Je vous parle souvent dans mes chroniques d’un label canadien qui m’est très cher depuis près de quatre années maintenant : Profound Lore Records. Il se trouve que 90% de ses productions me plaisent énormément et qu’il bénéficie d’une très bonne réputation auprès de la scène Metal underground et extrême. D’ailleurs je vous mets ici le Bandcamp de Profound Lore Records pour que vous puissiez y faire un tour et juger par vous-même de l’extrême qualité de leurs productions. Allez-y car toutes les productions déjà réalisées sont en streaming intégral ! Vous verrez que je ne suis pas un affabulateur !
Je peux vous dire aussi que vous n’avez pas fini de m’entendre en parler en bien puisque je me suis enfin décidé à traiter plusieurs de leurs récentes sorties dans Metalchroniques.fr. La folle sarabande peut alors commencer dès aujourd’hui avec cet album de Sumac.
C’est avec grand plaisir que l’on retrouve Aaron Turner, plus connu pour être le fronteman et membre du grand Isis mais que nous avons aussi eu l’occasion de voir au sein de Old Man Gloom ou Mamiffer et qui est à la base de ce projet que le label aime à traiter comme un groupe à part entière. Aaron occupe le poste de guitariste / chanteur et s’est trouvé un compagnon de route idéal et à la technique instrumentale imposante en la personne du batteur de Baptists : Mr Nick Yacyshyn ! Comme nous allons le voir la batterie tout comme les rythmique sont de véritables pierres angulaires de la musique du projet. Par la suite Sumac s’est vu adjoindre les services d’un autre technicien renommé Brian Cook : le bassiste du très réputé Russian Circles un groupe de Postcore / Postrock / Metal instrumental qu’on retrouve aussi au sein de Botch et These Arms Are Snakes.
The Deal a été enregistré au Studio Soli à Seattle par Mell Dettmer qui a collaboré notamment avec Wolves In The Throne Room et Sunn 0)). Elle leurs a concocté un son colossal où émergent des ambiances noise et expérimentales toujours bien mises en valeur. Le mixage a été confié à Kurt Ballou de Converge au Godcity Studios et le tout a été masterisé en Finlande au mythique Finvoxx Studios (Amorphis, Evereve etc) par Mikka Jusslla. Autant vous dire que le label et le groupe ont sorti l’artillerie lourde du côté de la production sonore et cela s’entend direct ! J’ai adoré et pris une baffe monstrueuse !
L’album s’ouvre sur « Spectral Gold » une plage Ambient et Drone menée par des guitares tantôt saturées tantôt étouffées et qui montent en puissance de manière progressive. Un joli exercice de musique bruitiste et spectrale pour la mise en bouche ! « Thorn In The Lion's Paw » le titre qui suit m’a évoqué Isis de la période Celestial à bien des égards mais Sumac se montre bien plus chaotique et surtout petit à petit il impose une mécanique froide, implacable où la dextérité rythmique et la technique instrumentale règne en maître. Sa fin très surréaliste et expérimentale m’a bien scotché aussi ! Le très Neurosien et imposant « Hollow King » avec ses 12 minutes, progressif mais très brutal avec des solos de batterie dévastateurs et toujours cette mécanique implacable et aliénante que l’on retrouve sur la totalité de l’album et qui me rappelle l’emphase du Metal Industriel plus particulièrement celui du grand Godflesh.
« Blight's End Angel » et son entame acide et très psychédélique tout en saturations, la composition évolue un peu comme sur « Thorn In The Lion's Paw » et donc rappelle aussi Isis sur certains passages. « The Deal » est l’autre titre monumental de l’album ! Comme avec « Hollow King » on a à faire à une composition polymorphe et chaotique tout du long des 13 minutes qu’elle dure. Le rebondissement Southern et Sludge à 3 minutes 40 secondes est une pure merveille ! L’album fini comme il a commencé par « The Radiance Of Being » une plage Ambient, Drone et Noise. D’ailleurs j’en profite pour dire que les deux morceaux instrumentaux ainsi que certains passages insérés dans les autres compositions m’ont évoqué certains travaux de Neil Young comme ceux qu’il a réalisés pour la bande originale du film Dead Man. Sumac nous propose un voyage vraiment intense et contrasté rempli de prouesses rythmiques qui ne peuvent laissez l’auditeur indifférent !
