Archive for avril, 2014

Arkona – Yav

oshy_27042014_ArkonAprès un Slovo d’enfer (chronique ici), les russes d’ARKONA Se rappellent à notre bon souvenir via ce nouvel album, le septième, Yav. Les premières notes de cet album ont de quoi décontenancer les fans. En effet, Yav s’ouvre sur des chants bouddhiques / hindouistes et ce « Om » du pranava mantra a de quoi étonner. Les russes auraient-ils décidé d’abandonner leur étal folk slave ? Ne faisons pas inutilement durer le suspense, la suite de « Zarozhdenie » va rapidement nous rassurer et les bonnes habitudes vont reprendre le dessus. ARKONA n’a pas viré sa cuti et compte encore une fois rappeler son statut de leader dans ce genre musical.

L’auditeur va vite pouvoir reprendre ses habitudes et s’immerger dans l’univers du groupe, parcourir les grandes steppes, chevauchant aux côtés de Masha. Quel plaisir de retrouver ce mélange si subtil entre douceur et brutalité, les subtiles mélodies se mêlent avec bonheur aux riffs tranchants et aux hurlements de la belle. Et tout cela avec ce parfum slave suave et enchanteur à même de régaler les plus exigeants. ARKONA sait tout faire et peut ainsi passer avec grâce du complexe et mélodieux « Zarozhdenie » au plus rapide et rendre-dedans « Na strazhe novyh let ». Dans les deux cas, les mélodies deviennent hypnotiques et l’auditeur n’a que se laisser librement emporter par le sac et le ressac sonore engendré par les russes. La chanson « Ved'ma » (la sorcière) constitue sans aucun doute la point d’orgue de Yav. Ici, Masha partage le micro avec Thomas Väänänen (ex-THYRFING) et à deux ils emmènent ARKONA vers de nouveaux sommets. C’est assez bourrin, extrême, mais d’une efficacité redoutable. Cette confrontation entre une sorcière et un inquisiteur fait des étincelles, la prestation des deux protagonistes au chant fait beaucoup, pour notre plus grand bonheur.

Yav s’avère sur la longueur plus complexe à digérer, moins immédiatement accessible que son prédécesseur Slovo. Il faudra à l’auditeur plus de patience pour en découvrir toute la subtilité. Un titre fleuve comme « Yav » avec plus de treize minutes au compteur ne se dévoile pas si facilement. Les mauvaises langues diront qu’ARKONA applique encore une fois la même recette sans vraiment innover. Ils ont raison sur le fond mais peu de groupes peuvent se targuer d’atteindre ce niveau de maitrise et les russes ont su intégrer ici et là des sonorités inhabituelles. Maintenant si vous n’aimiez pas le groupe, ce nouvel album ne vous fera pas changer d’avis. Soulignons pour terminer la qualité de la forme aussi bien musicale avec une production aux petits oignons (enregistrement au CDM Records studio – Moscow sound) que graphique avec encore une fois une pochette superbe signée Gyula Havancsák (http://hjules.com/). Un bon cru 2014 à ne pas rater en fin d’année en compagnie d’ELUVEITUE et SKALMÖLD.

Oshyrya (08/10)

 

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Napalm Records / 2014

Tracklist (69:13 mn) 01. Zarozhdenie 02. Na strazhe novyh let 03. Serbia 04. Zov pustyh dereven' 05. Gorod snov 06. Ved'ma 07. Chado indigo 08. Yav' 09. V ob'jat'jah kramoly

oshy_27042014_Ancie_BarIl est étonnant de constater que les ressemblances frappantes entre ANCIENT BARDS et RHAPSODY semblent gêner aux entournures le label Limb Music. Comme s’il voulait se défendre et se justifier, le label n’hésite pas à ouvrir la petite biographie qui accompagne ce nouvel album en expliquant que bien que nombreux soient ceux à avoir souligné les similitudes, le quintet italien mène de façon indépendante sa barque depuis ses débuts. La mauvaise foi est amusante tant effectivement les rapprochements entre ces deux groupes sont évidents. Pour ne rien améliorer, nos amis donnent le bâton pour se faire battre en utilisant le même artiste pour ses pochettes (Felipe Machado Franco) et en invitant Fabio Lione à chanter sur une chanson de ce nouvel opus. Ceux qui voudront n’entendre ici qu’un ersatz de RHAPSODY vont s’en donner à cœur joie.

