Ghost livre un extrait de son nouvel album "Meliora" dont la sortie est prévue le 21 aout 2015, il s'agit du titre "Cirice". Par la bonne grâce du clergé, vous pouvez télécharger le titre, gratuitement : http://found.ee/Ghost_CiriceDL
Mai 31
Ghost livre un extrait de son nouvel album "Meliora" dont la sortie est prévue le 21 aout 2015, il s'agit du titre "Cirice". Par la bonne grâce du clergé, vous pouvez télécharger le titre, gratuitement : http://found.ee/Ghost_CiriceDL
Mai 31
01. Un mot sur la tournée que vous menez en ce moment même. Quatrième concert européen ce soir à Paris, hier en Bulgarie. Comment cela se passe-t-il jusqu’ici ?
Dave Lombardo : La nuit dernière, notre performance personnelle a été géniale, étonnante. Plus nous jouons tous les trois ensembles, meilleurs nous devenons. Et ce soir à Paris j’espère que ce sera encore mieux que hier en Bulgarie. Et le public la nuit dernière est passé par de nombreuses étapes émotionnelles. Surpris et un peu interloqués lors de la première chanson mais plus enthousiastes sur la deuxième puis complétement dingues sur la troisième, la quatrième et les suivantes. Ils dansaient et s’immergeaient progressivement dans notre univers. De nombreuses femmes s’étaient déplacées et ce n’est pas si courant pour moi. J’ai été surpris car pour un mec comme moi qui vient d’un groupe de métal c’est plutôt la « fête de la saucisse ».
Pancho Tomaselli : Nous avons connu une réponse du même genre, très forte également à Bucarest et en Russie.
02. Lors de l’enregistrement de ce dernier album avez-vous à certains moments agis en pensant au public, pouvoir lui donner des passerelles, des biscuits pour que les fans puissent s’accrocher au wagon, ne pas faire qu’un truc un peu égoïste pour votre seul plaisir ?
Pancho : Si tu regardes le processus de création avec un peu de recul tu verrais que tout coule de façon de très naturelle. Nous nous sommes faits plaisir et avons laissé parler notre créativité. Bien sûr tu trouveras ici et là des clins d’œil pour le public dans telle ou telle chanson comme sur « Fire From The Evening Sun » avec ce passage clairement thrash. Mais nous l’avons adapté à notre sauce, nous avons tout déstructuré et cette partie thrash s’accompagne d’un groove particulier, le solo de guitare s’enroule bien même si lui n’est pas thrash. Rien n’est calculé ou proposé dans la perspective que tel ou tel fan apprécierait.
Dave : Toutes les chansons de ce disque ont été composées et structurées collectivement par nous trois et nous avons suivi notre instinct, notre cœur. Si cela sonnait bien pour nous, cela suffisait et nous l’enregistrions comme cela. Nous en sommes tous très fiers.
03. Tu mentionnais sentir le groupe plus fort après chaque nouveau concert pourquoi ?
Dave : Et bien nous enchainons les concerts dans temps mort, sans journée de repos. Nous devons assurez dix-neuf concerts en vingt jours. Et en suivant ce rythme, les musiciens finissent par ne faire plus qu’un. Nous nous côtoyons tous les jours, c’est une équipe, une machine. Au fur et à mesure, nous devenons meilleurs et la musique s’en ressent positivement. C’est bizarre.
Pancho : Il s’agit d’une pyramide, chaque morceau est essentiel, chaque partie doit faire telle tâche et s’assure de bien réaliser son devoir. Oui nous avons l’habitude de jouer ensemble mais avec ce rythme, nous sommes impliqués plus que jamais, cela devient une activité de plein temps et nous nous consacrons désormais au groupe. Il faut pratiquer pour parfaire ton art et cela s’applique bien entendu à nous aussi, .surtout si tu aimes ce que tu fais.
04. Votre musique est complexe et technique, tout est calculé d’avance ou pouvez-vous vous laisser de splages de liberté ?
Dave : chacun prend la liberté qu’il veut !
