VANNA réussit l’exploit de dégouter l’auditeur bienveillant que je suis en moins de trente secondes. Le titre d’ouverture « VOID » s’avère être en effet assez déplaisant et laisse deviner des lendemains difficiles. C’est bien gentil d’hurler dans son micro et de multiplier les riffs de guitares distordus mais encore faut-il que tout cela recèle une certaine cohérence. Espérons que la suite de cet album soit plus convaincante où cette chronique risque de tourner à la boucherie.
Donc pour revenir à nos moutons, VANNA est un groupe de post-hardcore originaire de Boston, Massachusetts (cela explique peut-être le premier paragraphe ci-dessus). L’origine du groupe date de décembre 2004 grâce à l’initiative des deux guitaristes Nicholas Lambert et Evan Pharmakis. Malgré les très nombreux changements de line-up, les américains, sous la coupe de Lambert, ne chôment pas et sortent des albums ou des EPs avec un rythme effréné. VOID est déjà leur cinquième disque en une décennie d’existence.
Les inquiétudes nées de la première chanson de ce nouvel album vont malheureusement être très largement confirmées par la suite des débats. VANNA se complait à proposer des chansons à chaque fois calquées sur le même moules, avec quelques riffs très tranchants mais surtout particulièrement peu esthétique et un chant hurlé bêtement par Davey Muise derrière son micro, à notre plus grand déplaisir. Fier rejeton de cette scène deathcore/post-hardcore stérile et sans grand intérêt, VANNA enfile les perles déjà entendues, sans magie ni inspiration. L’agression sonore est un credo qui ne trouve pas vraiment grâce à mes yeux et l’écoute de ce VOID devient véritable chemin de croix. Une fois les sauts hormonaux de l’adolescence passés, la musique proposée devient plate et sans saveur. Si vraiment je devais sauver quelques chansons du naufrage, je préciserai que « Holy Hell » ou encore « Bienvenue » surnage au-dessus de la limite du médiocre. Mais cela fait bien peu après une demi-heure de souffrance.
Eclatant représentant de cette scène machincore inutile, VANNA fait le boulot et parvient à se faire détester en quelques minutes. Si vous êtes boutonneux et que vous passez le bac cette années, essayez, tout est calibré pour plaire à votre génération, sinon passez votre chemin et allez plutôt écouter le chant des oiseaux dans le parc. Vous y gagnerez largement.
Oshyrya (3,5/10)
Site Officiel
FaceBook Officiel
Pure Noise Records / 2014
Tracklist (36:24 mn) 01. VOID 02. Toxic Pretender 03. Holy Hell 04. Digging 05. Yuth Decay 06. Personal Cross 07. Humaphobia 08. Piss Up A Rope 09. Pornocopia 10. All American’t 11. Bienvenue
THE STORY SO FAR est un groupe de pop punk américain originaire de Walnut Creek en Californie. Ce ne sont pas des perdreaux de l’année puisque les débuts du groupe datent déjà de 2007. En quelques années, ils ont su se constituer un solide catalogue avec la parution de deux albums, Under Soil and Dirt (2011) et What You Don't See (2013) et d’un paquet d’EP. Dernier rejeton de la famille, voici Songs Of, un EP acoustique rassemblant quatre titres ainsi qu’une reprise de « Waiting in Vain de Bob Marley.
Ce disque contient des versions réarrangées de chansons déjà présentes sur What You Don't See. Par contre « Navy Blue » constitue une nouveauté, le résultat d’une jam transposée directement en acoustique. La réinterprétation en acoustique s’avère être assez intéressante et devient finalement un excellent révélateur de la qualité des chansons. Présentées ainsi, dans leur plus simple appareil, les qualités et les défauts sautent immédiatement aux oreilles. Et THE STORY SO FAR ne s’en sortent pas trop mal même si ces chansons manquent un peu de caractère et d’attrait tout en restant relativement sympathiques. Le chanteur Parker Cannon laisse quand même entendre ici ses limites et il est rédhibitoire que le chant sonne comme s’il avait été enregistré dans un bocal. « Navy Blue » est la chanson la plus intéressante, sa mélodie accroche bien l’oreille même si le chant finira par faire grincer quelques dents. Nous jetterons un voile pudique sur la pochette assez ridicule de cet EP et sur la reprise sans grand intérêt de Bob Marley.
