SLAVE MACHINE (interview de Kevin Prud’homme – batterie, octobre 2013)
Posted by OshyryaDéc 8
01. Peux-tu présenter à nos lecteurs Slave Machine ?
Kevin : Donc moi c’est Kevin et je suis le batteur du groupe. Avec moi dans le combo j’ai David, le guitariste, Nico le chanteur et Guile le bassiste. Pour l’historique du groupe, David est moi avons créé SLAVE MACHINE et nous avons commencé à composer en instrumental et nous avons mis presque un an à trouver Nico après la fondation du groupe. Il nous a rejoint il a écrit des parties vocales et enfin Guile qui nous a lui aussi rejoint assez tardivement pour l’enregistrement studio et la suite qui s’écrit en ce moment même comme la promotion…
02. Vous avez chacun de l’expérience, que peux-tu nous dire de votre parcours respectif ?
Nous avons tous chacun de notre côté roulé notre bosse et donc accumuler de l’expérience depuis 10-15 ans. Personnellement je suis dans le métal depuis l’âge de 19 ans donc cela va onze ans que je baigne dedans. David même chose, lui et moi avons un peu le même parcours. Nous avons joué dans des petits groupes franciliens sans ambition qui faisaient parfois un peu de scène mais rien d’extraordinaire. Et nous avons tous les deux eus envie d’un truc un peu plus gros, un peu plus pro aussi, mieux organisé avec la liberté de faire ce que nous voulions. Nous avions l’ambition d’aller beaucoup plus loin que de simples live avec nos compositions. Nico et Guile de leur côté ont joué tous les deux au sein de KANDJAR, une formation qui a pas mal tourné et a eu son heure de gloire. Et ensuite pareil, de multiples groupes mais sans l’ambition que nous avons aujourd’hui avec SLAVE MACHINE. Donc quand nous avons contacté Nico il était emballé de ce projet et il a donc appelé son pote Guile pour compléter le line-up. C’est un très petit monde finalement.
03. De quand date la composition des premières notes ?
Cela date de juillet 2011. Nous nous étions rencontrés avec David lors d’un de nos précédents groupes et c’est là que nous avons vraiment commencé à composer avec l’ambition de ce qu’allait devenir SLAVE MACHINE. Finalement des divergences d’opinion avec les autres ont précipité notre départ de ce groupe pour monter notre propre projet. Cela a nous a permis de trouver les bonnes personnes pour nous accompagner en faisant une sélection très stricte. Nous voulions également cadré, bordé mieux le projet dès le départ pour partir sur des bases solides.
David et moi nous avions simplement posé sur nos démos la guitare et la batterie. David arrive avec des ébauches de compositions à la guitare avec des parties de batterie de base. Ensuite moi j ‘arrive derrière avec mon expérience côté batterie et nous remanions alors l’ensemble des compositions. On mélange le travail, c’est un processus très participatif chacun pour agir sur le domaine de l’autre. Et là nous n’avions alors aucune idée sur le chant, hurlé, clair, un mix des deux, rien n’était figé. Cela allait également dépendre du chanteur que nous allions trouver, nous cherchions une voix mais sans idée préconçue. Cela allait se passer au feeling, si la personne nous plait humainement, si sa voix nous plait, on y va.
Donc nous sommes tombés sur Nico qui en plus d’être super doué avait la capacité de composer des lignes de chants et des paroles à même de s’adapter à nos trames instrumentales. Là-dessus nous lui avons laissé carte blanche sans trop nous en occuper. Nous lui avons transmis nos maquettes, il les a écoutées jusqu’à ce que quelquechose en sorte et ensuite il a posé sa partie chant dessus. Nous avons un peu remanié certaines structures pour que cela colle mieux à ses lignes d chant et voilà !
04. N’ayant pas pendant longtemps de chanteur, avez-vous envisager un projet instrumental ?
Non, nous n’avons jamais envisagé un projet instrumental, nous voulions une voix dessus. C’est vrai un peu de frustration pendant un an avec la musique prête mais pas de chanteur. Donc nous avons posé des annonces. Tous les gens qui répondent ne collent alors par forcément au profil recherché. Sans chercher quelquechose de précis, nous recherchions quand même la perle rare, nous avions une vraie idée et nous voulions quelqu’un à même de nous suivre professionnellement sur le projet. Financièrement aussi car cela coûte cher de sortir un album. Il fallait un chanteur qui colle à tous les critères. Donc nous avons fait un peu la fine bouche. Donc frustration oui mais aussi nous avons pu avancer en prenant notre temps sans être trop sous pression. L’idée était d’arrivée à quelquechose de qualité.
