01. Nous avions rencontré deux de tes camarades il y a environ un an de cela pour la sortie de l’EP Till You Turn and the tour. Comment pourrais-tu nous résumer cette dernière année ?
Rusty : Tout a commencé par une tournée promotionnelle pour la publication de Till You Turn. J’avais alors été rejoint par les gras de TIMECUT depuis la sortie de notre premier album Till you Decay. Ensuite nous avons donné un maximum de concerts partout en Europe et suite à notre performance lors du Sweden Rock Festival, nous avons reçu un message du management de PRONG nous invitant à la rejoindre sur la tournée à venir.
Nous avons bien sûr accepté avec plaisir et cela nous a donc poussés l’été dernier à nous poser pour composer ce nouveau disque, Blacksnow. Et donc depuis juillet, nous consacrons l’ensemble de notre temps à composer, enregistrer et produire ce disque. Et enfin, nous voici de retour à Paris pour le promouvoir auprès de vous !
02. Lors de cette dernière tournée, nous vous êtes produits en Pologne, Lettonie, Lituanie, Estonie, Finlande et enfin au prestigieux Sweden Rock Festival (7 juin 2013). Quels souvenirs conserves-tu de cette période ?
Je peux te dire que ce fut un voyage sacrément long ! Et nous avons tout fait nous-même, par la route à bord de notre propre van. Mais nous avons voulu avoir un périple très rock n’roll en prenant notre temps, sans nous prendre la tête. Pour te donner un idée de la distance parcourue, nous avons acheté notre van en novembre 2012 et il atteint largement au moment où nous nous parlons 80 000 km. Mais ces concerts nous ont été très utiles, nous avons accumulé beaucoup d’expériences et cela a forcément aussi nourri Blacksnow.
Chaque fois que tu joues sur scène, beaucoup de choses se passent avec le public et ce retour des gens de donnent de nouvelles sensations. Et en tant qu’artiste, créatif, je me nourris et cela influence forcément mes compositions. Ces sensations s’impriment dans ton ADN et tu pourras les ressentir à nouveau en travaillant sur les nouvelles chansons. Si tes compositions passent bien en live c’est que tu as su retranscrire avec précision l’émotion envoyée par le public. Pour la tournée qui s’est achevée l’été dernier, toutes les chansons sont nées chez nous en Italie.
Comme nous étions tous dans un van et que je conduisais, je n’avais pas le temps matériel de me poser et de composer de nouvelles chansons. J’ai par contre quelques espoirs avec la tournée partagée avec PRONG car nous bénéficierons alors d’un bus et je pourrais peut-être m’isoler pour travailler.
03. Que peux-tu nous dire des sessions d’enregistrement de Blacksnow ?
Nous avons composé à composer en juin dernier, puis nous avons attaqué la pré-production en juillet et août pour débuter véritablement l’enregistrement à la mi-septembre. A la fin octobre, tout le processus était bouclé et nous avions alors un nouvel album entre les mains. Et nous sommes partis d’une feuille blanche, nous n’avions rien conservé des sessions des précédents disques. Par contre nous avons maintenant sous le coude trois ou quatre chansons qui verront peut-être le jour sur un prochain album.
Toutes les compositions sont nées lors de jam entre nous en studio et nous avons alors capturé beaucoup d’idées. Toutes n’ont pas été exploitées sur Blacksnow donc le potentiel est là pour la suite. Il faudra faire des arrangements et ajouter de nouvelles lignes vocales pour peut-être arriver à un résultat satisfaisant. Et je me ballade toujours avec un enregistreur ou mon téléphone sur moi pour noter tout ce qui me passe par la tête. Et cela m’a souvent sauvé car quand une mélodie te trotte dans la tête tu dois l’enregistrer pour ne pas l’oublier. J’ai toujours aussi à proximité un mini iPad avec différents logiciels me permettant de noter immédiatement les notes qui me viennent à l’esprit. Le riff principal de la chanson « Zero Tolerance » par exemple est venu soudainement et il m’a fallu le graver dans le marbre de suite pour qu’il ne m’échappe pas, sur mon téléphone.
04. Si j’ai bien compris le concept, Black Snow est-il bien le troisième épisode de la trilogie commence avec Till You Decay ?
Oui tu as raison, c’est le troisième épisode de cette histoire. Avec Till You Decay je montre que la société va dans la mauvaise direction et que nous allons dans le mur. La société contrôle notre esprit et nous impose un comportement défini. Avec Till You Turn, je décris à quel point chaque être humain laisse la société autour de lui le maîtriser et prendre le contrôle de sa vie. Avec Blacksnow, nous présentons l’impact de ce contrôle sur notre environnement.
L’humanité a contaminé la Nature pour créer un bien-être illusoire et stérile. Pour la suite, nous ne savons pas encore où nous voulons aller, cela reste mystérieux. J’ai écrit Blacksnow en janvier et février 2013 pendant la sortie de Till You Turn. On verra plus tard, nous voulons rester désormais concentrés sur la tournée à venir.
