Archive for janvier, 2014

oshy_05012014_MustascAllez c’est début janvier, les vœux de santé, bonheur et réussite et il n’aura pas fallu longtemps pour que je pousse à nouveau mon coup de gueule habituel. Avec même pas trente-sept minutes de musique au compteur, ils ne se moqueraient pas un peu de nous les suédois ? Sans atteindre les délire de certains à soixante-dix minutes, dépasser allégrement les quarante minutes de musique avec deux ou trois chansons supplémentaires ne serait pas un luxe ici. Carton rouge d’entrée !

MUSTASCH et son nom amusant à nos oreilles de francophones, est un groupe de heavy-rock suédois formé à l’automne 1998 à Göteborg. Après une première démo, nos amis sortent leur premier EP, The True Sound of the New West, qui va les faire connaître et leur permettre de multiplier les concerts. Et ils ne s’arrêtent pas là en chemin et poursuivent une belle carrière en publiant des disques avec la régularité d’un métronome stakhanoviste. Tous les deux ans à minima, un nouvel opus apparait dans les bacs avec Thank you for the Demon comme septième album et cru 2014. Un grand partie du public métal français a pu mieux connaître nos Village People grâce à leurs prestations à l’été 2013 au Hellfest et au Motocultor Festival. Ce disque doit donc venir confirmer cette bonne impression.

Ce n’est pas après plus de quinze années d’existence que MUSTASCH va radicalement changer son style. Dès « Feared And Hated » nous voici replonger dans un rock bien burné typé années 70 mais dans une tonalité et vigueur renouvelée, très contemporaine. Les riffs sont rois sans pour autant écraser le côté très accessible et mélodique des compositions des suédois. A m’image de leur cadets d’AUDREY HORNE, MUSTASCH proposent d’abord de jolis brûlots à même de vous faire headbanguer et taper du pied avec entrain. Les refrains sont judicieusement calibrés pour faire mouche et les chœurs ici et là donne une touche plus que sympathique à cet ensemble. La basse vrombissante et une batterie métronomique finisse de parfaire le paysage. Ralf Gyllenhammar derrière le micro n’est pas absolument sensationnel mais il assure avec talent et propose une prestation solide. Thank you for the Demon contient son lot de hits rock potentiel comme le titre éponyme ou encore un « Borderline ». Mais les influences de MUSTASCH sont multiples, ils flirtent parfois avec le stoner voir le desert rock et surprennent également avec un « The Mauler » doom dans l’esprit et le rythme. Le son du disque est très bon, légèrement en retrait quand même.

Cette scène heavy-rock scandinave semble être en pleine forme menée de main de maître par quelques fleurons comme les vétérans de MUSTASCH. Thank you for the Demon ne changera pas la face de la Terre mais il contient son lot de titres forts qui combleront les plus difficiles. Ce constat laisse d’autant plus de regrets face à la durée faiblarde de cet opus.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Gain Music – Sony / 2014

Tracklist (36:55 mn) 01. Feared And Hated 02. Thank You For The Demon 03. From Euphoria To Dystopia 04. The Mauler 05. Borderline 06. All My Life 07. Lowlife Highlights 08. I Hate To Dance 09. Don't Want To Be Who I Am

Cullooden – Silent Scream

oshy_05012014_CulloodOn pourra dire que Fredrik Joakimsson, éminence grise du groupe, aura pris son temps pour s’entourer des bonnes personnes et trouver la bonne maturation pour son projet musical. En effet, les premières réflexions autour de CULLOODEN datent de plus d’une décennie et on ne voit l’éclosion d’un premier album, Silent Scream, qu’en ce début d’année 2014. Toutes les pièces du puzzle s’imbriquent parfaitement à partie de 2011 et il faudra encore deux ans pour venir à bout de cette ambition.

Dans une veine métal mélodique, CULLOODEN se veut être un groupe ambitieux, organique et mature. Joakimsson se charge du chant et de la guitare rythmique. Il est épaulé de Jonas Ekestubbe à la guitare lead et par Micke Södergren à la basse. Deux musiciens additionnels viennent compléter le line-up à la batterie et le claviers. Très efficace dès la première écoute, les suédois offrent de solides compositions métal prog, assez variées avec des touches tantôt agressives tantôt plus douces. Pas de révolution à l’horizon mais un travail sérieux et bien fait. Les fans d’un EVERGREY ou d’un DREAM THEATER pourraient trouver ici leur compte. Moins techniques que ces derniers, CULLOODEN a su privilégier le feeling à la technique, Joakimsson réussi à insuffler beaucoup d’émotions dans son chant. Ce mélange entre tradition et modernité est une vraie bonne surprise. Les sons de claviers et certains riffs sont pleinement contemporains tout en rappelant les classiques via la structure des compositions et leur rythme. CULLOODEN tend à évoquer un groupe AOR ou Hard-FM « métalisé », gonflé aux riffs tranchant et aux rythmiques rapides. Cerise sur le gâteau, ces bonnes choses sont mises en valeur par un très bon son. Les suédois ont enregistré au RoastingHouse de Malmö, en Suède avec Anders "Theo" Theander et ont signé un deal dans la foulée avec le label associé à ce studio, RoastingHouse Records et Dead End Exit.