05. Pourquoi ce nom SLAVE MACHINE ?
Cela part d’une idée d’un thème général. Dans notre société moderne les gens se renferment trop sur eux-mêmes. Il faut y voir un côté cyber, avec les technologies d’aujourd’hui qui coupent un peu les gens de la réalité. Le nom du groupe et cet album traite de cette thématique. Disconnected fait justement référence aux personnes déconnectées de la réalité, un peu trop à fond dans leur vie cybernétique.
06. Plus d’un mois après la sortie de ce premier album comment vous sentez-vous vis-à-vis de ces chansons ?
Nous sommes très excités à l’idée de montrer ce que nous sommes capables de faire à tout le monde, vois si cela peut plaire au public et savoir si nous avons fait les choses comme il faut afin de rendre cela accessible au plus grand nombre. C’est également un libération car c’est beaucoup de travail, de pression et de stress pour que cela sorte à temps. Donc désormais nous sommes satisfaits heureux du résultat et heureux de n’avoir pas bosser si fort pour rien. Toute cette énergie a abouti à du concret.
Nous avons déjà des bons retours, les personnes qui l’ont écouté nous disent que cela envoie du lourd. Nous avons composé pour le live surtout et donc les premières dates arrivant il existait aussi une interrogation quant au résultat sur scène. Nous avons fait une date la semaine dernière et le public a bien répondu et nous étions contents, le public est resté jusqu’à la fin, les amateurs ont headbangué tout du long… Nous avons aussi reçu des retours de professionnels de la musique qui sont positifs donc tout cela reste très gratifiant.
07. Quelles sont vos principales influences ?
Les influences du chanteur Nico sont déjà très présentes à travers sa performance. Il est fan de Corey Taylor (SLIPKNOT) dans les compos et sa façon de chanter. Pour moi et David, on peut citer STRAPPING YOUNG LAD, FEAR FACTORY, DEVIN TOWNSEND et donc ces influences, ces ambiances nous ont nourri pour composer. Pour le côté martial, on trouve une touche de RAMMSTEIN… Bref notre musique est un mélange de tout cela. Le bassiste est plus fan de groupes de neo mais il n’a pas eu vraiment l’occasion de participer au processus de composition étant arrivé assez tard, nous rentrions juste en studio. Mais il participera à la composition du deuxième album et enrichira encore plus notre son avec de nouvelles influences.
08. Quelle était votre démarche en composant ?
Nous sommes des musiciens mais nous ne voulions pas proposer de la musique justement destinée qu’aux musiciens. Nous voulions pouvoir toucher un large public. Donc nous n’avons pas souhaité accentuer le côté technique avec des rythmiques complexes, des changement de tempo que les profanes ne comprennent pas. Il ne faut pas que le public soit figé pendant nos concerts mais que la musique leur parle directement et les rende dingue. On veut voir des gens headbanguer. Nous avons donc voulu garder une efficacité dans le son, super incisif, efficace et épuré à mort. Il faut que cela sonne bien et que les gens en redemande quand le morceau est fini. Nous pensons avoir réussi à atteindre cet objectif. Nous adorons MESHUGGAH mais c’est beaucoup plus complexe à suivre qu’un bon FEAR FACTORY.
09. Que peux-tu nous dire des sessions d'enregistrement de Disconnected ?
Nous nous sommes beaucoup préparé, gros travail pour apprendre les morceaux et savoir les jouer de façon nickel en studio, c’est un minimum. Nous n’étions pas ultra stressés, nous y sommes allés détendus, un peu à la cool. Nous faisons du métal, c’est rock n’roll et nous sommes là pour nous amuser aussi. Le courant passait bien au Dome studio avec les frères Potvin à Angers.
L’ambiance était cool. Nous avons commencé par les parties de batterie avant d’enchaîner. Nous nous sommes laissés des plages de liberté pour remanier certains titres. Cela pouvait ne pas bien sonner après l’enregistrement, un truc pouvait gêner donc des choses ont été remodeler. Nos maquettes étaient déjà très abouties à la base et donc seulement des détails ont été modifiés et revus en studio. En tout, l’enregistrement a dû durer vingt-trois jours je crois.
Beaucoup d’essais ont été fait avant le studio. David a essayé plusieurs têtes d’ampli pour voir lequel convenait le mieux à notre son, de mon côté j’avais renouvelé mes peaux… Grâce aux conseils de David Potvin en studio, nous avons pu obtenir un meilleur son, un impact plus fort de nos chansons une fois gravées sur disque. Nous avons reçu beaucoup de conseils pour aller dans la bonne direction, nous savions où nous voulions aller et nous avons su communiquer notre idée à David Potvin.
10. Vous vendez votre album au prix modique de sept euros, il est entièrement écoutable Spotify en écoute libre. Pourquoi et est-ce cela l’avenir du musique business ?