Je recommande The Deal à tous les amoureux de Godflesh, Isis et Neurosis ainsi qu’à tous les amateurs de Metal Extreme en général. La musique de Sumac est à la croisée des chemins entre Ambient Drone, Sludge Metal, Postcore, Metal Industriel et Musique Expérimentale. La production du son est superbe ! Une nouvelle fois Profound Lore Records a eu du nez en signant Sumac et ajoute à son catalogue un projet novateur, ambitieux, virtuose, chaotique, contemplatif, aliénant et nostalgique à la fois. J’ai tout apprécié dans The Deal ! Croyez moi c’est de la très bonne came !
Profound Lore Records / 2015
Tracklist (53 minutes) : 1. Spectral Gold 2. Thorn In The Lion's Paw 3. Hollow King 4. Blight's End Angel 5. The Deal 6. The Radiance Of Being.
01. Le nouvel album, God-Given Right, sortira d’ici quelques semaines. Quel est ton état d’esprit concernant ce nouveau chapitre ?
Michael Weikath : Je dois bien avouer avoir été agréablement surpris des premières réactions face à ce disque, de la part des médias surtout. C’est important pour nous d’avoir ce retour car tu n’es jamais sûr de rien malgré les années et l’expérience. Tu as beau être heureux du résultat, être confiant, le juge de paix reste les fans, une fois que le disque sort du cercle restreint du groupe et du label. Depuis quelques jours, les compliments peuvent de la part de ceux que nous rencontrons, certains affirment même que ce disque est encore meilleur que Straight Out of Hell. C’est étrange. Nous n’avons pas trouvé de formules magiques malgré les années pour être sûrs qu’un disque va plaire et avoir du succès.
Je préfère finalement adopter la méthode Coué et me dire que nous n’avons rien proposé de mauvais sur ce disque et que nous restons dans la continuité de ce que nous offrons depuis le Keeper of the Seven Keys 3. Notre line-up est stable et nous avons à chaque fois appliquée la même recette. Nous avons trouvé notre confort, notre bonne façon de faire pour composer, enregistrer et mixer un disque, entourés de la même équipe. Ces gens et cette façon de faire ont fait leur preuve dans le passé, cela nous convient ainsi. Nous avons confiance, qu’est-ce qui pourrait aller mal ? Notre producteur (Charlie Bauerfeind) fit partie de la famille et il nous dirait honnêtement si tel ou tel élément ne lui convenait pas ou lui semblait être hétérogène avec le reste. Et il n’est pas intervenu cette fois-ci et donc tu avances dans ton processus de création en essayant d’être le meilleur possible.
02. C’est la première fois que vous enchainez cinq albums avec le même line-up. Avez-vous trouvé les bons membres du groupe ou êtes-vous devneus trop vieux pour virer des membres (rires) ?
Je pense être entouré des bonnes personnes et je l’espère vraiment. Je serai déçu si l’avenir me donnait tord mais nous avons désormais un très bon environnement de travail. Nous aimons tout simplement passer du temps entre nous et nous prenons alors beaucoup de plaisir, l’ambiance passe vite à la franche rigolade. Nous pouvons faire des vannes les uns sur les autres sans blesser personne car nous savons qu’il ne s’agit que de blagues, rien de très sérieux là-dedans. C’est comme une famille, ou un mariage si tu veux, et nous avons tous mis tellement d’effort pour arriver à ce résultat qu’il serait désormais contre-productif de bouleverser cette organisation. La simple logique, la recherche d’efficacité plaide pour la continuité actuelle.
03. Tu le mentionnais mais c’est le sept ou huitième album avec Charlie. Peux-tu désormais envisager de travailler sans lui ?