Nous aurions pu conseiller cet EP si le chant n’avait pas un peu tout gâché. Vraiment pas très agréable et surtout très mal enregistré, il transforme l’écoute de Songs Of qui devient une véritable épreuve. Comment tout saborder en négligeant la forme sur le fond…
Oshyrya (04/10)
Site Officiel
FaceBook Officiel
Pure Noise Records / 2014
Tracklist (13:45 mn) 01. The Glass 02. Navy Blue 03. All Wrong 04. Bad Luck 05. Waiting in Vain (Bob Marley cover)
Pour beaucoup, dont votre serviteur, FALCONER est surtout le groupe d’un album, le premier, éponyme, de grande qualité qui était sorti au bon moment en 2001 et avait fait à l’époque son petit effet sur la communauté power métal mélodique. Depuis les suédois continuent leur chemin dans l’ombre, sans faire beaucoup de bruit. Il faut dire qu’étant publié depuis ses débuts par Metal Blade Records, un label très respectable mais quand même bien moins exposé que d’autres sociétés européennes, FALCONER touche et intéresse finalement que les plus pointus d’entre nous. Rappelons que le groupe possède désormais une belle expérience derrière lui. Ses origines datent de 1999 dans la ville de Mjölby. A la manœuvre, l'ancien guitariste de MITHOTYN, Stefan Weinerhall.
Dans ses compositions FALCONER intègre des mélodies et des riffs folk qui font sa patte et sa valeur ajoutée. Selon les albums cette caractéristique est plus ou moins marquée. Hors de la cela, les suédois proposent une musique attendue, dans la veine des BLIND GUARDIAN et des ICED EARTH. Les guitares impulsent le rythme et la mélodie principale, bien épaulée par une section rythmique de folie, dans la bonne tradition suédoise. Black Moon Rising constitue le huitième album du groupe et reprend les choses là où Among Beggars and Thieves s’était arrêté en 2008. Armod, publié en 2001 constituait une parenthèse avec son aspect folk beauoup plus marqué et le choix de chanter toutes les chansons en suédois. Les guitares se font puissantes tout en restant très accessibles et mènent l’auditeur à l’aventure. Les mélodies vocales distillées par Mathias Blad restent comme d’habitude très soignées et il parvient à insuffler dans sa prestation beaucoup de conviction et un jeu quasi-théâtral. Les compositions s’avèrent équilibrées et bien formatées autour des cinq minutes. « Locust Swarm » ou encore « Black Moon Rising » sauront faire le petit effet sur l’amateur de pépites power métal. La dimension la plus folk du groupe reste très discrète au sein de ces onze nouvelles chansons, Black Moon Rising se veut être un disque mené tambour battant par les Suédois sans temps mort.
La recette FALCONER n’a pas beaucoup changé depuis ses débuts et Black Moon Rising apporte son lot de nouveaux brûlots forts. Une certaine lassitude fini cependant par s’installer et la fin de l’album s’avère un peu plus poussive qu’espéré. Les mélodies restent soignées mais auraient pu être plus attrayantes et accrocheuses. Il manque un hit potentiel comme « Upon the Grave of Guilt » sur le premier album. Mais ne boudons pas notre plaisir, ce disque renferme quand même de quoi passer de bons moments et confirme le statut d’outsider à surveiller pour FALCONER.
Oshyrya (07/10)
Site Officiel
FaceBook Officiel
Metal Blade Records / 2014
Tracklist (50:26 mn) 01. Locust Swarm 02. Halls and Chambers 03. Black Moon Rising 04. Scoundrel and the Squire 05. Wasteland 06. In Ruins 07. At the Jester’s Ball 08. There’s a Crow on the Barrow 09. Dawning of a Sombre Age 10. Age of Runes 11. The Priory