Deux constats s’imposeront irrémédiablement à l’auditeur après une écoute répétée de ce nouvel album d’AMBERIAN DAWN : l’ombre de leurs compatriotes de NIGHTWISH est extrêmement présente, pesante et le côté métal symphonique « pour les enfants », ultra mélodique et accessible finira par en écœurer plus d’un. Ils devraient peut-être postuler chez Disney…
Depuis Circus Black publié en 2012, bien de l’eau a coulé sous les ponts pour les finlandais. En effet, cette même année, le groupe perd trois de ses membres: la chanteuse Heidi Parviainen, la batteur Heikki Saari et le guitariste Kasperi Heikkinen. Ce deux derniers sont remplacés au pied levé par des anciens membres Joonas Pykälä-aho (batterie) et Emil "Emppu" Pohjalainen (guitares) alors que la nouvelle chanteuse se nomme Päivi "Capri" Virkkunen. Afin de faire patienter les fans, AMBERIAN DAWN sort en 2013 une compilation de ses meilleures chansons réenregistrées avec les nouveaux membres, Re-Evolution (chronique ici). Voici la suite avec ce cinquième album, Magic Forest.
Le capitaine du navire, Tuomas Seppälä, l’avait d’emblée annoncé, ce nouveau disque serait très orienté claviers avec des lignes vocales très typées années 80. Et il n’a pas menti pour le premier aspect en tout cas, les claviers mènent largement les débats et relèguent au fond de la classe des guitares un peu trop discrètes même pour un heavy métal étiqueté symphonique. AMBERIAN DAWN est devenu le ABBA de leur catégorie, pas forcément pour le succès rencontré mais pour le côté très lisse et calibré des chansons proposées. Magic Forest est fait pour plaire à votre petite sœur ou votre petit cousin et le taux de sucre de l’ensemble crève tous les plafonds. Nous savons avoir un mauvais fond dans la rédaction mais ce disque fini par agacer à utiliser toutes les ficelles et les gimmicks du genre. Et surtout la patte et l’influence de NIGHTWISH est plus présente et évidente que jamais. Seppälä se prend clairement pour Holopainen jusque dans le style et le visuel avec ces ongles peints en noirs et de chapeau haut de forme.
Soulignons que la nouvelle chanteuse assure avec talent ses parties et dans un registre un peu différent, moins lyrique, plus rock, que Parviainen mais elle parvient à donner un souffle, un supplément d’âme à ces chansons. La guimauve est partout sur ce disque mais quelques pépites parviennent quand même à émerger et sauvent ce disque du naufrage. Le titre éponyme « Magic Forest » n’a pas été choisi par hasard comme premier single et support du clip vidéo car il écrase de la tête et des épaules les autres compositions. Le refrain rentre dans la tête pour le plus en sortir. Le reste de l’album passe sans créer de grandes émotions chez l’auditeur, cela reste mignon, gentil et surtout très ennuyeux. Et puis c’est court, (là ce n’est peut-être pas un mal) avec moins de quarante minutes au compteur.
Le talent est là mais AMBERIAN DAWN ne parvient pas à dépasser sa condition et à sortir de la deuxième division des groupe de métal symphonique à chanteuse. Quelques fulgurances font apparaître le potentiel du groupe mais celui-ci gâche un peu ses chances soit en la jouant trop facile soit en singeant maladroitement les ténors du genre. Vous pouvez largement préférer les récents EPICA ou DIABULUS IN MUSICA.
Oshyrya (06/10)
Napalm Records / 2014
Tracklist (39:51 mn) 01. Cherish My Memory 02. Dance Of Life 03. Magic Forest 04. Agonizing Night 05. Warning 06. Son Of Rainbow 07. I'm Still Here 08. Memorial 09. Endless Silence 10. Green-Eyed