Ce serait difficile car nous nous connaissons tellement bien maintenant, nous savons les bons et les mauvais côté de chacun, les forces et les faiblesses de l’autre. Si je devais dans l’avenir travailler avec un autre producteur, il vaudrait mieux que ce soit un projet amusant qui vaille le coup. Charlie travaille vite et bien car il possède une grosse expérience et applique une méthode et des paramètres efficaces. Je devine que d’autres producteurs sont plus aventureux et pourraient atteindre le même objectif mais je ne pense pas qu’ils puissent être aussi préparés que lui.
Même avec beaucoup d’expérience il serait ardu d’égaler tous les réglages et les configurations préparées et maîtrisées par Charlie. Il anticipe tout et possède une parfaite maîtrise technique. Pour te donner un exemple il travaille sur une ébauche de mastering alors qu’il prépare à peine la phase de mixage puisqu’il termine la phase d’enregistrement. C’est fou d’agir ainsi, il sait ce qu’il fait de façon logique et il anticipe de façon extrêmement rigoureuse et d’une rare efficacité. Je serais bien incapable moi-même d’agir ainsi. Je connais certaines personnes avec qui il serait très amusant et agréable de travailler mais pas sûr qu’ils puissent obtenir les mêmes résultats.
04. J’ai lu sur internet que le groupe avait atteint de nouveaux sommets de vente avec l’album précédent dans les charts (en Allemagne, Japon et Finlande par exemple). As-tu été surpris de cela après plus de trente ans de carrière ?
Oui c’est vrai mais finalement, si tu parviens années après année à conserver de très hauts standards de qualités, t’améliorant ici et là par petites touches à chaque fois, tu peux atteindre un tel résultat. Si tu prends Gambling with the Devil ou Seven Sinners, cela a chaque fois été réalisé par des gens d’expérience et tu construis petit à petit ta confiance, à force de faire du deviens encore meilleur et tu peux encore parfaire ton art. Nous conservons un process très similaire à chaque fois et tu peux simplement espérer ne pas dégrader la qualité de ton travail avec le temps. Si nous ne faisons pas les idiots et conservons ainsi cette esprit, cette éthique de travail, nous continuerons à nous améliorer et cette tendance positive peut perdurer avec de plus en plus de gens qui apprécieront notre musique.
Nous sommes sur une pente ascendante et je ne voudrais pas interrompre cette tendance. Je préfère un groupe solide, avec des fondations consolidées et saines que tout le monde respecte et qui génère des promesses positives concernant son travail. Je conserve un grand souvenir de notre concert à l’Olympia ici à Paris. Ce n’était pas le stade de France mais une salle prestigieuse et un environnement magnifique. Ce fut un vrai pas en avant pour HELLOWEEN, un moment à marquer d’une pierre blanche. Je préfère l’Olympia à d’autres salles parisiennes car tu y trouveras un supplément de magie, un goût d’inattendu. Tout sonne mieux.
05. Quelle a été ta contribution en tant que compositeur pour ce nouvel album ? Dans la passé du composait beaucoup, un peu moins ces temps-ci. Comment trouvez-vous l’équilibre entre les trois principaux compositeurs dans le groupe ?
Eh bien j’ai composé « Battle’s Won », « Creatures in Heaven » et « Claws », soit trois chansons au total. Sur Master of the Rings (1994), nous avions finalement utilisé pas mal de titres composés précédemment. En effet, pour Chameleon (1993), j’avais composé beaucoup et il me restait pas mal de matériel inutilisé. Ces chansons existaient déjà sous une forme ou une autre (à l’exception de « Soul Survivor »), sous forme de démo par exemple. Et à chaque fois, il me restait des choses à la fin de chaque disque. De l’époque Master of the Rings, j’ai utilisé certains éléments pour Time of the Oath… Mais plus tu avances ainsi plus tu épuises ton stock et plus tu dois travailler et composer de nouvelles chansons. Et le temps passe à toute vitesse et je ne peux composer aussi vite.
