oshy_22052015_BruneOn savait la scène anglaise touffue et vivante mais le nombre de groupes qui émergent et tentent leur chance atteint des niveaux effarants. Les nouvelles technologies et la possibilité d’enregistrer de la musique plus que correctement à la maison amplifie encore le phénomène. Le candidat du jour se nomme BRUNEL et nous vient de Plymouth, outre-Manche. Il s’agit d’un quatuor né fin 2012 sur les cendres de multiples groupes inconnus au bataillon (BEDROOM PROJECT, CONSOLATION PRIZEFIGHTER ou encore ROOFTOP GAMBLER), en réaction au triste état de la vague rock n’roll moderne. Chacun voit midi à sa porte… Après avoir trouvé un chanteur, les quatre musiciens se lancent dans les répétitions et la définition d’un son et d’un caractère propre.

A l’écoute de ces neuf chansons, nous pourrions parler de rock/rock alternatif assez sale et méchant dans la veine de ce qui se faisait dans les années 80 et 90. La spontanéité et le contact direct ont été d’évidence privilégiés et les britanniques ne s’encombrent pas de sentiment. La guitare mène les débats et enchaine les riffs bien secondée par la section rythmique basse/batterie et le chant brut et sans fioritures de Jim MacGregor. Leur musique combine des éléments de rock et de punk rock, avec des changements complexes de signatures rythmiques et des entrelacements alambiqués de de guitare. Passez votre chemin si vous êtes en quête de la belle mélodie, BRUNEL n’en a cure et passe en mode rouleau-compresseur revendicatif dans la première seconde. Histoire de vous faire toucher du doigt le style du groupe, citons parmi leurs influences DRIVE LIKE JEHU, JESUS LIZARD ou encore SHELLAC. Elément d’importance, Smash On a été mis en boite en l’espace d’une journée par un ami du groupe, Sam Ratcliffe. Enregistré ainsi dans l’urgence, avec les moyens du bord en condition live, ce disque est très râpeux, loin des producteurs modernes super léchées. Cela donne un côté roots rock n’roll pas désagréable bien qu’un son un peu plus soigné n’aurait pas fait de mal. Mais disons que la forme reste en cohérence avec le fond.

Smash On finit par me laisser franchement songeur. Quelques titres claquent plutôt bien comme « It's Good To Talk » mais l’album pris dans son ensemble sent la naphtaline et devient assez vite lassant. Les compositions se ressemblent beaucoup et peinent à éclore complétement. Et le chant direct et agressif, très punk dans l’esprit, gâche souvent un peu la fête. Si la scène indé et underground britannique des années 80 et 90 vous intéresse, BRUNEL saura sans doute trouver grâce à vos yeux, sinon l’indifférence vous guette. La pochette interpelle, c'est déjà cela.

Oshyrya (5,5/10)

 

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Autoproduction / 2015

Tracklist (39:48 mn) 01. 1 Girl 12 Cups 02. Beaver Sticks 03. Scoresheet 04. High Speed Death 05. Real Housewives 06. It's Good To Talk 07. Incredible Quality Of Life 08. Less Is A Bore 09. Pass Incomplete