Étonnant de constater mes lacunes musicales. Comme pour MASS HYSTERIA plus récemment, nos compatriotes de SIDILARSEN ont une petite place dans ma mémoire culturelle mais je suis bien incapable de situer précisément le groupe sur la scène rock/métal hexagonale. Je serai donc un peu moins idiot à la fin de cette chronique. Pour paresseusement copier Wikipédia : « SIDILARSEN est un groupe de nu metal français originaire de Toulouse et formé en 1997. Il a sorti quatre albums studio, Biotop (2003), Eau (2005), Une nuit pour sept jours (2008) et Machine rouge (2011) dans un style qui mêle métal et musique électronique. ». Le nu métal n’est pas vraiment ma tasse de thé au contraire de la bonne musique qui me fait sans cesse vibrer. Cette étiquette nu métal est désormais morte et enterrée (ouf !) et surtout cette étiquette m’apparait être bien réductrice à l’écoute de ce nouvel et cinquième album, Chatterbox
A l’image de sa pochette, le premier contact avec le disque est plus que positif avec des titres aussi accrocheurs et rentre-dedans que « Comme on vibre » et « Matière première ». L’énergie proposée par les toulousains fait vraiment plaisir à attendre et flatte en plus, et cela ne gâche rien, nos conduits auditifs. Il faudrait vraiment avoir la mauvaise foi d’Europe Ecologie les Verts pour ne pas sauter et headbanguer à l’écoute de ces chansons optimisées à l’extrême pour obtenir l’enthousiasme des foules. Les sons électro font merveilles, apportant une touche typée indus, les guitares apportent une jolie agressivité et les refrains font, la plupart du temps, mouches. Que demande le peuple ? Oui c’est vrai les ficelles sont un peu grosses mais le résultat reste souvent efficace. Le son est excellent et impulse une belle dose d’adrénaline à ces chansons. Les ressemblances avec les MASS HYSTERIA entre autres sont évidentes et vu la qualité du dernier album de ces derniers, la marche était assez haute pour pouvoir rivaliser. Les similitudes sont également nombreuses dans l’approche et le timbre de voix de David Cancel et Mouss Kelai. Le chant parfois doublé par Benjamin Bury fait aussi son petit effet.
J’entends déjà les chantres de l’orthodoxie métal vouer SIDILARSEN aux gémonies les trouvant trop lisses, accessibles et accrocheurs. Ils n'auraient pas totalement tord même si le groupe a fait du très bon boulot sur Chatterbox. Il contribuent aussi à notre cause commune en amenant sur nos rivages métal un public plus jeune qui ne connait pas IRON MAIDEN ou JUDAS PRIEST. Et puis les toulousains savent aussi envoyer la sauce et proposer des titres bien pêchus et testostéronés à l’image d’un « Unanimes ». Et puis les textes systématiquement engagés font du bien et changent des dragons et damoiselles en détresse. Chatterbox s’avère être un album assez homogène plombé par quelques chansons plus faibles comme « Nos Anciens » plus rap que rock ou encore des chansons trop faciles comme « l'ivresse des maudits » et « Hermanos ». Dommage même si l’impression générale reste encore positive.
Nous sommes finalement des gens simples dans la rédaction de Métal Chroniques. Les étiquettes ne nous intéressent pas, pas d’à priori, simplement la volonté de prendre du plaisir à écouter un album. Vus les wagons de trucs sans odeur ni saveur qui sortent chaque semaine et nous polluent les oreilles, tomber sur le nouvel album de SIDILARSEN fait du bien. Les toulousains ont un son et une personnalité bien marquée et créeront le débat. Certains aimeront et les autres détesteront. A vous de trancher.
Oshyrya (6,5/10)
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New Track Music – Sidilarsen / 2014
Tracklist (44:31 mn) 01. Comme on vibre 02. Matière première 03. Unanimes 04. Hermanos 05. Le prix du sang 06. Nos anciens 07. On en veut encore (feat. Béra) 08. L'ivresse des maudits 09. Un écho 10. Si près de la flamme 11. Des milliards
Il ne faut pas être grand clerc pour deviner à la vue de la pochette de cet album et de son titre que les minutes qui conviennent ne vont pas être vraiment dominées par la douceur et la subtilité. Rappelons qu’HAMMERCULT est un groupe de trash métal né en 2010 et originaire d’Israël. Après avoir remporter la Metal Battle lors du Wacken Open Air à l’été 2011, ils publient un premier disque, Anthems of the Damned, en avril 2012 déjà chez Sonic Attack Records. Voici la suite de leurs aventures.
