Archive for avril, 2015

At the Dawn – Land in Sight

oshy_23042015_A_th_DawEtonnant de constater à quel point certains musiciens peuvent soudainement changer d’orientation musicale et ainsi prendre des chemins de traverse. Le cas qui nous intéresse aujourd’hui est une belle illustration de ce phénomène. Fondé en 2001 par Michele Viaggi sur les cendres de son précédent groupe, CONSPIRACY, AT THE DAWN s’éloigne nettement des rivages Death métal de son ancêtre pour voguer tranquillement sur une mer Speed/Power métal mélodique et symphonique à l’italienne (LABYRINTH, SECRET SPHERE, ARTHEMIS). Après un premier EP en 2012 (Countdown to Infinity) puis un premier disque, From Dawn To Dusk en 2013, voici les bolognais de retour sur les océans avec Land in Sight. Viaggi ne semble pas être le seul à avoir changé de casaque puisqu’il a entrainé avec lui deux de ses camarades de CONSPIRACY à la batterie et la guitare rythmique. Pour le reste tout est cohérent de la galaxie Scarlet/Bakerteam Records puisque cet album a été enregistré, mixé et masterisé au Domination Studio sous la supervision de l’incontournable Simone Mularoni (DGM, Empyrios). Pourtant, la production est moins puissante et éclatante que d’habitude, sans être mauvais cela manque de force et d’impact.

Musicalement, nous somme sur des mers déjà très largement connues et déjà maintes fois naviguées. AT HTE DAWN ne prend pas de risque et suit avec sérieux et application la recette du bon power, prog et heavy métal enrichi d’éléments symphoniques qui a fait la célébrité de la scène transalpine à aux débuts des années 2000 (pour le meilleur parfois et surtout le pire). Les débuts de Land in Sight n’augurent pas forcément le meilleur car l’introduction de « Through A Darkened Sky » sonne un peu cheap et ne met pas forcément l’auditeur dans les bonnes dispositions d’esprit. Heureusement le reste de la chanson passe un peu mieux avec un joli refrain en particulier. Stefano de Marco, le chanteur, assure très honnêtement ses parties et à part un accent parfois assez marqué, rien à redire de ce côté-là. Les touches néo-classiques via les quelques envolées de guitares qui parsèment certaines chansons enfoncent le clou et apportent un peu plus sympathique. Sinon, tout l’arsenal à la disposition es italiens est mis en œuvre sur Land in Sight. Vous trouverez de tout, du titre rapide et rentre-dedans à la chanson plus posée faisant la part belle aux claviers sans oublier les balades de rigueur. Signalons pour terminer que Mularoni a mis la main à la pâte en apparaissant sur la chanson éponyme. Le groupe a également accueilli un autre guest en la personne de Letizia Chiozzi (SYNFUL IRA) sur deux titres. Nous passerons sur la reprise d’IRON MAIDEN qui n’apporte pas de véritable valeur ajoutée à l’album.

Histoire de faire la synthèse, Land on Sight ne fait apparaître aucune faute de goût mais un l’album gentiment dans les clous, d’un absolu classicisme. Il manque les quelques chansons ultra accrocheuses qui pourraient amener AT THE DAWN vers de nouveaux sommets comme avait su le faire à l’époque les RHAPSODY et LABYRINTH. Les italiens sont sur la bonne voie mais nous sommes enclin à en demander plus.

Oshyrya (6,5/10)

 

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Bakerteam Records / 2015

Tracklist (58:19 mn) 01. Through A Darkened Sky 02. Land In Sight 03. Siren Call 04. The Deserter Rosamund’s Suite 05. Ouverture 06. The Offense 07. The Revenge 08. The Day When Heroes Die 09. Tiger Within 10. Ladyhawke 11. A Crow With No Wings 12. Revelations (Iron Maiden cover)

A Life Divided – Human

oshy_23042015_A_Lif_DividQuand votre chanson préférée d’un groupe s’avère être la reprise d’un tube archi-connu des années 80, une chanson que vous appréciez particulièrement, ce n’est jamais vraiment un bon signe. Voici pourtant le constant que je suis bien obligé de faire à l’orée de la rédaction de cette chronique du nouvel album des allemands d’A LIFE DIVIDED. Grâce aux bons offices de son label AFM Records, nous suivons leurs aventures depuis 2010 et nous n’avons malheureusement jamais été d’un immense enthousiasme fasse à ces chansons.

