) ou encore Stéphane Buriez (LOUDBLAST) dans la salle. Tous les principaux médias, audio, vidéo et webzines français étaient bien présents pour cette messe improvisée.
En attendant l’arrivée de notre invité costumé, nous subissons en fond sonore l’EP If You Have Ghost récemment sorti dans les bacs. Se taper quatre ou cinq fois de suites ces reprises et ce titre live confirme le peu d’intérêt du disque. Après une première découverte, l’auditeur que je suis s’ennuie profondément de ces reprises trop proche des originales et sans aucune magie. Je confirme encore et encore ma chronique, les suédois auraient mieux fait de s’abstenir. Bref, la Goule arrive et la conférence de presse peut débuter.
Commençons par saluer le professionnalisme de l’artiste. Notre ami tout vêtu de noir semble être extrêmement à l’aise, parle un anglais immaculé et réponde toujours avec humour et intelligence aux questions posées. Alors qu’il vient de se taper une journée de promo avec deux cents fois les mêmes questions, il parait être toujours frais et enthousiastes. Par contre, je n’en dirais pas autant pour son public. La salle a beau être bondé, cette conférence de presse s’avère poussive tant les questions se font rares et il faut le courage des cinq ou six mêmes (dont votre serviteur) pour raccourcir le passages trop réguliers des anges. Notre amie goule a dû parfois se demander où il était…
Voici les deux questions que votre serviteur aura posées et leur réponses:
01. Vous avez publié votre album il y a environ six mois de cela. Pourquoi proposer déjà si vite un nouvel EP, fallait-il déjà rallumer la flamme ?
En réalité nous avons enregistré les chansons qui apparaissent sur l’EP avant l’album lui-même. Initialement, ces chansons avaient été sélectionnées pour être ce que tu pourrais qualifier de faces B. Mais quand Dave (NDLR : Dave Grohl FOO-FIGHTERS, ex-NIRVANA) est entré dans l’équation, nous avons changé d’avis et fait le choix d’enregistrer ces reprises avec lui aux manettes. Avec Dave à nos côtés et comme ces chansons étaient plus accessibles que nos propres compositions, nous ne voulions pas que ces reprises se mélange avec notre album.
Nos propres chansons ont toujours une dimension « sale », un élément de gêne que tu ne peux retrouver dans un genre plus accessible et mainstream comme ces reprises de tubes connus dans le monde entier, à la radio. Donc nous ne voulions pas que ces titres fassent de l’ombre à nos chansons au sein de l’album. Donc ces titres sont devenus une sortie à part entière à travers cet EP publié actuellement, assez loin de l’album pour que le second ne parasite pas le premier. Cela nous a permis de rester vivants (rires) !
02. Vous revenez à peine d’une tournée en Amérique du Nord. Avez-vous des anecdotes à nous narrer à propos de ces concerts ? Comment avez-vous été perçus dans une Amérique souvent très puritaine ?
De ce point de vue il ne s’est pas passé grand-chose. Les gens sont très polis. Bien sûr AVENGED SEVENFOLD, tête d’affiche de cette tournée, à un attrait plus accessible, plus mainstream que nous. Même s’ils peuvent traîner une image de mauvais garçons parfois, ils apparaissent être en réalité beaucoup plus sains que nous pour le public US. Donc nous savions dès le début qu’une partie de leur public, en particulier dans le MidWest allait réagir négativement vis-à-vis de nous. Mais notre objectif était simplement de nous faire mieux connaître et attirer de nouveaux fans. Et à chaque concert je pense que nous avons réussir à conquérir à chaque fois la moitié du public. A chaque fois tu vois des gens faire des grimaces en nous voyant. Croyez-moi je suis en train en ce moment même de reproduire leurs grimaces (NDLR : on ne voit rien bien sûr puisqu’il porte un masque) et c’est super drôle !
Mais ce qui est amusant aux Etats-Unis où nous avons déjà beaucoup tourné en tête d’affiche c’est de constater la nature de notre public. Tu y verras souvent des pères et mères accompagnés de leurs enfants. A chaque fois, je vois au moins un enfant lors de nos shows. Et c’est la même chose pour AVENGED SEVENFOLD. Et donc tu vois ce gamin de huit ou neuf ans très enthousiaste et excité qui exprime toute sa joie : « Yeaaah ! ». Ils ont le t-shirt, ils battent des mains… Et en même temps, de l’autre côté de la salle tu as des parents similaires qui par contre sont eux dégoutés et atterrés et tente de couvrir les yeux et les oreilles de leurs enfants pour que nous notre musique ne les touche pas.
Donc nous avons vu pas mal de comportement de ce type mais ce ne n’est pas agressif envers nous et nous pouvons comprendre cette réaction. Si tu es religieux, que tu emmènes tes enfants voir AVENGED SEVENFOLD et que tu dois subir contre ton gré notre image et notre musique, bien sûr cela risque d’être un choc pour toi.
La fin de la conférence de presse a été un peu poussive avant que le Nameless Ghoul nous quitte. Et là je dois bien avouer avoir fait ma groupie de base. Comme bien d’autres j’étais fier et excité de pouvoir faire une photo en compagnie de notre ami suédois masqué. Il m’a beaucoup impressionné lors de cette conférence de presse par sa disponibilité et son professionnalisme. Gimmick sans aucun doute mais le costume lui confère une vraie présente, une belle aura de mystère. J’en suis ressortir tout retourné et excité de pouvoir rapidement les revoir sur scène en France au mois de mars 2014 et d’écouter le prochain album, déjà dans les tuyaux, au printemps 2015.
Tous nos remerciements à Roger WESSIER & Olivier GARNIER (Replica Promotion)
Chronique de l'EP ici