05. Te considères-tu comme un homme profondément pessimiste ?
Non, non, nous essayons d’être réalistes, de parler de réalité qui n’est franchement pas rose. Pour moi, le monde qui nous entoure est très sombre et parfois assez désespérant. Bien sûr nous présentons les choses de façon plutôt sombre mais cela se justifie malheureusement. Quand tu atteins le fond, il te fait réagir pour à nouveau remonter la pente. Nous montrons le monde tel qu’il est pour créer une prise de conscience chez l’auditeur et lui permettre de réagir, de briser ses chaines. Nous pouvons faire changer les choses.
06. Avec “Zero Tolerance” vous avez voulu faire la prevue de votre soutien à des associations comme Sea Shepherd (les bergers de la mer). La musique doit-elle être utile ?
Je pense sincèrement que la musique peut changer le monde ou au moins faire réfléchir et réagir les gens. Cela crée de l’émotion dans chacun de nous et nous devons être secoué, être éveillé. Que ce soit à travers une image, un film ou une chanson, trouvez le moyen de vous ouvrir au monde. Nous essayons de le faire à notre petit niveau.
07. Avec Blacksnow, Eugenio est arrivé dans le groupe. A-t-il changé d’une façon ou d’une autre la chimie du groupe KLOGR ?
Pendant la session d’enregistrement je me suis rendu compte parfois il était préférable que je lâche un peu la guitare et me concentre sur le chant pour être plus proche, en phase avec le public. C’est pour cela que j’ai demandé à Eugenio de nous rejoindre. Nous avons connu des soucis avec Giampi qui a eu des problèmes personnels à régler. Il ne sera pas sur la tournée avec nous. Et donc je reprends ma guitare et nous serons quatre sur scène. Il n’pas apporté de contribution particulière, il a payé son écot comme les autres. Nous essayons toujours de donner le meilleur de nous-même dans le cadre de KLOGR, pas pour notre propre ego.
Je ne ressens pas de frustration sur scène en jouant de la guitare en plus de chanter mais le public ressent d’abord ta voix et ce médium est crucial dans la musique que nous proposons. Il est toujours préférable de pouvoir prendre le micro et se déplacer, se rapprocher du public, faire ressentir et jouer ton rôle. Je suis parfois un peu statique à cause de ma guitare. L’instrument devient un rempart entre moi et le public. Mais depuis le temps nous avons trouvé un certain équilibre, je laisse certaines parties à Eugenio.
08. Qu’espérez-vous de cette tournée avec PRONG ?
J’aime beaucoup la musique de PRONG. Cela fait partie de ma culture musicale aux côtés des METALLICA, MEGADETH, ANTHRAX, SLAYER… J4aime ce côté lourd et puissant. Avec la tournée, nous voulons partager notre musique avec le public. Nous savons que PRONG est plus lourd, plus métal que nous mais nous allons tout donner et surprendre les gens. Notre setlist va évoluer pour se concentrer sur nos chansons les plus fortes, les plus rapides pour coller avec l’ambiance de PRONG. Le public sera métal et nous le serons aussi ! « Bleeding », « Guinea Pig » ou « Zero Tolerance » seront forcément de la partie.
09. Pourquoi avoir choisi “Draw Closer” comme premier single de cet album ?
Je pense que cette chanson est très forte et s’apparente à une belle transition par rapport à Till You Turn vers Blacksnow. En tant que groupe indépendant, nous avons un contrôle complet sur notre musique et tous les aspects business. Tous les choix sont les nôtres et ne sont dictés par personne en dehors de nous. Avec « Zero Tolerance » comme premier single, cela aurait fait trop d’emblée, « Draw Closer » est plus accessible, équilibrée, elle décrit d’une certaine manière Blacksnow tout en faisant le lien avec les travaux précédents de KLOGR.
10. Vous avez tourné une video pour “Draw Closer”. Comment cela s’est-il passé et aimez-vous ce type d’exercice ?
Ce n’est bien sûr pas facile pour nous car nous sommes tellement habitués à jour en direct sur scène que faire semblant devant la caméra s’avère difficile, sans public, juste en regardant la caméra. Nous ne sommes pas des acteurs, nous sommes des musiciens. Mais nous pouvons le faire et le résultat est plutôt bon, heureux que cela te plaise. Pour être honnête avec toi, le pire c’est le volume sonore du playback, c’est vraiment horrible. C’est beaucoup plus fort que pendant nos concerts par exemple.
Le batteur doit vraiment jouer mais tu n’as presque que lui-même si parfois les guitares sont aussi branchées à un ampli. Le plus dur c’est la voix, tu fais semblant de chanter. Et tu refais cela quarante ou quarante-cinq fois. Mais notre directeur est très bon et a fait un super boulot encore une fois. Dans quelques semaines sortira une autre vidéo pour « Sea Shepherd ». Nous pourrons utiliser ces images lors de nos concerts, que nous sommes le groupe principal, pas pendant la tournée avec PRONG. C’est difficile quand tu fais une première partie. Tu dois aussi t’adapter alors au groupe principal.
Et enfin "Le Quizz De Metal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview:
1. Quelle est ta chanson préférée (tous artistes, époques…) ?
“Master of Puppets” de METALLICA
2. Premier album acheté ?
Images and Words de DREAM THEATER
3. Dernier album acheté ?
Fortress d’ALTER BRIDGE
Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)
Chronique de l'album ici
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