Avant de commencer cette chronique, remercions le label de Pryapisme, qui m’a récemment contacté pour que je me penche sur le cas de Futurologie, leur nouvel EP. Apparemment, deux articles ne suffisent pas pour leur faire comprendre que Pryapisme, à mes yeux, n’est qu’un projet sans queue ni tête, d’une incohérence crasse et tout à fait imbuvable. Non, je ne parlerai pas de Pryapisme. Je préfère me concentrer sur un autre groupe de « Nawak », cette appellation générique stupide, une formation qui en vaut la peine, j’ai nommé Igorrr.

Et en fait, le postulat de départ des deux groupes est le même, à mes yeux : abattre les frontières, repousser les limites des genres, expérimenter, oser. Mais là où Pryapisme se contente d’une déstructuration bête, Igorrr se construit un univers cohérent, son univers, à mi-chemin entre le baroque et l’électro, et cet univers déjà dévoilé sur le génialissime Hallelujah est ici encore magnifié sur cet EP réalisé en collaboration avec Ruby My Dear. Une fois de plus, les éléments symphoniques baroques côtoient le breakcore, les riffs de guitare acérés viennent danser une gigue improbable avec un accordéon franchouillard… Sur le papier, cela sonne tellement faux, tellement dingue (un peu comme Pryapisme, me direz-vous), mais Igorrr a su canaliser son pouvoir créatif. Igorrr ne part pas d’un point A sans savoir où il arrivera à la fin. Son chemin est tortueux mais précis.

Entre génie et folie, il n’y a qu’un pas, une mince frontière. Igorrr a su rester du « bon » côté, mettre à profit son talent pour nous prouver qu’un tel projet peut tenir la route et subjuguer son auditeur. Du grand art.

Mister Porn (9/10)

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Ad Noiseam Records / 2014
Tracklist (20:48) 1. Barbecue 2. Figue Folle 3. Cuisse 4. Alain 5. Biquette