Archive for mars, 2015

Son : bon pour Thurisaz, très bon pour Loudblast, plus que moyen pour Abysmal Dawn et parfait pour Death To All
Lights : sympa
Affluence : presque sold out
Ambiance : excellente
Moment fort : Death To All
Photos : non. Vous direz merci à Bob, ce brave organisateur qui a jugé bon de supprimer quelques noms, dont le mien, de la liste des photographes et autres invités.

La tournée Symbolic. LA tournée de l’année, celle que tout fan de Death Metal ne voulait rater pour rien au monde, même si Massacre avait disparu de l’affiche entre-temps. Le line-up ultime, la section rythmique 24 carats. Et un passage en Belgique. Retour sur une soirée en plusieurs temps.

Après une interview très sympathique avec Stéphane Buriez et la suppression de mon pass photo par Bob (le « Bob du Biebob », comme on dit par chez nous), je passe par la caisse pour mon ticket et j’écoute d’une oreille plutôt distraite Thurisaz. Le son est bon, mais je suis loin d’être convaincu. Petite pause « Double B » (bière – burger) avant Loudblast.

J’étais bien placé, pas loin des barrières, et j’étais curieux de les entendre, vu que leur dernier album m’avait davantage séduit que les deux précédents. C’était court, très court. Trop court. Le son est très bon, la setlist est courte mais efficace (l’ouverture sur « A Bloody Oath » fait très, très mal) et on sent que le groupe est content d’être là. Chaque musicien se donne à fond et avec le sourire, le remplaçant de Hervé derrière les fûts fait un excellent boulot et Stéphane est bien en voix. Oui, cette fois, j’en aurais redemandé plus. Avec un tel son et une bonne setlist, Loudblast n’a pas fait de la figuration.

Abysmal Dawn, ensuite, a souffert de la qualité du son. Plus brouillon, pas assez puissant (les backings vocals du bassiste passaient presque systématiquement à la trappe), le son aura été l’ennemi des ricains dont le dernier album est pourtant plus que recommandable. Au final, j’aurai assisté à 2/3 du set et le sentiment dominant est la déception. L’ambiance était montée d’un cran avec Loudblast, elle est légèrement retombée sur Abysmal Dawn… Mais avec son line-up de rêve, Death To All aurait pu se passer de premières parties et chauffer la salle en 30 secondes chronos.

En un mot comme en cent : c’était sublime. Je voyais Death To All pour la troisième fois (la première au Neurotic Deathfest, la deuxième au Mass Deathtruction), et nous avons eu hier la synthèse parfaite des deux shows précédents : un line-up hybride, reprenant Gene et Bobby (qui avaient joué au Neuro) d’un côté et Steve et Max (qui avaient assuré la tournée européenne fin 2013), une setlist en béton, une ambiance presque intime (le Trix est une « petite » salle, ce qui renforce la proximité avec le groupe) et, surtout, un show sans temps mort (le petit film sur Chuck lors de la tournée 2013 ayant eu tendance à casser la dynamique du set). Le son est parfait, cent fois meilleur que celui d’Abysmal Dawn, les slammeurs s’en donnent à cœur joie, le groupe prend un malin plaisir à piocher ici et là des morceaux de chaque album et à les restituer avec une facilité et une efficacité insolentes. Si j’avais un seul reproche à faire, ce serait la prestation de Max Phelps, un peu inexpressive, presque « passive ». Là où un Steffen Kummerer (qui a pris le poste de chanteur le temps d’un morceau et qui reprend régulièrement « Flesh And The Power It Holds » avec Obscura) fait un boulot excellent, là où un Matt Harvey – lors du concert au Neurotic 2013 – avait sorti une prestation pleine de passion et de punch (on aurait dit un gosse tellement il était heureux, et ça se voyait), Max fait presque figure de frontman « effacé », à plus forte raison quand le grand Steve monopolise la parole entre les morceaux pour introduire la chanson suivante. Ce n’est qu’un détail (vu qu’au niveau du chant, on pouvait difficilement lui reprocher quoi que ce soit), mais quand on frôle la perfection, le seul petit défaut ressort peut-être plus fort.

