J’en ai un peu marre de me prendre baffe sur baffe en ce moment ! Cette scène Modern Metal regorge de groupes très intéressants et ne se résume pas qu’aux seuls microcosmes du Deathcore et du Metalcore. Prenez par exemple Krokodil une jeune formation puisque active depuis 2011 et qui nous présente son premier effort en la présence de Nachash. Krokodil est originaire de Grande Bretagne et est signé sur un label important puisqu’il s’agit de Spinefarm Records. Quand on regarde de plus près la composition du line-up, on s’aperçoit très vite que les musiciens composant ce groupe ne débarquent pas de nulle part. Voyez donc un peu : Dan Foord le batteur a joué dans Whiplash  groupe américain de Speed/Thrash Metal de 2011 à 2014, Alessandro Venturella le guitariste / backing vocales qui tient la basse chez Slipknot pour le live ou Simon Wright le vocaliste qui assure le chant dans Canaya Groove Metal/Metalcore  Progressif et le groupe de Black/Death Metal Liber Necris. Des musiciens confirmés donc et on comprend mieux la fluidité et l’efficacité des 12 perles de Sludge Modern Groove Metal Progressif que renferme cet époustouflant Nachash !

 
Oui cet album m’a mis sur le cul et ce à plusieurs niveaux. Son traitement sonore s’avère judicieux et est excellent tout comme les nombreux arrangements Progressif ou Southern qu’il renferme. Ecoutez-moi ce son de basse tout en rondeurs et cette batterie qui claque tout en étant elle aussi ronde et avec beaucoup de reliefs. C’est comme l’artwork qui est raffiné et surréaliste et qui vous met tout de suite dans une bonne disposition pour écouter ce qui va suivre. Le groupe a décidé de nous en mettre plein la vue en nous scotchant d’emblée dès l’entame du premier morceau « Shatter ». Un air connu aux effluves de Mastodon ou Rwake nous monte direct aux naseaux.  Quelle fougue et quel groove ! Non d’une pipe ! Ça m’a mis le tournis ! Et l’étalage de leur science du riff qui groove et de la composition dynamique qui fait mouche continue sur les tonitruants mais toujours très mélodieux  « Skin Of The Earth » et son riffing Stoner et Punk, « Dead Man's Path » avec cet étonnant contraste entre riffs et chœurs Hardcore et ses claviers atmosphériques qui nous mènent à un interlude très 70s ou « A Life Lived In Copper, But Paint » et sa rythmique implacable qui vous ferait headbanguer un hospice de tétraplégiques.

 
Bref tout est excellent et s’enchaîne à merveille et ce même quand le groupe baisse le régime en se montrant plus Progressif à la frontière de la ballade  « The Collapse » et son passage improbable barré proche de Converge, « Sun Riders » ou l’ultime et sublime « Phyllotaxis ». Certains titres sont très chaotiques  comme « Sleep Well, Medusa » ou  « Sobek » et font se percuter les univers musicaux de Mastodon, de Rwake ou celui de Converge ! Le chant est assez agressif tout du long et ce sera peut-être la seule entrave à l’explosion de Krokodil vers un publique plus large. Moi je le trouve parfait mais je suis une brute, ne l’oubliez jamais !

 

Cet album m’a chaviré et m’a fait le même effet que lorsque j’ai découvert la musique de Mastondon avec Remission. Krokodil arrive à trouver le difficile équilibre entre efficacité, agression, groove et progressivité. J’insiste sur le fait que bien qu’il évoque les influences que je vous ai cités plus haut il se crée sa propre identité musicale. C’est assez remarquable pour un premier album un peu comme Dead Things And War que j’ai chroniqué récemment (chronique ici). Entre modernité et tradition Krokodil a frappé un grand coup pour un premier album et il force l’admiration de tous !

 
FalculA (9/10) 


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Soudclouds Officiel ( Nachash en full streaming) 


Spinefarm Records / 2014 
Tracklist ( 44:58) 1. Shatter 2. Skin of the Earth 3. Dead Man's Path 4. A Life Live in Copper, but Painted in Gold 5. Reptilia Familiar 6. Porcelain Bones 7. The Collapse 8. Sleep Well, Medusa 9. Ragnarock 10. Sun Riders 11. Sobek 12. Phyllotaxis