Archive for août, 2014

Haze – Clouds Surround & Breathe

haze-clouds-surround-and-breatheOn peut se demander si les britanniques de HAZE ne se sont pas tiré une balle de le pied en choisissant un nom de groupe déjà très commun. Il suffit d’essayer de chercher des informations sur le groupe sur internet pour se rendre compte qu’il y a déjà foule sous ce patronyme, d’un groupe de rock progressif des années 80 originaire lui aussi de la perfide Albion à un groupe de rock propre sur lui de Nouvelle-Zélande. L’auditeur curieux devra s’armer de patience pour trouver son graal. Le nom précédent du groupe, FALLACIES était pourtant plus original…

L’aventure n’a commencé que très récemment pour cette formation originaire de Wolverhampton. Avant cet album, ils n’avaient qu’un maigre single 2 titres à présenter en guise de carte de visite. I Can't Help But Get Lost publié en septembre 2013 présentait alors deux chansons disponibles sur l’album, un avant goût du plat de résistance à venir. Histoire de faire simple, nous parlerons ici de post-rock avec des morceaux hardcore dedans. C’est moi au les groupes qui se revendique « post-machin » se multiplient à vitesse grand V et ne propose finalement pas grand-chose de nouveau sous le soleil malgré leurs affirmations ? Ce n’est pas parce que l’on propose une musique rock/métal sombre, dépressive avec des influences hardcore ou punk que l’on fait du post-quelque chose ! Bref… revenons à nos moutons avec Clouds Surround & Breathe.

En huit chansons et presque cinquante minutes (« Colure » est une intro instrumentale), HAZE nous plonge dans un monde pas très joyeux où les guitares enchaînent les riffs longs et plaintifs alors qu’un pauvre hère s’égosille dans le micro pour exprimer son mal-être. Tout ressemblance avec 250 autres groupes de récents ne serait absolument pas une coïncidence. Disons que HAZE ajoute une petite touche expérimentale à ce cocktail déjà pas folichon mais cela tombe rapidement dans la masturbation artistique sans queue ni tête de mon point de vue. Artistiquement parlant j’ai cherché un fil directeur mais je n’ai pas trouvé la lumière au fond du tunnel. Ainsi « Upheaval » pourrait parfois évoquer le Vertikal de CULT OF LUNA mais sans la profondeur et la talent des suédois. Quelques compositions comme « Morrina » émerge du lot mais le chant brise systématiquement l’enchantement et l’idée de zapper prend rapidement la pas. Finalement HAZE excelle dans les instrumentaux comme l’intro ou encore « Loomer » et « Clouds Surround And Breathe », nos amis ont un vrai talent pour tisser des ambiances à la fois lourdes et torturées.

Clouds Surround & Breathe s’apparente à un beau gâchis tant les britanniques parviennent à proposer des choses intéressantes à défaut d’être géniales musicalement parlant mais ils finissent une fois sur deux par scier la branche sur laquelle ils sont avec ce chant criard et sans grâce. Oui c’est la mode en ce moment pour faire hype et attirer les labels mais ce choix se paye au prix fort.

Oshyrya (4,5/10)

www.facebook.com/HAZEHAZEHAZE

Frail Abuse Records / 2013

Tracklist (50:59 mn) 01. Colure 02. I Can't Help But Get Lost 03. Upheaval 04. Morrina 05. Forma 06. Loomer 07. i. Like Glass 08. Skies Fluctuate And Fall 09. iii. Clouds Surround And Breathe

 

Evergrey – King of Errors (video)

Evergrey a mis en ligne le vlip vidéo de "Kings Of Errors" (réalisé par Patric Ullaeus, auteur des clips d'In Flames entre autres), titre extrait du nouvel album "Hymns for the Broken" dont la sortie est prévue le 26 septembre 2014 en Europe via AFM records  :

 

Côté line up, il y a encore du changement, une fois n'est pas coutume, c'est l'heure du retour de Henrik Danhage (guitare) et de Jonas Ekdahl à la batterie. Ils avaient quitté le groupe en 2010.

www.facebook.com/Evergrey

 

Thine – The Dead City Blueprint

thine-the-dead-city-blueprintSeptembre 2002, voilà la date de la dernière sortie discographique des britanniques de THINE avant la parution en 2014 de ce troisième album qui faisait figure depuis quelques années d’arlésienne pour les fans des débuts. Bien de l’eau a passé sous les ponts pendant cette décennie et la simple curiosité quant à l’évolution musicale du groupe entretenait une petite excitation au moment d’appuyer sur la touche play du lecteur.

Rappelons quand même avant de se délecter de ce cru 2014 que le projet est né en 1993 dans le West Yorkshire sous la patronyme de BLOOD OF THINE. Après trois ans de travail créatif destiné à définir l’identité musicale du groupe, les britanniques entre en studio en 1996 pour enregistrer des démos puis un véritable premier album, A Town Like This, paru en 1998 déjà chez Peaceville Records. Comme d’habitude la presse outre-Manche s’avère être dithyrambique mais on connaît l’enthousiasme souvent excessif et la mauvaise foi des média locaux pour leurs compatriotes. Après bien des concerts, THINE se remet au travail et accouche en 2002 d’un second opus, In Therapy. Ils défendent ces nouvelles chansons sur scène aux côtés d’ANATHEMA avant de commencer une longue période de sommeil, une hibernation de plus de dix ans. L’étincelle renaît début 2011 et débouche sur ce troisième album.

En une décennie, THINE n’a pas change son fusil d’épaule et poursuit son évolution déjà entraperçue entre les deux premiers opus. Nous sommes désormais bien loin de la veine prog hérité des grands anciens comme GENESIS et KING CRIMSON, le rock/métal prog des britanniques se veut résolument plus moderne, pas très éloigné finalement de la démarche d’un OPETH de ces dernières années, d’un ANATHEMA voire d’un KATATONIA. On parle ici d’une musique riche, complexe et assez technique qui met l’accent sur des ambiances sombres, chargées de sentiment et d’une profonde mélancolie. Le ton n’est pas franchement joyeux. THINE accélère parfois le tempo et donne l’illusion d’une plus grande légèreté sur un « The Precipice » par exemple mais cela n’est qu’illusion. Le propos reste franchement pessimiste. Les compositions tournent autour des cinq à six minutes et prennent le temps de dérouler paisiblement les écheveaux mélodiques pour notre plus grand plaisir. L’ombre d’un ANATHEMA plane souvent sur The Dead City Blueprint mais vous avouerez qu’il y a pire comme comparaison quand on voit la maestria de ces derniers.

La magie fonctionne à nouveau et si vous êtes sensibles au style et à la démarche des groupes cités ci-dessus, vous feriez bien de vous intéresser à cet album. Les mélodies enivrantes et accrocheuses sont légions, toujours finement desservies par un chant très expressif et un groupe en belle forme. Cette décennie de silence n’aura pas émoussé le talent et les promesses entrevues avec In Therapy. Si le destin joue cette fois en sa faveur, THINE pourra faire de belles choses très rapidement sur scène aux côtés de DEVIN TOWNSEND et encore une fois ANATHEMA. De beaux concerts en perspective.
Oshyrya (7,5/10)

www.thine-online.co.uk

www.facebook.com/ThineUK

Peaceville Records / 2014

Tracklist (55:59 mn) 01. Brave Young Assassin 02. Flame To The Oak 03. Out Of Your Mind And Into A Void 04. The Precipice 05. The Dead City Blueprint 06. A Great Unknown 07. The Rift 08. The Beacon 09. Scars From Limbo 10. Adrift Through The Arcane Isles Of Recovery