Au final, une excellente soirée. J’ai beau avoir l’impression que l’on essaie d’exploiter au maximum le filon DTA, je pense que je tiens déjà mon concert de l’année 2015.


 

HardForce-blog-685Les norvégiens de TNT ont donc passé les trente ans… On ne dira pas pour autant qu'ils soient bien fringuants : le départ de Tony Harnell après All The Way To The Sun a été un rude coup pour le groupe et son remplacement par Tony Mills n'a jamais convaincu malgré les qualités du chanteur.  Dans ce contexte un peu sombre, le guitariste Le Tekrø a mis sur pied un concert anniversaire apte à remobiliser les fans. Tout d'abord en faisant appel à l'orchestre de Trondheim pour acccompagner le quatuor norvégien. Il faut reconnaître que l'orchestre n'est pas déplaisant et amène un plus sur l'instrumental « The Sabre Dance » repris de Katchatourian notamment. 

Le Tekrø a aussi concocté une setlist assez fournie balayant l'ensemble de la carrière du groupe, avec une place importante pour Tell No Tales toutefois et quelques impasses comme sur Transistor ou All The Way To The Sun. On retrouve d'ailleurs même quelques raretés comme ces trois compositions issus du premier disque opus de TNT : « Harley Davison », « Eddie » et « USA » chantés par le chanteur originel du groupe, Dag Ingebrigtsen. 

Car la grande surprise est ici la valse des chanteurs de TNT : si ce live s'ouvre par un excellent morceau de My Religion,  « Invisible Noise », chanté par Tony Mills qui enchaîne sur un « Substitute » issu du le mal-aimé The New Territory (2007), il va vite tendre le micro à Tony Harnell qui retrouvait ainsi un groupe qu'il avait quitté en 2007. Tony Harnell qui restera le principal chanteur sur le reste du concert même s'il fera quelques duos avec Tony Mills (« My Religion » et « Seven Seas ») et si surtout on remarquera le retour de Dag Ingebrigtsen sur les trois titres sus-cités, titres qu'il chante d'ailleurs en norvégien, la langue dans laquelle ils furent enregistrés. Même si les parties musicales rendent très bien exécutées, il faut reconnaître qu'Ingebrigtsen n'est pas le meilleur chanteur qu'aient eu les Norvégiens, loin de là… Ici, c'est donc la nostalgie qui prime et ce d'autant que le bonhomme rappelle avec émotion ses premiers pas dans le groupe qu'il a fondé…

Pour finir, le groupe a poussé l'effort de réhabilitation pour proposer le concert en visionnage gratuit sur You Tube, ce qui est d'autant moins négligeable que l'image y est d'excellente qualité et que TNT s'y montre très en forme. Franchement comment râler devant une telle démarche ? On rappellera donc d'autant les qualités de ce 30th Anniversary Live Concert que TNT vient de voir partir vers d'autres horizons Tony Harnell qui n'aura fait que passer quelques mois dans le groupe donc. Décidément l'avenir des Norvégiens n'est pas clair…  

Baptiste (8/10 pour l'effort déployé)

 

Indie Recordings / 2014

Tracklist : 01. Fanfare For The Common Man 02. Invisible Noise 03. Substitute 04. Refugee 05. As Far As The Eye Can See 06. Downhill Racer 07. Intuition 08. Northern Lights 09. Tekrø solo 10. Magica Lanterna 11. Sabre Dance 12. Harley Davidson 13. USA 14. Eddie 15. June 16. My Religion 17. Everyone's A Star 18. 10.000 Lovers (In One) 19. Seven Seas

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01. Nous avions eu l’occasion pour votre précédent opus de vous rencontrer également pour une interview. Donc quoi de neuf ces deux dernières années ?

Emmanuel Rousseau : Quoi de neuf ? Eh bien quelques concerts et surtout un nouvel album dans les bacs depuis quelques jours, Deadly Scenes. Cela représente un nouveau tournant pour nous car ce disque marque la fin de notre collaboration avec Arno Strobl, et donc nous ne sommes plus en configuration 6:33 et Arno Strobl, nous sommes passés en 6:33 solo. Nous avions rencontré Rorschach pendant l’enregistrement avec Arno de The Stench from the Swelling (a True Story), et donc depuis tout ce temps, il attendrait son heure, tapi dans l’ombre.