A la base nous sommes un groupe qui sort de nulle part, totalement inconnu. Même si nous avons mis en place un plan promo sur la table, l’idée c’est d’avoir de la visibilité, de nous faire connaître. Pour avoir du concret il faut que les gens puissent facilement écouter notre musique et espérer qu’ils aiment. Donc c’est normal de mettre l’album sur Google Play et Spotify, beaucoup de groupes y sont maintenant. Donc ils découvrent l’album et peuvent l’acheter pas cher. Notre démarche c’est de proposer un album de qualité encore une fois très accessible même à l’achat. Donc nous allons petit à petit nous faire connaitre et à sept euros, les gens peuvent se faire plaisir et même l’offrir autour d’eux. Le prix a été réfléchi pour que cela ne soit pas trop bas pour dévaloriser le disque. A trois euros tu peux te dire que le son est forcément merdique… Et donc pas trop cher pour conserver cette attractivité. C’est un choix commercial et de promotion.
11. L’artwork est simple mais le livret est beau, super chiadé. Comment avez-vous bosser avec l’artiste ?
Le personnage qui apparait sur le disque lui-même illustre le concept du groupe et de l’album. Le fait que le pochette soit simple, blanche était une volonté de notre part de proposer quelquechose de très pur, aseptisé sans fioritures. C’est futuriste et représente pas notre musique. L’idée était d’avoir un beau produit jusqu’au bout pour rendre hommage aussi au boulot réalisé sur les compositions et la production sonore de l’album. Pour cela nous sommes allés voir Dose Production qui a réalisé l’artwork. En particulier Sam Hayles, l’artiste en question.
Nous avons beaucoup cherché et nous avons aimé son travail pour les autres groupes. Beau background. Il a collé au projet. On lui a laissé carte blanche et les premiers jets étaient assez éloigné de nos attentes donc nous avons recadrer et préciser ce que nous voulions après un brainstorming dans le groupe. Au départ le perso du cd devait être sur la pochette mais cela devenait chargé à notre goût. Donc au lieu de le perdre nous l’avons mis sur le cd lui-même. Quand on ouvre l’album notre univers apparait et c’est cool !
12. Vous avez partagez la scène du Warmup Fest de Vernouillet avec des groupes divers de NAPALM DEATH à ZUUL FX. Comment cela s’est-il passé et qu’avez-vous retiré de ces expériences ?
On a pas joué le même jour que NAPALM DEATH et BENIGHTED donc dommage pour nous car nous aurions bien aimé les rencontrer. Mais ce festival est très sympa, une belle organisation, nous avons été super bien accueillis. La salle est belle, la scène est grande. Maintenant ce qui pèche c’est la communication, la promotion autour de cet événement même localement. Donc il y avait finalement peu de monde et c’est dommage vu l’affiche. Ils se donnent beaucoup de mal. En tant que groupe bonne expérience mais il manquait du public. Déjà que les gens ont du mal à se bouger…
13. Quels sont tes espoirs et tes attentes pour Slave Machine ?
On se projette déjà plus loin, des bribes de morceaux existent et on travaille dessus. On va avoir une vraie identité sonore sur le second LP, nous voulons un son plus personnel moins influencé. Avec également plus de compositions, une dizaine, le tout pour début 2015. Un cycle de deux ans c’est bien et avec l’expérience de premier disque, nous irons plus vite, nous serons quoi faire et ne pas refaire les mêmes erreurs. Et puis le line-up est complet avant le début. Niveau concerts, des négociations existent en France et ailleurs, nous sommes ouverts à toute proposition.
14.Vu des Yvelines, comment voyez-vous la scène métal française ?
Aujourd’hui il existe beaucoup, énormément de groupes. Et grâce aux réseaux sociaux, tous peuvent plus ou moins se faire connaître. Maintenant en s’en donnant les moyens, on peut émerger et ne pas être noyé dans la masse. Ce que nous faisons en promotion, il faut savoir contacter les bonnes personnes. Le plus important c’est la qualité de la musique, savoir ce que tu peux offrir aux gens. On rame autant en Ile de France que dans le reste du pays. Oui il existe beaucoup plus de salles potentiellement mais le nombre de groupes est lui aussi beaucoup plus élevé. Chacun tente de creuser son trou. Difficile d’émerger en tant que nouveau groupe.
Et enfin "Le Quizz De Metal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview:
1. Quelle est votre chanson préférée (tous artistes, époques…) ?
« Deliverance » d’OPETH
2. Premier album acheté ?
Oceanborn de NIGHTWISH, c’était ma période mélodique ah ah
3. Dernier album acheté ?
Le dernier FLESHGOD APOCALYPSE (Labyrinth), il tue !
4. Quel son ou bruit aimez-vous ?
Quand mon chat ronronne ou l’orgasme de ma femme…
5. Quel son ou bruit détestez-vous ?
L’alarme de mon boulot quand j’arrive super tôt. Cela me vrille les oreilles.
Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)
Chronique de l'album ici
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