oshy_04012015_Beyo_th_DusSur le papier un groupe qui affirme haut et fort que son nouveau disque pourrait se résumer à une synthèse entre le Metropolis Part 2: Scenes From a Memory de DREAM THEATER, le Catch 33 de MESHUGGAH et les albums de PERIPHERY ne peut être fondamentalement mauvais. Déjà techniquement parlant, la barre est placée tellement haute que BEYOND THE DUST serait alors soit totalement inconscient soit sûr de son fait et de son talent. L’écoute de leur premier véritable album, Khepri, nous fait pencher pour la deuxième option. Leur premier EP, New Dawn, nous avait déjà bien tapé dans l’œil à l’époque (chronique ici). Honte à nous, leur single, Reality Deformed, nous avait échappé en 2012.

Il n’y a, en tout cas, pas mensonge sur l’étiquette, les influences de la scène Djent ou pour être encore plus clair un mélange de Math Metal et de Death avec une dimension progressive, sont évidentes et les groupes cités ci-dessus en ajoutant peut-être TESSERACT ou encore TEXTURES constituent sans aucun doute les disques de chevet de nos amis franciliens. Je parlais d’un haut niveau et effectivement, BEYOND THE DUST s’en donne à cœur joie en multipliant les compositions complexes, à tiroir et en reculant pas devant la difficulté technique. On devine de longues heures de pratique de la part de chacun de ses membres pour parvenir à ce niveau, à la subtile mise en place de ces chansons. A ce niveau-là, cela devient de l’horlogerie de haute précision. Après « Rise » un sympathique instrumental qui annonce d’entrée la couleur, les choses sérieuses débutent avec « Clarity ». Le feu d’artifice de la guitare et du duo basse/batterie peut commencer. Andrew derrière le micro n’est pas en reste et alterne chant hurlé et chant clair selon le besoin.

BEYOND THE DUST est assez bavard et n’hésite pas à pousser son propos assez loin. Les chansons de plus de cinq minutes sont légions même si le groupe sait aussi faire dans le sobre et l’épuré avec « Last Breath » ou encore « Zero ». Le premier équivaut à une dernière décharge d’adrénaline ante-mortem et le deuxième démontre encore une fois, en instrumental, le talent du quatuor. Le reste s’apparente plutôt à un feu d’artifice pour les amateurs de motifs et de rythmes complexes. Un « After the Light » devrait faire des malheurs sur scène. Notons la participation sur ce titre d’Aaron Matts chanteur du groupe de deathcore BETRAYING THE MARTYRS. A l’image des américains de PERIPHERY, les parisiens tombent parfois malheureusement dans le piège de la démonstration technique un peu stérile et sans grand intérêt pour les non musiciens par nous. Des chansons comme « Relief » et « The Edge Of Earth and Sea – Part 1 » auraient gagnées en impact à être plus ramassées.

Décidemment, peu de genres échappent au foisonnement de la scène française et la catégorie Djent/ Math Metal possède elle-aussi ses champions hexagonaux. BEYOND THE DUST a fait ici du très bon travail et impressionne par la maîtrise et la talent affiché. La pochette très soignée ne gâche rien non plus à la fête. A voir dès que possible (genre le 18 févier 2015 à la Boule Noire à Paris) sur scène pour confirmer ces bonnes impressions.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Dooweet Records / 2014

Tracklist (55:50 mn) 01. Rise 02. Clarity 03. After the Light 04. Relief 05. Last Breath 06. Zero 07. Silence and Sorrow 08. The Edge Of Earth and Sea – Part 1 09. The Edge Of Earth and Sea – Part 2 10. The Edge Of Earth and Sea – Part 3