Et donc ce nouvel album revêt un caractère encore plus important pour nous car c’est le premier avec Rorschach au complet au chant. Le temps avait passé et il fallait passer à un nouveau chapitre. Cette transition a finalement été assez naturelle. Tu sais, dans l’histoire du groupe, il y a eu ce premier album dans l’histoire du groupe en 2011, avec déjà un autre chanteur qui nous a alors quitté peu de temps après. Et nous avons dû alors affronter une petite crise de panique en ayant plus de chanteur pour continuer à avancer, progresser sur scène ou en studio. Nous avions vraiment peur de ne pas trouver de chanteur et donc de rester immobile et de stagner.

Nous avons donc commencé à solliciter des chanteurs, à faire des auditions et en attendant, car nous pensions que cela allait prendre beaucoup de temps, nous avons recontacté Arno qui avait déjà contribué à un titre du premier album histoire d’assurer à court terme la vie du groupe. Ce ne devait être que pour un EP gratuit, Giggles, Garlands & Gallows, mais devant le plaisir que nous avons pris tous ensembles, cela a abouti finalement à mettre en boite tout un disque. Nous espérons désormais ne plus avoir rien à changer, un chanteur différent pour chaque album n’est pas un concept voulu mais a été une nécessité de par les difficultés que nous avons rencontrées.

C’est la vie d’un groupe. Dès que nous avons commencé l’enregistrement de The Stench from the Swelling (a True Story), nous savions qu’Arno allait ensuite voler vers d’autres horizons.

 

02. Si l’on revient un moment sur la période The Stench from the Swelling (a True Story). Que retiens-tu de cette époque ?

Moi ce qui m’a marqué c’est la rencontre avec Arno. C’est un peu bête à dire comme cela mais au moment de se retrouver pour enregistrer l’EP, nous ne nous étions jamais vu. Pour le featuring qu’il avait fait sur le premier, tout c’était passé par internet, via des échanges de fichier. Là pour l’EP, il est venu chez moi, dans le studio et nous avons fait connaissance à ce moment-là. Et ce fut vraiment une rencontre géniale. Artistiquement parlant nous avions beaucoup de points communs mais surtout humainement ce fut assez fort.

Je garde vraiment de cette période le plaisir de cette rencontre, l’enthousiasme de Niko et moi au moment de la découverte de ce qu’il avait préparé. Personnellement j’ai commencé à écouter finalement assez tard du métal et un des premiers albums de ce genre qui ait su vraiment me séduire reste le Viva la Vida de CARNIVAL IN COAL. Donc en travaillant avec lui j’ai l’impression d’avoir un peu bouclé la boucle et encore plus après quand j’ai intégré à la demande d’Arno sa reformation de CARNIVAL IN COAL pour assurer les claviers. On a fait entre dix et quinze concerts à jouer Viva la Vida en totalité et j’ai pris mon pied.

 

03. Que pouvez-vous nous dire des sessions d'enregistrement de Deadly Scenes ? Avez-vous changé votre façon de travailler par rapport à The Stench from the Swelling ?

L’enregistrement a été assez rapide l’air de rien, nous avons dû commencer à mettre cela en boite en décembre 2013 pour finir, et cela peut sembler long comme cela mais malheureusement nous ne pouvons pas faire que cela, en avril ou mai 2014. Ce n’est pas si énorme si l’on considère l’ampleur de la tâche à accomplir. Pour te donner un exemple, l’album doit comporter quelque chose comme 1800 pistes. Ce fut un gros travail d’équilibrage. Donc tout a été fait à la maison, nous avons tout mis en boite dans mon studio et j’ai assuré l’enregistrement et le mixage de l’album.

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04. Ce DIY relève de l’obligation financière ou de la démarche artistique ?

