Plus polonais que ça, tu répares des robinets.
Nan, sérieux, on va certainement trouver que j’en rajoute encore une tonne, mais dans le genre « je m’identifie fortement à ma scène locale », Neolith fait fort. Et pourtant, les gars sont actifs depuis 1991. En 24 ans, on aurait pu croire qu’ils auraient pu se forger une identité propre, un son à eux. Que nenni ! Neolith nous sert le Blackened Death polonais standard des familles, avec l’imagerie pas gentille et le son massif à la Hate / Behemoth (avant que Nergal ne se fasse un collier en pattes de poulet et n’ouvre un salon de coiffure), et ce ne sont pas les quelques touches électro qui parsèment l’album ici et là qui viendront sauver la mise. Au contraire, ces petits inserts n’apportent rien et semblent presque incongrus (« Are We The Lost Ones », putain, c’est quoi cette entrée en matière ?).
24 ans de carrière pour ça. À un moment donné, on ne peut plus parler de persévérance, mais plutôt d’acharnement. Si Hate n’existait pas, si Behemoth s’était borné à faire du Black Metal pur et dur comme à ses débuts, je serais peut-être plus indulgent envers Neolith. Mais voilà, ce que le groupe nous propose ici manque de punch pour rivaliser avec les cadors du genre. Tout a déjà été dit, tout a déjà été fait. IZI.IM.KURNU-KI est anecdotique.
Mister Porn (3/10)
Non Serviam Records / 2015
Tracklist (39:02) 1. Hear Our Calling 2. Of The Angel and His Orison 3. Chariots of the Gods . E.A. Firebringer 5. Enlil 6. Ire Thru Fire 7. Inferludium 8. One in the Truth and the Truth Is One 9. Are We the Lost Ones? 10. Khufu Arise!
L’avantage de certaines galettes, c’est leur capacité à se dévoiler d’une seule fois. Pas de chichis, pas de fioritures, pas de structures complexes qui nécessitent un diplôme d’ingénieur pour pouvoir suivre, juste une bonne grosse louche de riffs qui tronçonnent, une section rythmique qui tabasse et un excité du bocal qui dégueule dans un micro. Simple comme bonjour, voire simpliste, mais il n’en faut parfois pas plus. Le risque avec ces albums, c’est de ne pas savoir « emballer » cette simplicité, de sonner cheap et de donner l’impression que l’on s’est tourné vers ce genre parce qu’on ne sait rien faire d’autre. Et ce même si c’est peut-être le cas. À ce petit jeu-là, Necrowretch a réussi le tour de force de sortir un album qui avoine tout du long, bas de plafond en diable mais qui déboite méchamment.
Quand j’ai entendu l’intro de « Cathars », le premier morceau du nouvel album de Nerv, j’avoue avoir eu un peu peur. Peur d’avoir mal jugé le groupe sur lequel j’allais me pencher et tomber sur une galette post quelque chose qui a mal à la vie, faussement hargneuse, mais il n’aura pas fallu pour que je revoie mon jugement et pour que Vengentis In Senium m'intéresse davantage. Petit à petit, le propos s’est « radicalisé », la guitare se fait plus lourde, l’ambiance plus pesante. Non, Nerv n’est pas venu pour jouer. Nerv veut en découdre, et le groupe a les moyens de frapper fort. Tantôt en mid tempo, tantôt flirtant avec Dillinger Escape Plan (rythmique math – saxo en folie sur « Savonarole » pour ajouter une dimension plus folle au morceau), Nerv livre un album où se côtoient allègrement metal et hardcore, le genre de galette qui n’est pas forcément exempte de défauts (j’y reviens dans un instant), mais qui est pleine de bonne volonté.