Très professionnel, attractif et bien fini, Silent Scream est une heureuse mise en bouche après les agapes des fêtes de fin d’année. CULLOODEN répond à notre besoin de simplicité du moment. Les suédois ont rendu une copie appliqué et sérieuse et marque ainsi positivement leur entrée dans le grand bain de la scène métal européenne.

Oshyrya (07/10)

 

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Dead End Exit Records – GerMusica Promotion / 2014

Tracklist (60:11 mn) 01. Heaven Feels So Hollow 02. Drowning In Silence 03. Endless Tears 04. Embrace Your Destiny 05. Our Only Desire 06. The Progress 07. Take Hold Of Your Fear 08. An Interesting Fact 09. Welcome To Wonderland 10. Star Of The Night

Son : Bon.

Lumières : Rouges.

Affluence : Une bonne centaine d'acharnés.

Ambiance : Bon enfant.

Moment fort : La prestation de Purulent Excretor ? N'éxagérons pas…

Alors que la polémique ne cesse d'enfler sur les prix des festivals, certains organisateurs résistent. Le Châtelet Grinding Klub a été conçu par des passionnés et propose pas moins de dix groupes pour un prix modique. Pas de vierge de fer copulant dans un sabbat noir, certes, mais l'initiative est bonne à signaler, et à encourager… La capacité de votre serviteur à supporter sept heures de grindcore étant limitée, nous nous pencherons donc sur les prestations de quelques groupes et non sur l'intégralité du fest.

PuEx (102)

Les hostilités commencent avec les Purulent Excretor. Le groupe mené par Le Gorg, bassiste et chanteur, éructe un grind/porn sauvage qui donne satisfaction à ses fans. Trente titres sont ainsi vomis avec un entrain et un humour imparables. Impossible de ne pas se marrer avec des morceaux comme « Se masturber dans les toilettes » ou avec l'hommage à leur groupie : « Kikanikéflo » . C'est du grind, ce n'est pas fin et les Purulent Excretor ne sont pas là pour philosopher… Ça se saurait…

Copie de Genital Grinder (26)

On enchaîne avec Genital Grinder. Le groupe de B.S.T (Ex-Aborted, Garwall, Balrog…) fait preuve d'énormément de vélocité pour nous proposer un grind/death de qualité. C'est pro et rien ne déborde. Ce concert nous fait juste regretter que le groupe ne soit pas plus présent sur nos scènes.

Copie de Natron (47)Avec Natron, on attaque un des gros morceaux de la soirée. Les Italiens ne font pas de prisonniers. Le groupe de Max Marzocca prouve qu'il n'est pas en reste question agression musicale. Fort d'un dernier album réussi (Grindermeister) et d'un vocaliste, Nicola Bavaro, qui n'hésite pas à aller au charbon, Natron offre un set trois étoiles qui retourne le Klub. Brutal.

 

Légende du death metal suédois, Deranged attire la plus importante affluence de la soirée. Le quatuor, mené par un Anders Johanson vaillant, est remonté comme jamais. Violent, malsain et poisseux, les Suédois sont fidèles à leur réputation et nous donnent un bon aperçu de l'ensemble de leur carrière via une set-list aux petits oignons (« Killing Spree », « Morgue orgy », « Beaten, raped and left to die »).

Drngd (103)

On clôture la soirée avec les excellents Aggressive Agricultor, groupe culte du temps où le metal s'appelait encore hard rock. Ces derniers nous offrent un concert trépidant. Rien n'est épargné au public courageux qui a pris le soin de rester. « Je redescend au village (j'ai oublié le pain) », « Ma charrue n'avance plus », « Consanguinité » et bien d'autres sont joués et repris en cœur par la fervente assemblée. Agressive Agricultor n'a pas levé le pied une seule seconde et s'affirme comme un groupe punk solide et généreux.

Aggressive A (1006)

Une fois les portes de ce Châtelet Grind Klub refermées, on se met à espérer une unique chose : qu'une seconde édition ait lieu.

Nico.