Les deux en fait car c’est une musique qui, de part sa nature, reste très personnelle, très pointue car nous avons une vision très précise de ce que nous avons envie de faire et de la façon doit cela doit sonner. Je pense vraiment que nous ne pourrions par gérer un producteur extérieur qui ajouterait forcément sa patte et cela ne nous conviendrait pas. Et je ne me vois pas m’amuser à filer à un mec mon paquet de deux cents pistes on lui disant, « vas-y amuses toi avec cela ! ». Nous avons une idée trop précise du résultat à obtenir. Déjà bosser avec un mixeur extérieur ce serait impossible et en plus ce n’est pas vraiment dans la philosophie.

Je pense vraiment pouvoir dire cela, dans ma démarche, je ne conçois pas de ne pas le mixer. Il n’y a qu’une chose que nous ne faisons pas et c’est le mastering. J'ai fait pourtant personnellement pour d’autres groupes que j’enregistre mais je leur précise bien à chaque fois que ce n’est pas ma spécialité, je le fais si je dois le faire. C’est là je pense la principale différence avec l’album précédent, entre temps j’ai travaillé, j’ai appris et donc j’ai progressé au niveau de mes aptitudes, mes skills en langage World of Warcraft. Autant pour The Stench from the Swelling (a True Story) je m’en suis chargé et avec le recul j’aurais mieux fait de le filer à quelqu’un d’autre.

Là, à la fin du mixage de Deadly Scenes, nous étions rincés et donc nous étions la tête dans le guidon à maquer de recul. Nous nous sommes alors dit que là se posait peut-être le bon moment de filer cela à quelqu’un d’extérieur qui aura une paire d’oreille neuve mais si cela me chagrinait un peu. Nous étions vraiment contents du mixage et nous voulions donc un mastering à la hauteur, le niveau mérité par ce disque. Donc c’est Bruno Gruel, d’Elektra Mastering, qui l’a pris en charge. Très satisfait car je retrouve mon mix. Il a été dans le même sens que moi en corrigeant ou en enjolivant ce qui devait l’être.

 

05. Comment se construit un morceau puis un album au sein de 6:33 ? Comme ce monstrueux patchwork peut-il prendre forme ?

Au niveau de la composition, Niko il a ce mode de fonctionnement qui est que, quand il commence à travailler sur un nouveau morceau, il y va à fond. Quand tu reçois le mp3 pour écouter, tu n’auras peut-être que vingt-cinq secondes de musique mais tu auras déjà tout. Ces vingt-cinq secondes comporteront déjà quatre-vingt pistes avec les chœurs, les synthés, les arrangements de guitares. La cohérence de cet ensemble touffu vient du fait que cela ne vient que du cerveau d’une seule personne.

Et au moment de l’enregistrer, nous travaillons vraiment par couche successive et pour le mixage c’est pareil, nous intégrons les éléments un par un. On commence toujours par la batterie puis on fait un bloc avec tous les pistes de synthés, il y a souvent énormément de pistes de claviers. Nous essayons de trouver le bon équilibre entre tous ces claviers et on continue progressivement. Chaque élément est injecté et on voit ce qui se passe. Tout est enregistré indépendamment puis nous ajoutons ingrédient par ingrédient pour enrichir la recette.

 

06. Ne ressens-tu pas une certaine frustration à te dire qu’une partie de ce travail ne s’entend pas ? Que certaines pistes sont importantes et pourtant ne ont pu ou pas perçues par l’auditeur ?

Je ne ressens pas de frustration car au sein du groupe je me charge des aspects techniques de l’enregistrement et du mixage mais la création vient de Niko. Mon but est de rendre hommage à ce qu’il a créé en lui offrant le meilleur écrin. Moi je m’occupe de mettre en place et d’arranger des orchestrations symphoniques ou arrangements de cuivres. Mais 95% du travail est fait car Niko, même les claviers mais il ne pense pas en tant que claviériste mais en tant que compositeur. Il met des couches et s’il estime qu’il faut mettre ici juste une petite note, une petite merde mais qu’elle s’avère nécessaire, on le fait et ce ne l’empêche pas de dormir.

Ma seule contribution reste les batteries, c’est moi qui les compose de A à Z mais c’est tout. Au moment de l’enregistrement en studio je ne me pose pas toutes ces questions. Par contre, au moment de préparer le live, là je dois finement analyser ce que je dois jouer, ce que je mets dans le sampler… Lors de l’enregistrement, je pense en producteur pour dénicher les bons sons… mais pas en claviériste.