Pancho : C’est un très bonne question. Mon plus haut degré de précision vient du côté physique. Je n’utilise pas de pick, je fais tout avec les doigts et si je ne suis pas échauffé et hydraté convenablement je vais souffrir avec des crampes par exemple. La musique tire beaucoup de l’intérieur mais il faut que ton corps puisse suivre ce que ton esprit imagine. Et je dois faire attention à mon corps.
Dave : pour te donner un exemple, la nuit dernière, nous avons commencé une chanson, Gerry a débuté ses parties de guitares et a commencé à chanter et d’un coup sa guitare s’est tue et Pancho et moi avons alors pris les rênes tous les deux dans un groove commun et nous avons créé tous ces mouvements en pure improvisation. En temps Gerry a réparé son problème de guitare et il ne savait pas où nous étions car cela ne correspondait à rien de connu, nous étions en impro. Et à son tour il a commencé à improviser et puis à un certain moment nous nous sommes retrouvés et nous avons pu alors reprendre notre chemin habituel et terminer la chanson.
Pancho : les joueurs de jazz sont habitués à ce type d’exercice et retombent systématiquement sur leurs pieds.
05. L’album est-il bien le résultat de jams entre vous ?
Dave : oui en grande partie mais quand j’entends cette question j’ai l’impression parfois que vous les médias, et certains fans pensent que les compositions elles-mêmes sont des jams. Mais non, il s’agit bien de titres structurés avec méthode et beaucoup de travail. Le processus est simple. Nous créons toute la musique à trois, en tant que groupe et nous nous réunissons alors dans notre local de répétition, nous lançons l’enregistrement et nous jouons, 10 ou 15 minutes.
Et ensuite au sein de ces tentatives, nous trouvons ce que j’appelle des diamants c'est à dire tel ou tel enchainement et nous discutons entre nous pour en extraire que le meilleur, la substantifique moelle. Et à partir de ces petites sections improvisées nous recréons une chanson réfléchie et nous la structurons. Tout est parti de là pour ce groupe c’était bien là l’idée qui a mené à la création du groupe.
Pancho : Et cela fonctionne très bien car nous voulons que chaque album soit différent et propose des montagnes russes émotionnelles, une multitude d’ambiances pour l’auditeur. C’est PHILM, nous ne savons pas de quoi sera fait l’avenir. Les BEATLES agissaient ainsi, tout révolutionnant d’un disque à l’autre, tournant hippies puis explorant d‘autres univers.
Dave : A travers ce processus, nous pouvons obtenir chaque jour de travail au minimum trois ou quatre idées, des diamants, sur lesquels construire et capitaliser.
Pancho : Nous travaillons sur un projet qui s’appelle PHILM Noir avec une formation simplifiée, piano, batterie et basse électrique. Pas métal pour un sou, très calme mais l’atmosphère s’avère très différente, Dave joue avec une technique particulière, il utilise des balais (brush) et nous avons pu dernièrement nous constitué un stock d’une vingtaine d’idée forte récemment en studio pour construire le disque. C’est un moyen pour nous de sortie de note zone de confort et c’était génial.
Dave : Je voulais vraiment enregistrer un jour un disque d’improvisations jazz car j’avais déjà connu cela dans la passé en collaborant avec le saxophoniste John Zorn. Et je poussais mes camarades pour tenter l’aventure. Et j’ai rencontré un ingénieur du son à New York qui possède un studio et il m’a dit que nous pouvions aller là-bas quand nous le voulions et enregistrer. Donc j’ai fait venir ces mecs plutôt que prévu à New-York avant les cinq shows de préparation donnés sur place, et nous avons mis en boite dix-neuf pièces. Le disque va s’appeler PHILM Noir et certaisn chansons se nomment « Club Night », « The Actress », « Spiders on the Window »…
Pancho : Et nous travaillons également sur un album heavy, nous avons le titre Blood in the Basement, et cela s’annonce un peu fou. Mais très différent de Fire From the Evening Sun. Nous y avons introduit une double grosse caisse au niveau de la batterie, c’est assez difficile à décrire. Le son est assez bizarre, avec des éléments de blues influencés par la toute fin des années 60 et le tout début des années 70.
Et enfin "Le Quizz de Metal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview:
01. Quelle est ta chanson préférée (tous artistes, époques…) ?
Pancho: “Sandworms” de Dave Matthews (BOF Dune)
Dave: on me pose souvent cette question et je suis incapable de choisir. Regardes mon téléphone et tu trouveras des centaines de chansons que j’adore dans des genres infinis. Impossible pour moi.
