Archive for avril, 2015

Gallows – Desolation Sounds

150426GallowsDesolationsoundsEt le son de Gallows ralentit encore. Depuis son premier EP, Demo, sorti en 2005, c’est à croire que le quatuor issu de Watford n’a de cesse que de baisser le rythme. Issu de la scène hardcore, le groupe mené par Laurent Barnard nous régale, avec ce Desolation Sounds, d’un mélange très britannique de métal et de hardcore lourd, noir, tout de mid tempo dévastateur. Exit la reprise de Starring at the Rudeboys avec la présence de l’étoile noire du grime (version dure et britonne du hip hop) Lethal Bizzle. Les guitares sont plus structurées, rentre dedans, comme si la violence des premiers exploits avait laissé la place à une brutalité plus méthodique.

Le combo a, semble-t-il, revisité sa discothèque pour comprendre que la lourdeur est bien l’apanage du métal britannique et ce, depuis – au bas mot – Black Sabbath. Sans pour autant flirter avec le doom, le groupe structure les 10 titres de ce quatrième album sur la base d’une batterie qui n’a rien à envier à un marteau pilon. Elle structure chaque titre, lui ouvrant de possibles accélérations ou lui imposant la rigueur mécanique d’un défilé funéraire. Il faut les relents hardcore que constituent les chœurs virils pour aérer un tant soit peu cette noirceur assumée. Le départ de Steph Carter, l’autre guitariste, en 2013, après celui de son chanteur de frère, Franck, en 2011, n’est sûrement pas étranger à ce qu’il faut bien considérer comme un virage musical. Il n’y a pourtant pas de rupture franche d’un album à l’autre, mais une évolution marquée, régulière, qui ne s’arrête pas. Et c’est tant mieux.

Elle permet à Gallows de nous délivrer un opus cohérent de bout en bout, structuré autour de trois titres phares, qui sont autant d’arrêtes : Chains, Bonfire Season et Swan Song. O certes ! L’auditeur est en droit de penser que le thème de la fin, de la « désolation », omniprésent dans les titres (Cease to exist, Mystic Death, Death Valley Blue, Swan Song…), ne trahit pas la joie de vivre. Nul ne le contesterait. Mais, la musique qui porte ces textes est tout sauf complaisante. Elle progresse, tel un bulldozer, nous contraignant de cesser là toute activité qui viendrait brouiller l’écoute. Et, finalement, que demande-t-on à un morceau de musique si ce n’est cela : nous tirer par la manche pour nous entraîner dans un autre univers, aussi noir et plombé qu’un ciel anglais soit-il ?

Parce que, pour être Anglais, Gallows le sont jusqu’aux os. Watford, leur berceau, fut un grand centre industriel, les usines d’aviation Rolls-Royce en étaient voisines. De ce passé glorieux, il reste Iveco, de l’emploi tertiaire et la désespérance pour les générations actuelles issues de la classe ouvrière, sans parler de celles à venir. La ville fut au cœur de cette Grey Britain, saluée par Gallows dans un album éponyme en 2009 à l’occasion de leur passage écourté sur une major. Cet épisode a eu pour effet de renforcer la rage du groupe, sans que la dite ne se nourrisse de rancune. Comme si la désolation industrielle faisait naître des sons absolument essentiels pour celles et ceux qui ont encore quelque chose dans le ventre. C’est là, à ce point précis, que Gallows nous attrape par les tripes avec ce Desolation Sounds aussi vital qu’une dark ale un soir de pluie. Et ce n’est pas la moindre des contradictions de cet album que de délaisser l’environnement social au profit d’une quête plus spirituelle, tout en nous empêchant de penser à autre chose qu’aux murs des usines vides. This is England, dudes.

Nathanaël Uhl (9/10)

Facebook officiel : www.facebook.com/gallows

Site officiel : www.gallows.co.uk

Venn Records (2015)

Tracklisting : 1. Mystic Death (3:47) 2. Desolation Sounds (2:22) 3. Leviathan Rot (3:20) 4. Chains (4:18) 5. Bonfire Season (3:30) 6. Leather Crown (4:22) 7. 93/93 (2:26) 8. Death Valley Blue (3:22) 9. Cease to Exist (4:20) 10. Swan Song (3:48)

 

 

 

Son : Quelques problèmes de feedback mais bon dans l'ensemble
Lights : Simple mais efficace
Affluence : Presque sold out
Ambiance : excellente

Photos : Albo DukesDynaztyExistanceJoe Lynn Turner.