Ces influences qui crèvent les yeux ne représentent pourtant pas un défaut rédhibitoire. L’original étant en petite forme après un Dark Wings of Steel plutôt raté (chronique ici), nous sommes fondés à placer nos espoirs dans A New Dawn Ending pour obtenir notre dose de métal symphonique de qualité. Le précédent album, Soulless Child (chronqiue ici) contenait en effet son lot de promesses. Le groupe a encore pris de la bouteille, gagné en expérience. Preuve de la trace laissée par ANCIENT BARDS sur la scène européenne, la chanteuse Sara a été invitée par Arjen Anthony Lucassen à participer à son album d’AYREON, The Theory Of Everything. Une belle consécration… Mais il fallait désormais transformer l’essai et les transalpins jouent gros avec A New Dawn Ending. Au niveau ce nouveau chapitre, ce disque apporte la touche finale à la Black Crystal Sword Saga. Là aussi toute ressemblance avec un autre groupe n’est pas (du tout) fortuite.

Les premières minutes de l’album sont classiques et attendues. Après une courte intro, les choses sérieuses débutent avec « A Greater Purpose ». Tous les ingrédients du métal symphonique sont bien présents avec chœurs grandiloquents, rythmiques rapides et riffs savoureux. ANCIENT BARDS souhaitent frapper d’emblée un grand coup et filent le pied à fond sur l’accélérateur. L’ensemble est plutôt bien foutu mais le mimétisme avec leur modèle s’impose encore et toujours. A l’aveugle nous pourrions croire entendre les claviers de Staropoli et les guitares de Turilli. Il est inutile de tirer sur une ambulance mais l’écoute de cet album tend à rendre encore plus pathétiques les justifications mentionnées en introduction. L’essentiel est qu’ANCIENT BARDS propose une musique de qualité, pas original pour un sou, ok, mais cela n’enlève rien au plaisir ressenti ici. Le chant féminin apporte bien sûr un petit twist par rapport à RHAPSODY mais cela reste assez léger. Les chansons rapides et les douceurs plus calmes et légères s’enchaînent avec naturel, sans temps mort.

En plus de contester l’incontestable, le label se plait à vouloir comparer ANCIENT BARDS à WITHIN TEMPTATION. C’est souvent tiré par les cheveux à une exception près. « The Last Resort » pour son approche directe, avec très peu de fioritures symphoniques, pourrait effectivement évoquer le dernier album des bataves. Comble de l’ironie, c’est bien sûr cette chanson qu’apparait Fabio Lione. Mais le naturel revient vite au galop et les soli de guitares et de claviers qui émergent rapidement nous ramènent avec RHAPSODY OF FIRE. Comme pour Soulless Child, soulignons encore une fois la qualité de la prestation de chacun des musiciens, de la chanteuse Sara Squadrani et la très bonne production de l’album. Le son est à la fois clair et puissant, tout à fait au niveau des standards européens. Grâce en soit rendue à Simone Mularoni qui a encore fait des merveilles au sein de son Domination Studio.

En dehors du manque flagrant d’originalité, si je devais apporter une critique supplémentaire, je trouve A New Dawn Ending un poil moins accrocheur que Soulless Child. Mais pas besoin de disserter longuement pour affirmer qu’ANCIENT BARDS saura sans aucun doute séduire les fans de RHAPSODY. Les ingrédients sont les mêmes, la recette est la même et les cuisiniers sont presque aussi talentueux. Luca Turilli conserve quand même une petite avance mais ANCIENT BARDS concurrence aisément RHAPSODY OF FIRE.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Limb Music / 2014

