Archive for avril, 2015

The Leather Nun – Whatever

oshy_25042015_Th_Leath_NuOn ne va pas se mentir, je ne sais pas si c’est le temps nuageux et le déjeuner du midi qui ne passé pas mais j’ai rarement eu aussi peu envie de m’attaquer à la chronique d’un album. Mêmes les daubes machincore qui nous polluent les oreilles à longueur de temps promettent plus de fun que ce nouvel album des suédois de THE LEATHER NUN. En fait si, je sais ce qui me met ainsi de mauvais poil. Là n’est pas l’essentiel mais quand même, qui a eu l’idée de proposer une pochette aussi déplorable ? Le niveau zéro de la créativité. Comme les futurs paquets de cigarettes, les Suédois semblent prôner les pochettes d’album neutres.

THE LEATHER NUN Késako la plupart d’entre vous demande ? Pareil pour moi, inconnu au bataillon. Et pourtant, après recherchent il semble (les labels ayant l’art de l’hyperbole) que ce groupe possède un statut culte dans le petit monde rock. En tout cas, ils ne sont pas arrivés jusqu’à moi. Formé à Göteborg en 1979, THE LEATHER NUN frappe à l’époque le public par son cocktail original fait de garage rock mâtiné de touches gothiques et indus. Ils se font un nom surtout en Grande-Bretagne aux côtés des RAMONES, THE CLASH ou THE CULT. En 1991, l’album Nun Permanent devient leur plus gros succès. La banqueroute de leur label amènera finalement à la dissolution de THE LEATHER NUN en 1995. En janvier 2014, Les suédois remettent le couvert et rentrent à nouveau en studio pour la première fois depuis vingt-trois ans. Voici le résultat, un cinquième album titré Whatever.

Si je voulais être méchant, je dirais pourquoi avoir relancé la machine si cela débouche sur cet album sympathique mais guère plus. A part jouer sur la nostalgie des leurs fans transis, je vois mal la nouvelle génération s’enthousiasmer pour ces chansons. « All Those Crazy Dreams » se veut gentillettes, mélange de rock pas transcendant et de mélodies vocales faciles chantées avec un nonchalance certaine par Jonas Almqvist. Dans son interprétation, le timbre de voix de ce dernier évoque parfois Bono (U2), en moins bien quand même. Les choses s’améliorent un peu avec un « Outside My Window » montrant un peu plus d’épaisseur et une ligne mélodique musicale autrement plus convaincante. Mais la répétition ad nauseam de la phrase type finit par fatiguer. Sur la longueur, Whatever laisse un drôle d’impression, le sentiment d’écouter un album rock vieux d’au moins deux ou trois décennies. Le choc temporel surprend et laisse un goût un peu vieillot dans la bouche. Un presque-vieux comme moi pourra apprécier ici ou là quelques chansons ou mélodies lui rappelant sa jeunesse ou son adolescence mais cela ne durera qu’un temps. Et puis encore une fois, la façon de chanter d’Almqvist ne donne pas franchement envie d’aller plus loin.

Les motivations à l’origine de ce retour me semblent toujours bien obscures. THE LEATHER NUN reprend son chemin là où il l’avait laissé eu milieu des années 90 mais entretemps, bien de l’eau a passé sous les ponts. Ces chansons à la croisée des chemins entre THE MISSION et JOY DIVISION invoquent des temps révolus depuis bien longtemps. Quitte à se faire un revival, autant prendre les albums de l’époque, ceux de THE LEATHER NUN compris. En 2015, Whatever sonne un peu passéiste, presque rétrograde.