Les années 70 sont la période de la naissance du Rock et du Metal, avec les groupes mythiques comme Led Zeppelin, Black Sabbath, Deep Purple et Rainbow. De tous ces groupes, quelques-uns sont encore sur scène après plus de 40 ans d’histoire comme Deep Purple et Black Sabbath… mais ils ne sont pas les seuls. Il suffit de penser à Richie Blackmore (avec sa femme et Blackmore’s Night) et c’est un des collègues de Blackmore qui vient de passer en Belgique.

Joe Lynn Turner était avec Blackmore dans Rainbow, a fait un album avec Deep Purple, plusieurs avec Yngwie Malmsteen et bien d’autres groupes.

Pour ce concert en Belgique, il s’est fait accompagner par les Suédois de Dynazty et comme première partie on a eu droit à 2 autres groupes. Le premier, Albo Dukes, joue un style de rock inspiré par ZZ Top mais bien moins solide. C'est surtout la voix du chanteur qui pose problème… mais comme première partie, j’ai déjà vu pire.

Existance, de Paris, est ensuite monté sur scène, et c'était directement bien mieux ! Existance joue du Heavy Metal qui sort directement des années 80 et c’est excellent! 

Pareil pour Dynazty, du Heavy Metal Suadois avec une voix phénomenale ! Je ne connaissais pas ce groupe mais ils ont gagné un nouveau fan ! 

Finalement, Joe Lynn Turner est monté sur scène avec Dynazty comme entourage et franchement, malgré ses 63 ans, ce mec a encore une voix d’ange! Une setlist reprenant ses ‘meilleurs hits’ des groupes ou il a joué on a eu une fête excellente !

Setlist:
Death Alley Driver (Rainbow)
I Surrender (Russ Ballard)
Perfect Strangers (Deep Purple)
Highway Star (Deep Purple)
Stone Cold (Rainbow)
Rising Force (Yngwie J. Malmsteen)
Street of Dreams (Rainbow)
Déjà Vu (Yngwie J. Malmsteen)
Man on the Silver Mountain (Rainbow)
Can't Let You Go (Rainbow)
Spotlight Kid (Rainbow)
Long Live Rock 'n' Roll (Rainbow)

Encore:
Burn (Deep Purple)
Smoke on the Water (Deep Purple)

www.joelynnturner.com

 

Durbuy Rock Festival 2015

DRF2015_FLYER-WEBSon : Pour la plupart excellent, quelques petits problèmes à gauche et à droite
Lights : D’excellent à terrible
Affluence : assez solide
Ambiance : excellente
Moments forts : Satyricon, Black Bomb A, Madball

Photos cliquer ici.

Oui ! Soleil, bon temps et premier ‘Open Air’ Metal ! A Durbuy, 180 km de chez moi, et le Durbuy Rock Festival. C’est un de ces petits festivals Belge bien sympa, pas trop grands, bière a prix raisonnable (pour un festival), bonne ambiance… Tout ce qu’on aime chez les petits fests.

L’affiche, quant à elle, est assez prometteuse. Certes, le samedi est bourré de hardcore, mais il y a quand même quelques surprises sur l’affiche.

Le premier groupe est une des ces surprises, Doganov, ce n’est pas du Metal. Non, c’est plutôt de la dark wave avec une sauce techno/industriel ajouté pour bonne mesure et c’est une formule qui marche, ça bouge, il y a une bon son de guitare et l’absence d’une section batterie n’est pas vraiment un problème.

Sublind, quant à eux, c’est du Thrash pur et dur du Luxembourg assez sympa, rien de nouveau mais ça marche, bien meilleur que Ardenne Heavy, qui joue aussi du Thrash avec sauce ‘Power metal’ mais qui me déçoit sur la voix, le chanteur essaie un peu trop d’imiter le bon vieux Hetfield.