Tracklist (71:54 mn) 01. Before the Storm 02. A Greater Purpose 03. Flaming Heart 04. Across This Life 05. In My Arms 06. The Last Resort 07. Showdown 08. In the End 09. Spiriti Liberi 10. A New Dawn Ending

oshy_27042014_EdguUn EDGUY très très très décevant ces derniers temps nous revient cette année avec un nouvel album, Space – Defenders Of The Crown. Pour votre serviteur, les précédents disques, Age of Joker (chronique ici) et Tinnitus Sanctus (chronique ici) n’ont présenté qu’un intérêt très relatif. Oui le talent et le savoir-faire sont bien toujours présents mais nos amis tournent en rond depuis trop longtemps et peinent maintenant à faire musicalement « jouir » l’auditeur. Beaucoup pourrait se moquer mais il s’agit là quand du onzième opus des allemands qui contre vents et marées continuent leur chemin guidé encore et toujours par le maître des lieux, Tobias Sammet, pas encore assoiffé après la récente aventure AVANTASIA (chronique ici). Les teutons ont toujours été de joyeux drilles mais la pochette de ce nouvel album est une véritable de faute de goût. Elle est originale c’est sûr, risque de faire son petit effet dans le rayon métal de votre magasin préféré mais que c’est moche ! Espérons que le fond soit plus agréable que la forme.

Et n’attendant pas grand-chose, j’ai été agréablement surpris par les premières écoutes de ce nouvel opus. Alors oui c’est bien toujours du EDGUY, un heavy mélodique assez classique mais les allemands ont réussi cette fois-ci a impulsé dans ces compositions une grande énergie, une force communicative. L’approche très typée années 70 et 80 est en chouia plus en retrait que sur les précédents opus et le son s’en retrouve modernisé, dynamisé. Pas forcément très simples au premier abord, les refrains des « Sabre & Torch » et autres « Space Police » font mouche et je me suis surpris à fredonner le refrain. Cela fait assez longtemps que je n’avais pas été ainsi happé par les musique des teutons. En invitant ainsi l’auditeur à un voyage supersonique dès les premières secondes, EDGUY parvient à capter notre attention et à maintenir assez longtemps notre intérêt. Tout sonne bien et surtout tombe juste sans grosse faute de goût.

Le potentiel live de ces chansons est assez évident. « Sabre & Torch » a été choisi comme premier single et ce choix est plus que judicieux. Bien des vieux fans du groupe pourraient être séduits et s’intéresser à nouveau à l’actualité des allemands. Les chœurs parsèment agréablement Space – Defenders Of The Crown et donnent un sympathiques petit côté eighties, les quelques claviers ici et là enrichissent l’ensemble. Même au niveau des guitares, les riffs bastonnent sévères et la section rythmique s’en donne à cœur joie. Cela m’a parfois même rappelé la période faste d’un HELLOWEEN avec les débuts d’Andi Deris. Sammet a toujours été un excellent chanteur mais il finissait par en faire trop. La musique débridée et virevoltante proposée ici lui convient parfaitement et lui permet de donner tout son potentiel. Lui-même fait preuve d’une belle énergie. Côté production rien à redire, comme d’habitude, c’est propre, léché, du travail de pro.

Le fan de rock/pop allemande des années 80 que je suis est forcément sensible à la reprise du « Rock Me Amadeus » de FALCO. Ce tube de l’époque garde son attrait trente ans plus tard même si EDGUY est resté ici trop fidèle à la chanson originale pour vraiment emporter mon adhésion. Pour le prochain disque, je leur suggère « Bochum » d’Herbert Grönemeyer pour boucler la boucle de ma nostalgie des années 80.

Depuis Hellfire Club (chronqiue ici), je m’ennuyais profondément à l’écoute des albums d’EDGUY et ce Space – Defenders Of The Crown me réconcilie un peu avec les allemands. Sans grande révolution pourtant, le groupe a su capter une nouvelle énergie et composer de petits bijoux heavy mélodique. Après dix ans de traversée du désert, ils ont enfin trouvé l’oasis. Qu’ils y restent !

Oshyrya (7,5/10)

 

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Nuclear Blast / 2014

Tracklist (54:29 mn) 01. Sabre & Torch 02. Space Police 03. Defenders of the Crown 04. Love Tyger 05. The Realms of Baba Yaga 06. Rock Me Amadeus 07. Do Me Like a Caveman 08. Shadow Eaters 09. Alone in Myself 10. The Eternal Wayfarer