Oshyrya (5,5/10)

 

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Wild Kingdom – Sound Pollution / 2015

Tracklist (53:43 mn) 01. All Those Crazy Dreams 02. Outside My Window 03. Dancing in the Rain (I´m in Love) 04. Red Hot Gwen 05. Godtherapy 06. Just Like a Dream 07. Star (Yes You Are!) 08. Not Afraid 09. Mainstream 10. For the Love of Your Eyes 11. Another Rainy Day 12. Candyass

oshy_24042015_Starsic_SysteIl semble que les succès et le buzz créés par des groupes de rock moderne américains comme ALTER BRIDGE, SIXX AM ou SHINEDOWN aiguise les appétits et crée de nouvelles vocations de ce côté-ci de l’Atlantique. Les italiens de STARSICK SYSTEM font partie de cette meute affamée et pas dénuée de talent qui tente de concurrencer les locomotives cités ci-dessus. Le projet est né en 2012 de l’alliance entre des musiciens expérimentés ayant déjà fait leurs armes dans de nombreux groupes. Citons la présence ici du chanteur et guitariste Marco Sandron (PATHOSRAY, EDEN’S CURSE, FAIRYLAND), la bassiste Valeria Battain (SYRAYDE), le lead guitariste David Donati (SYRAYDE) et enfin le batteur / producteur Ivan Moni Bidin (PATHOSRAY, ASHENT, SYRAYDE…). Ajoutez à cela de nombreux guests et vous aurez une idée assez précise de qui se cache derrière ce drôle de nom.

Pour pouvoir faire bonne figure, STARSICK SYSTEM devait relever un défi de taille: compenser des chansons très fortes, accrocheuses, brillantes aux refrains imparables et très rapidement mémorisables. Ces qualités font la force des grands groupes américains qui font souvent preuve d’un talent et d’un professionnalisme sans faille. Dès les premières secondes, le pied doit être à fond sur l’accélérateur et la pression ne doit pas être relâchée jusqu’au bout. En tout cas telle était les données du problème pour STARSICK SYSTEM. Et disons que les italiens méritent quelques louanges de ce côté-là. Sans atteindre la maestria de leurs influences, Daydreamin’ contient son lot de chansons de caractère, rapides, hyper mélodiques à même de plaire aux plus exigeants. Les compositions se doivent d’être très ramassées, optimisées au maximum pour maximiser leur impact. C’est en majorité le cas ici, le groupe fait preuve de son savoir-faire pour aligner des riffs à la fois consistants et techniques complétant harmonieusement mélodies et refrains accrocheurs. La touche américaine dans le son et le production est évidente mais cela reste plutôt bien fait. Le groupe a aussi fait attention de varier son propos en utilisant différentes ambiances et tempos tout au long de ces chansons. Histoire d’ajouter du buzz à la sortie de ce premier disque, STARSICK SYSTEM a pu compter sur l’aide de membres d’ELVENKING et ASHENT ainsi que sur une contribution sur le titre « Strong » du stakhanoviste Alessandro Del Vecchio (EDGE OF FOREVER, HARDLINE, LEVEL 10…).

En prenant un peu de recul, l’impression laissée par l’écoute attentive de Daydreamin' reste plus que positive. Le quatuor est très expérimenté et cela s’entend. Ils s’y connaissent pour composer avec efficacité et talent. Il reste quand même un sacré fossé entre eux et les ALTER BRIDGE et SIXX AM mais les transalpins n’ont pas à rougir. Il faudrait parvenir à atteindre les radios rock outre-Atlantique pour espérer se faire une petite place au soleil là-bas. C’est malheureusement quasi mission impossible.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Bakerteam Records / 2015

Tracklist (47:10 mn) 01. Start Again 02. Spit It Out 03. Believe 04. Tomorrow 05. Interlude 06. Pull The Trigger 07. Don’t Fly Away 08. Let It Go 09. Last Goodbye 10. Strong 11. Back In time 12. Daydreamin’

Silentlie – Layers Of Nothing

oshy_23042015_SilentliCela tient sans doute beaucoup du hasard, à la liste des labels qui font, à juste titre, confiance à cette humble rédaction depuis des années (2001 !) mais la scène métal italienne semble être plus que jamais vivace et foisonnante. Les plus grincheux me répondront que la qualité reste très varibale et il serait difficile de leur donner tort. Signalons quand même que, grâce aux technologies modernes, les productions indignes et contre-productives qui ont fait la (mauvaise) réputation de bien des groupes de l’autre côté des Alpes s’avèrent être bel et bien du passé. Nous ne sommes pas forcément aux niveaux des ténors scandinaves ou allemands mais les progrès sont tout à fait notables.