Carach Angren, c’est du symphonic black, un style que je ne me connais pas du tout et j’ai trouvé que ils sont bien trop chaotiques pour moi. Passons du Symphonic Death vers le sludge avec Sub Rosa, du sludge avec des violons, qui donne une dimension supplémentaire au son.

Les pirates eux aussi étaient présents à Durbuy avec Alestorm! Du bon temps bourré avec des chansons à boire, c’est cool! Passe moi une bière!

Hélas… Même après toute la bière, Thou ne passe pas pour moi. Je ne sais même pas quoi dire de leur…. performance. Passons donc a Satyricon! Du black metal Norvégien assez connu. C’est la première fois que je vois ce groupe en live et c’est un de ces rares groupes black à me convaincre live, la grande classe!

Normalement, après Satyricon, Enthroned devait jouer, mais a cause de problèmes de santé, ils ont dû annuler leur performance a peu près une heure avant de jouer. Ils seront remplacés Lifers, qui sont programmés aussi pour le samedi. Du hardcore assez sympa mais peu mémorable, ils ont quand même fait passer le temps.

Eyehategod alors…. Tête d’affiche du jour, c’est une fois de plus, du sludge et une fois de plus, ça me laisse froid, retour à l’hôtel pour dormir. 

Comme j’ai déjà dit, le samedi, c’est bourré du Hardcore et le premier groupe, Stand For Truth n’est pas une exception, du hardcore vu et revu, le deuxième groupe m’a bien plus plu, Bursting joue du bon Thrash sympa qui me rappele les années 80. Apres Bursting, c’est de nouveau au tour de Lifers de jouer le même set que la veille. 
J'en ai profité pour bouffer.

Feed Them Lies, c’est aussi du hardcore peu mémorable, pareil pour Kublai Khan. Aqme, par contre, a apporté un peu de variation avec son nu metal Français. hélas… Napoleon, ensuite, fait aussi du hardcore peu mémorable. La preuve : la seule chose qui m'ait marqué est le fait que le chanteur a saigné du nez. 

La surprise du jour pour moi fut le groupe suivant, Black Bomb A, c’est la première fois que je vois ce groupe de hardcore Français et putain, quelle bombe! Une énergie phénomenale et en plus ça sonne bien!

J’aimerais pouvoir en dire autant sur Malevolence mais hélas…C’est médiocre et peu mémorable.

Dagoda est encore un groupe de France, un mix de hardcore et industriel bien exécuté et solide même si ça n’avait pas le même impact que Black Bomb A.

Les Canadiens eux aussi ont des groupes de Hardcore et Obey The Brave en est un et ce n’est pas terrible mais bon, c’est un peu la même chose que la plupart des groupes passés avant.

Madball par contre, c’est autre chose! Un des groupes originaux du NYHC des années 80’s, c’est encore une bombe sur scène! Freddy Cricien est une bête sauvage sur scène qui déchire tout!

Apres tout ce hardcore, passons a autre chose avec Romano Nervoso, un groupe liégeois qui se prend pas trop au sérieux et qui joue du ‘spaghetti rock’.

Skip The Use de France s’éloigne encore plus du Metal, c’est un crossover avec du electro funk, du rock et du punk et c’est une bombe! C’est un style que je ne devrais pas trop aimer sur papier, mais leur show m’a étonné! Je ne peux pas dire la même chose pour The Experimental Tropic Blues Band avec leurs ‘The Belgians’ show… Putain mais c’est quoi le bordel? C’est censé être de la musique?

Finalement, on est arrivé au dernier groupe avec Skindred et leur ‘ragga metal’. C’est étonnant de voir le même public qui faisait des wall of deaths sauter sur la musique de ce groupe qui est, à mon avis, plus ragga que metal, mais je suppose que c’est aussi l’influence des bières.

Une fois de plus, cette 17e édition du Durbuy Rock Festival fut une réussite même si, à mon avis, on avait trop de hardcore sur l’affiche. L’ambiance était là et je me suis bien marré avec quelques bonnes surprises ici et là.

www.durbuyrock.be