 

07. Tu l’as dit, Niko reste la force créatrice du groupe mais l’arrivée de Rorschach a-t-il modifié d’une façon ou d’une autre le son de 6:33 par rapport à la période Arno Strobl ?

En fait je ne suis pas sûr que Niko compose avec un chanteur en tête donc difficile pour moi de mesurer l’impact que peut avoir sur l’album le fait d’avoir su que Rorschach prenait le main à la place d’Arno. Je ne pense pas que cette donnée ne le bride ou ne l’influence particulièrement. Et Niko il est même allé beaucoup plus loin dans cet album, car dés fois il a envoyé des démos à Rorschach en ayant déjà posé dessus des petites lignes de chant, même du yaourt si besoin mais quand il avait des idées et qu’il pensait que ce serait bien et il les incluait dans sa démo. Parfois Rorschach a conservé l’idée de Niko et parfois il a proposé complétement autre chose.

Parfois même c’est la voix de Niko au final qui a été réenregistré mais elle s’adaptait alors mieux. Nous avons parfois abordé la chose comme un peu une comédie musicale donc la diversité des voix, la richesse des arrangements des chœurs… avaient une grande importance. Rorschach en fait énormément mais Niko en fait aussi beaucoup, une chanteuse est présente, une chorale de dix personnes, beaucoup d’harmonisations…

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08. Et parlant toujours de différence de dynamique entre Arno et Rorschach, pas d’impact sur le son du groupe mais et sur scène ? Arno est une grosse personnalité…

Rorschach est très très très à l’aise sur scène, il vient du milieu de la fusion, dans quotidien de tous les jours il fait des reprises dans les bars, il est quand même bien speed, une vraie pile électrique, il a pris un truc un jour quand il était petit et il n’est jamais redescendu depuis. Sur scène c’est une bombe atomique ce gars, et il a une énorme habitude de la scène par exemple dans les Guinness Tavern où tu n’as pas beaucoup de place et tu dois faire le show de 22h à 4 ou 5h du mat.

Donc tu lui donnes une scène un peu plus grande et 45 minutes ou une heure pour faire son show, c’est tranquille, c’est la récré pour lui. Il est super à l’aise et je le dis, pas parce qu’il s’agit du chanteur de mon groupe, mais Rorschach c’est un artiste qui mérite d’être vu sur scène. Vraiment impressionnant.

 

09. Tu le disais, on note des interventions de chant féminins et divers chœurs tout au long de l'album. Qui sont les intervenants ?

Contrairement à ce que beaucoup pourraient penser, il y a ici que très peu de samples nous avons fait appel, dans la majorité des cas à des intervenants extérieurs. Pour les parties de chœurs typées chant grégorien nous avons bien sûr utilisé des banques de sons mais pour le reste où il y a des textes, tout a été enregistré par nos soins en studio. Tu trouveras vraiment sur ce disque des tonnes de pistes de chant. Tout était maquetté, ils avaient tous leur témoin en mp3, en studio avec leur casque pas chez moi car c’est beaucoup trop petit mais dans le studio d’un ami qui bénéficie d’une grande salle pour faire cela.

Ils écoutaient le passage instrumental puis une démo avec juste la ligne de chant, en démo et on enregistre une prise, deux prises, trois prises puis ils écoutent une autre ligne de chant car le tout était harmonisé et c’est parti, enregistrement, une prise, deux prises, trois prises… Donc à la fin je réécoute tout, je fais du tri si besoin et surtout nous utilisons souvent plusieurs prises en même temps pour que tout soit en stéréo pour donner de l’ampleur, augmenter l’intensité.

 

10. Était-ce votre volonté dès le processus de composition de Deadly Scenes que d'incorporer et de mettre plus en avant ces éléments 70s qui étaient un peu moins présents sur vos précédentes réalisations ?