Donc dans la famille Italie, je voudrais aujourd’hui la carte métal gothique avec chanteuse. Cela tombe bien, SILENTLIE correspond tout à fait à cette description. Né à Trieste en 2005, les translapins n’avaient pu nous proposer, jusqu’à présent, que deux EPs: Behind My Face puis Blood Under Snow (2013). Mais il fallait que nos amis se jettent à l’eau et accouche enfin d’un premier album, Layers of Nothing. Histoire de mettre tous les atouts de son côté, SILENTLIE a enregistré et mixé ces chansons aux Fear Studios (EXTREMA, DGM) de Ravenne avant de faire masteriser le tout en Finlande par Mika Jussila (NIGHTWISH , CHILDREN OF BODOM) aux Finnvox Studios d’Helsinki. Vu le nombre d’albums qu’il traite chaque année, ce dernier voit vraiment passer de tout et doit parfois se désespérer à l’écoute de certains groupes. Mais bon l’argent n’a pas d’odeur et il faut bien faire tourner la boutique.

Je me demande ce que Jussila a bien pu penser de SILENTLIE. Après tout le cocktail proposé par les italiens n’est pas mauvais sans pourtant créer beaucoup de surprise. En effet, il est ici question de métal gothique/dark s'amusant à mélanger des sonorités brutes et modernes à des atmosphères froides et pesantes. Au petit jeu des ressemblances, viennent à l’esprit surtout TRISTANIA ou sinon THEATRE OF TRAGEDY. Il s’avère difficile à SILENTLIE de pouvoir concurrencer à ces groupes. L’approche est plus directe, moins subtile et fondamentalement plus rock. Le registre vocal de Giorgia Sacco Taz qui assure le chant sur ce disque y fait beaucoup. Son timbre assez grave est loin d’être désagréable mais elle n’atteint pas la maestria d’une Liv Kristine ou d’une Mariangela Demurtas. C’est même parfois un peu bourrin (« Slave »). Mais plus grave, les compostions manquent d’attractivité et peine à capturer sur la longueur l’attention de l’auditeur. Layers of Nothing ressemble à un long tunnel sans que les chansons ne varient assez le propos ou les rythmes évitant ainsi l’émergence rapide d’une certaine lassitude. Quelques refrains très efficaces comme sur « Unbreakable » ou « Invisible Fall » laissent percevoir un joli potentiel mais SILENTLIE ne capitalise pas assez sur ces bonnes idées. Les écoutes de l’album s’enchaînent et il ne reste que bien peu de chose à chaque fois dans l’esprit de l’auditeur.

Je dois être devenu un chroniqueur aigri quand je lis les propos dithyrambiques de certains de mes confrères. Le travail de SILENTLIE reste bien entendu très respectable et les italiens n’ont pas à rougir de cet album mais de là à lui conférer des notes stratosphériques, il y a là un pas qui me semble infranchissable. Ecoutez le Darkest White (chronique ici) de TRISTANIA ou n’importe quel disque de CREMATORY pour comprendre que SILENTLIE ne boxe pas dans la même catégorie. Le groupe est encore jeune et doit encore beaucoup progressé pour venir titiller les meilleurs. Terminons par une touche plus positive avec la très belle pochette de ce disque signée d’un de nos compatriotes Pierre-Alain D. de 3mmi Design

Oshyrya (06/10)

 

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Bakerteam Records / 2015

Tracklist (47:12 mn) 01. Unbreakable 02. Invisible Fall 03. Layers Of Nothing 04. Slave 05. My Scream Is Silence 06. The Worst Enemy 07. Change 08. We Are Wolves 09. Anger 10. Dark Nights