Un peu plus de deux ans depuis la sortie de leur précédent opus, The Great Escape (chronique ici), de l’eau a coulé sous les ponts et pourtant les munichois n’ont rien changé à leur démarche et à leur approche artistique. Leur label parle d’électro/rock et on ne peut pas vraiment leur donner tort. Pour ma part je parlerai d’EBM mâtiné de rock mais cela revient finalement au moment : des mélodies faciles et accrocheuses, beaucoup de claviers et de sonorités typiquement électro enrichis de quelques rythmiques de guitares plus ou moins agressives. Les chansons se veulent directes et accessibles et tournent autour des quatre minutes histoire de maximiser la potentiel de passage en radio. Tout au long de Human vous oscillerez entre le pas trop mal et le franchement moyen, sans rien trouver vraiment capable de susciter un grand enthousiasme. Le savoir-faire est là, nos mais teutons savent ce qu’ils font mais cela se ressemble beaucoup trop et leurs trois albums sont interchangeables sans qu’une direction particulière ne se dégage. « Inside Me » ou « Could You » vous feront peut-être tendre l’oreille à travers leurs jolis refrains alors que « Own Mistake » ou encore « Right Where I Belong » risquent de vous laisser de marbre. Cette dernière composition est beaucoup trop lisse et sucrée pour vraiment convaincre.

Je critique, je critique et pourtant A LIFE DIVIDED n’en a cure et mène une solide carrière outre-Rhin. Ils trustent régulièrement les sommets des charts teutons et prennent part à de belles tournées en compagnie d’EISBRECHER ou APOCALYTPICA par exemple. Comme quoi, comme disent les allemands, « Das Hemd ist jemandem näher als der Rock » (Chacun voit midi à sa porte). Je reste pour ma part dubitatif.

Oshyrya (06/10)

 

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AFM Records / 2015

Tracklist (52:12 mn) 01. Burst 02. The Most Beautiful Black 03. Inside Me 04. Own Mistake 05. Right Whre I Belong 06. Just Nothing 07. Could You 08. Drive 09. My Apology 10. Believe 11. Live Forever 12. Lay Me Down 13. Happy End

oshy_20042015_Sloven_WorlNous avons souvent tendance à l’oublier de nos jours mais la musique reste plus que jamais une affaire de patience et de passion. A l’heure où des labels font et défont des groupes en quelques semaines, il est toujours salvateur de rappeler qu’un son, un caractère et une identité artistique prenne du temps pour naître et gagner en maturité. Nos compatriotes de SLOVENLY WORLD sont bien conscients de l’importance de ce chemin et progresse étape par étape. Créé en 2008 au Creusot, Le quintet mettra quatre ans pour accoucher en 2012 d’une première sortie, un EP appelé Alternate Ending. Après une cinquantaine de dates en France pour mieux se faire connaitre, le groupe sort en février 2014 Between Clouds and Earth son premier album et compte bien profiter de toutes les opportunités possible pour le défendre sur scène près de chez vous.

SLOVENLY WORLD ne cache pas apprécier des groupes comme MACHINE HEAD, SLIPKNOT et GOJIRA et cela se comprend aisément à l’écoute de ces dix chansons. La démarche s’avère être très proche, un mélange de style varié mais toujours bien rentre-dedans, bourré d’énergie, de colère et d’agressivité. Le quintet n’amuse pas la galerie et enchaine les offensives avec efficacité. Le disque débute sur les chapeaux de roue et la minute d’introduction de « My Livid Look on the Cross » fait office de calme avant que la tempête ne se déchaine. L’approche est résolument moderne, les riffs de guitares à la fois véloces et techniques tranchent dans le vif bien soutenu par une section rythmique basse/batterie au diapason. SLOVENLY WORLD n’a pas cherché midi à quatorze heure, l’impact se doit d’être direct et immédiat. Les chansons se veulent sans chichi, très resserrées pour atteindre en quelques secondes leur plein potentiel. Cela tabasse sec mais la victime est plus de consentante. Un mot également sur le chant de Florian Tribollet. Amis poètes, passez votre chemin, le monsieur ne s’économise pas et crache avec entrain ses poumons. Et pourtant sa prestation est loin d’être monolithique. Il varie beaucoup son chant principalement hurlé mais n’hésite pas à passer dans un registre chant clair quand cela s’avère nécessaire.

Les français risquent d’en impressionner plus d’un grâce à un Between Clouds and Earth solide et bien exécuté. Le son reste assez brut mais cela ne dessert pourtant pas ces compositions. On devine que les frnaçais ont fait avec le smoyens du bord et pourtant, la forme rejoint le fond. Cette production un peu « râpeuse » souligne encore plus la subtile violence de SLOVENLY WORLD. Reste maintenant à transformer l’essai sur scène, mais pour cela, nous leur faisons toute confiance.

Oshyrya (07/10)

 

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Autoproduction / 2014

Tracklist (43:22 mn) 01. My Livid Look on the Cross 02. My Last Tears 03. Is this Reality 04. Venom 05. Between Clouds And Earth 06. Am I Still Alive 07. PILLS 08. Black Mirror 09. Heads or Tails 10. In the White Sand