02. Premier album rock acheté ?
Pancho: IRON MAIDEN avec le Live After Death
Dave: Alive de KISS, il était monstrueux à l’époque !
03. Dernier album acheté ?
Pancho: Il s’agit du dernier disque d’un musicien de jazz éthiopien qui s’appelle Mulatu Astatke. Ces parties rythmiques et de basse sont tellement non-orthodoxes. La musique éthiopienne n’avait pas jamais été influencée par les rythmes occidentaux.
Dave: Un vieil album de Jimmy Hendrix pour compléter ma collection.
Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)
Chronique de l'album ici
Mai 31
Avec son précèdent opus, Freak Show (chronique ici), les roumains de DIRTY SHIRT avaient frappé un grand coup malgré le statut d’OVNI de leur musique. Le mélange des genres ne leur fait pas peur et ils s’en donnaient alors à cœur joie. Deux ans plus tard, les voici de retour, très fiers de nous présenter leur nouveau rejeton, Dirtylicious. Saluons le travail réalisé par Costin Chioreanu (Twilight13Media) sur la pochette. Elle ne casse pas des briques mais évite au moins le côté franchement peu engageant du visuel de son prédécesseur. DIRTY SHIRT se plait à mettre en avant l’étiquette de Crossover Folkcore Metal pour qualifier sa musique et cette description correspond finalement assez bien à la marchandise livrée même si les jeux sémantiques ont dû allez bon train pour accoucher de cette expression. Ajoutez une touche culture balkanique le panorama sera complet.
Freak Show avait frappé pour sa collection de chansons barrées bien sûr mais toujours mélodiques et accrocheuses. Après un intro endiablée (« Ciocârlia » soit l’alouette en français, une chanson traditionnelle roumaine), les choses sérieuses débutent avec le riff et la rythmique puissants de « Moneyocracy ». Les roumains ne s’économisent pas et attaquent ce disque bille en tête. L’alternance des deux voix masculines continuent de surprendre mais fonctionnent encore une fois parfaitement. Bizarrement, il me semble que l’accent est beaucoup plus prononcé, épais que sur Freak Show. Cela n’est en rien rédhibitoire surtout qu’une partie des chansons proposées ici sont chantées en roumains puisqu’il s’agit d’une réadaptation métal et modernisée de chansons traditionnelles locales. Tout au long de Dirtylicious, plusieurs langues sont mises à contribution comme le français par exemple pour certaines parties de « balkanique ». Cela complète souvent bien la musique, elle-même déjà très ancrée dans la culture roumaine, et donne une dimension world music loin d’être désagréable. Les mélodies fortes et les refrains accrocheurs ne manquent pas ici pour notre plus grand plaisir. On en vient rapidement à regretter le courte durée de cet album qui peine à dépasser les trente-six minutes. Un ou deux titres de plus n’auraient pas fait de mal. En dehors des mélodies traditionnelles réarrangées, la musique s’avère souvent être l’œuvre de Mihai Tivadar (guitares et claviers). Le bougre est plutôt doué et possède un vrai talent pour mélanger les influences culturelles en un cocktail frais et original. Rien à redire du côté de la production avec un son à la fois clair et puissant.
La bonne surprise Freak Show n’était pas qu’un feu de paille et les roumains de DIRTY SHIRT enfoncent le clou et confirment le bien que nous pensions de leur travail. Si vous voulez vous ouvrir vos horizons et voyager dans les Balkans à travers la musique, cela vous coutera bien moins cher qu’un billet d’avion, même low cost. Mais nous devenons exigeants face à un si joli potentiel et nous regrettons donc d’autant plus la durée limitée de Dirtylicious et le nombre réduit de compositions
Oshyrya (7,5/10)
Promusic Production / 2015
Tracklist (36:21 mn) 01. Ciocârlia 02. Moneyocracy 03. Mental Csárdás 04. Maramu’ 05. Balkanique 06. Dulce-i vinu’ 07. Cobzar 08. Hoţii 09. Dirtylicious 10. My Art 11. Căluşarii