Oui, je ne sais pas vraiment. Je pense que ce devait-être le feeling du moment, encore une fois il n’y a rien de très calculé là-dedans. Cela devait sembler naturel au moment où cela a été fait. Et effectivement, je ne sais pas si tu fais référence à ce passage là mais moi je pense à particulier à ce passage dans « Deadly Scenes », vers la fin de la première partie, où tu seras confronté à un mélange très bizarre entre du YES et du DAFT PUNK. Difficile de savoir comment cela s’appréhende.

 

11. Cela peut sonner bien en studio mais être un cauchemar à reproduire sur scène non ?

En tout cas je peux dire que pour ce passage là, au niveau des batteries, j’étais alors dans une grande période YES, et je m’en suis beaucoup servi, période Close to the Edge et The Fragile pour trouver des breaks auxquels que je n’aurais pas pensé… J’ai quelques batteurs fétiches que j’utilise pour me ressourcer et trouver de nouvelles idées. Je ne suis finalement batteur que dans ma tête, tu me donnes une batterie et je ne sais pas en jouer. Mais tout reste composé note par note. Mais je vérifie quand même que cela reste possible physiquement, que ce pourrait être joué par un vrai batteur. Même dans le son, cela doit rester organique. C’est bizarre je sais, je n’ai pas envie d’avoir un vrai batteur dans le groupe et pourtant je veux que ma batterie programmée sonne de façon ultra-bluffante.

Oui sur scène nous utilisons beaucoup de samples, ne serait-ce que pour la batterie, mais nous ne voulons pas que cela revienne finalement à appuyer sur des boutons une fois sur les planches. On fait tout que le spectateur puisse vérifier que nous jouons bien et que si on lève les mains tout ne continue pas comme si de rien n’était. On est très soucieux de cela. Nous avons fait énormément marche arrière pour ce disque-là. Niko a tout composé mais moi j’ai eu un peu le rôle du filtre. Il m’a fait vraiment confiance là-dessus. Il me faisait tout écouter chaque fois qu’il composait un truc et parfois je disais « cette partie-là je la sens pas ». Alors il grognait un peu, retirerais la partie et repartait sur autre chose. Et puis deux jours après, il confirmait ma suggestion en trouvant que la partie modifiée sonnait mieux et lui convenait mieux.

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12. Le travail sur l'artwork est une nouvelle fois très réussi: à l'image de votre musique sophistiquée et décalée. Quel a été votre cahier des charges cette fois-ci ?

Et bien nous avons réutilisé la même équipe que pour le précédent, Vincent Petitjean de Dehn Sora. Nous lui avons donné un idée assez abstraite au départ, car il faut que tu partes d’une question pour construire l’identité d’un album. Cela peut paraitre un peu con mais notre question était de connaître le rôle de l’acquis et de l’inné, savoir si l’homme nait déjà pourri avec tous les mauvais instincts imaginables ou si la corruption vient du monde extérieur. Et c’est pourquoi il y a aussi le jeu de mot en anglais avec entre « Scenes » (scènes) et « Sins » (péchés). Donc on peut comprendre « scènes mortelles » ou « péchés mortels ».

Nous avons donc grosso modo cette idée là en, tête avec l’idée d’une poussette mais sans trop savoir comment agencer tout cela. Donc on a donné tout cela à Dehn Sora en lui disant que nous voulions conserver ce côté classieux, à la fois et élégant comme il sait si bien le faire avec un côté inquiétant à la Tim Burton, ou Famille Adams pas gore ou thrash. Et nous sommes très contents du résultat.

 

Et enfin "Le Quizz De Metal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview

01. Quelle est votre chanson préférée (tous artistes, époques…) ?

Ce serait un titre de Michael Jackson, un artiste que j’adore et que j’ai beaucoup écouté, sans doute trop même. Mais je ne sais pas quel morceau, disons « Smooth Criminal ». Et j’ajoute aussi « Roundabout » de YES. Fais ton choix.

 

02. Premier album acheté ?

Thriller de Michael Jackson

 

03. Dernier album acheté ?

Le dernier MASTODON, Once More 'Round the Sun

 

04. Quel son ou bruit aimes-tu ?

L’eau qui bout

 

05. Quel son ou bruit détestes-tu ?

Le papier qui se déchire, cela me fait un truc dans le nez, très désagréable…

 

Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)

 

Chronique de l'album ici

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