Après une introduction symphonique et guerrière de bon aloi, HAMMERCULT se déchaine sans avertissement sa fureur thrash sur le monde. A l’instar d’un rouleau-compresseur, ils écrasent tout sur leur passage à coups de riffs assassins, bien soutenus par une rythmique infernale et le chant possédé d’Yakir Shochat. Ajoutez à cela quelques soli bien sentis et des chœurs bien burnés et vous aurez une bonne idée du champs de ruines proposé par HAMMERCULT. Les israéliens s’avèrent être très efficaces, on croirait écouter un groupe de vétérans made in Germany, à défaut de réinventer la roue. « Steelcrusher » et « We Are The People » ne peuvent que provoquer un headbanging frénétique. En douze chansons ultra-calibrées et compactes, entre trois et quatre minutes au chronomètre, le groupe achève toute résistance et quittent victorieux le champs de bataille. Ne cherchez pas de ballade ou de composition mid-tempo ici, tout n’est que fureur et violence ici. L’auditeur fan de thrash traditionnel sortira épuisé mais heureux de l’écoute de Steelcrusher.
Les israéliens ont mis tous les atouts de leurs côté en s’entourant pour cet album d’une liste impressionnante de guests prestigieux. Chris ‘Zeuss’ Harris (SOULFLY, HATEBREED) a assuré le mixage et le mastering de l’album, Andreas Kisser (SEPULTURA) offer un solo de guitare furieux sur « We Are The People » et la pochette de Steelcrusher est signée du légendaire Andreas Marschall (RUNNING WILD, BLIND GUARDIAN…). Sur la forme tout est parfait. Sur le fond, le son est clair est à la fois clair et puissant. Disons simplement qu’à la fin du disque est un peu plus poussive avec des compositions menées toujours tambour battant qui finissent pas se ressembler et par lasser.
Le départ annoncé en septembre dernier du guitariste et membre fondateur Arie Aranovich va-t-il rebattre les cartes pour HAMMERCULT ? Les israéliens vont-ils pouvoir tout de suite capitaliser sur ce bel album en tournant intensément dans les mois qui viennent en Europe ? L’avenir nous le dira mais la musique du groupe est taillée pour faire un malheur sur scène.
Oshyrya (07/10)
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SPV – Sonic Attack Records / 2014
Tracklist (42:56 mn) 01. Hymn To The Steel (Intro) 02. Steelcrusher 03. Metal Rules Tonight 04. Into Hell 05. We Are The People 06. Burning The Road 07. Ironbound 08. Unholy Art 09. Satanic Lust 10. Liar 11. Damnation Arise 12. Heading For War 13. In The Name Of The Fallen
Nous avons l’occasion ce matin de chroniquer un étrange objet musical, Robot Orchest3, le troisième opus des Rochelais de ROBOT ORCHESTRA. Les codes de l’industrie musicale ne les intéressent pas, ils font parler leur cœurs et leurs tripes sans s’inquiéter des classifications. L’auditeur devra lui aussi preuve d’un même esprit d’ouverture pour apprécier à sa juste valeur cet album. Comme pour le précédent opus, …Now we can walk (2011) le duo composé de Steve Perreux et Dimitri Chaillou s’en transformé en trio avec le renfort de Johan Gardré aux claviers & orchestrations. Né en 2007, ce projet expérimental a déjà accouché de deux disques et possède une solide expérience scénique via des dizaines de concerts donnés un peu partout en Europe.
Conscient d’être forcément réducteur, nous parlerons pour ROBOT ORCHESTRA de post-rock, à défaut de pouvoir faire mieux. En sept titres et presque quarante minutes de musique, nos compatriotes tissent une étoffe à la fois séduisante et singulière. Robot Orchest3 s’avère être une horlogerie fragile, de précision, entre douceur, recueillement et colère. Ne vous attendez pas ici à des coups d’éclat, les ROBOT ORCHESTRA font dans le subtil et le feutré. L’atmosphère générale est pesante, l’auditeur navigue à vue dans un brouillard tenace sans savoir de quoi sera fait la suite de son voyage. Un titre comme « Invisible Smoke » pousse à l’introspection, un repli sur soi. L’intensité monte crescendo et finira par nous laisser exsangue. Il s’agit là peut-être d’un effet de mon imagination mais je trouve un petit côté Disintegration de THE CURE à cet album. En tout cas les mêmes ténèbres, la même tristesse teinté de désespoir parcourent ces deux albums. Il faut attendre la moitié du disque avec « Sunday Hangover » et « Many Battles » pour que le paysage change, prenne des couleurs via ces titres plus directs, rapides, presque punk dans l’esprit. Mais l’obscurité guette se reprendra les rênes pour conclure les débats avec les deux dernières chansons.
Pas sûr que vous sortirez de l’écoute de Robot Orchest3 indemne mais le jeu en vaut la chandelle. ROBOT ORCHESTRA a su proposer une musique profonde, lourde de sens. Il n’est jamais agréable de regarder en face l’obscurité mais cette expérience nous grandit. γνῶθι σεαυτόν (Connais-toi toi-même) pouvait-on lire, dans la Grèce antique, à l'entrée du temple de Delphes. En invitant à l’introspection, ROBOT ORCHESTRA aura apporté une pierre à cet édifice.
Oshyrya (07/10)
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Autoproduction / 2014
Tracklist (39:54 mn) 01. Invisible Smoke 02. Crossroads 03. Gasoline 04. Sunday Hangover 05. So Many Battles 06. Pendule 07. Edifices