Une chanson comme « Kings will be Kings » prend du temps car elle contient des passages complexes, beaucoup de détails. De la même manière, des titres plus simples et directs comme « Can Do It » (Gambling with the Devil) nécessitent aussi un certain travail, comme sur la partie de piano de cette chanson en particulier. J’en suis fier car tout a été édité, je ne joue pas de piano et pourtant je suis parvenu à un joli résultat. Mais cela prend du temps… Pour ce disque, je travaillais sur environ six chansons en même temps et puis j’ai préféré en terminer trois qui avaient un joli potentiel et sonnaient déjà bien plutôt que livrer cinq titres à moitié composés seulement. Voyant le temps filer, j’ai arrêté de travailler sur les trois autres chansons pour fournir à temps les démos des autres. Il fallait que je rédige les paroles, que j’ajoute le chant sur ces démos…
A la fin, tout doit être propre, optimisé pour pouvoir les présenter aux autres. Les titres restés en rade ne sont pas perdus, je les retravaillerai sans doute pour la prochaine fois, tout cela avec les nouvelles idées qui me seront venues d’ici là.
06. Pourquoi avoir resigné avec Nuclear Blast, le precedent datait de l’époque Rabbit Don’t Come Easy ?
Le temps de notre renégociation de contrat était arrivé après Straight Out of Hell et une personne en particulier au sein de management de Sony nous avait voulu à l’époque et nous avait récupéré alors que SPV connaissait de grosses difficultés. Mais cette personne était en partance, peut-être pour prendre sa retraite ou s’occuper de sa famille et donc nous ne savions pas qui allait alors s’occuper de nous alors que jusqu’à présent nous pouvions bénéficier d’un bel environnement de la part de Sony. Et alors que nous ne savions plus vraiment sur quel pied danser, Nuclear Blast nous a fait une proposition.
Nous nous connaissons, et ils continuaient à nous suivre. La proposition s’est avérée intéressante et nous avons signé. Finalement, ce processus est la façon normale de faire du business, chacun agit au mieux de ses intérêts sans esclandres si sang sur les murs. Tu fais face à une certaine situation et tu y réagis avec les éléments que l’on te propose. Un manager de qualité doit pouvoir alors saisir les bonnes opportunités pour son groupe, anticiper le futur.
07. Allez-vous tourner un clip pour le premier single, « Battle’s Won » ?
Non, ce n’est pas prévu. Au moment où nous parlons tous les deux, un clip vidéo avec les paroles vient juste d’être rendu disponible sur internet. Il s’agit de faire parler du disque à venir et d’encourager l’appétit des fans. Par contre une vidéo pour la chanson éponyme est bien dans les tuyaux.
08. Vous avez à nouveau travaillé avec Martin Häusler pour la pochette. Elle s’avère être pas mal mais je continue à regretter les visuels magnifiques comme ceux de Better than Raw. Quelle importance a les visuels, à tes yeux, pour un album ?
Tu parles du passé et c’était alors une autre époque. Le style grunge était très important et tout semblait prendre une approche assez cynique. Nous avons alors proposé Better than Raw et j’en suis très fier, ce fut un gros travail et un très bon disque. Et pourtant nous avions alors de nombreux détracteurs qui nous accusaient de ne pas évoluer de tourner en rond. Et ils prenaient souvent comme argument cette pochette qui tu aimes tant. Ce visuel résumait tout. Un vieil ami d’Uli (Küsch) l’avait réalisé. Mais les temps ont changé et notre approche aussi. Martin Häusler est un type très talentueux et il maximise au maximum le travail réalisé. Il porte différentes casquettes pour nous : en plus de la pochette il s’occupe des éléments de décors sur scène, des bannières utilisées en live…
Et donc il s’assure que le visuel du disque contient bien tous les éléments nécessaires et les bonnes proportions pour également faciliter son travail pour le décor de scène. Ils anticipent tout et sans lui nous aurions dû utiliser de multiples artistes pour gérer tous ces aspects-là. Il est photographe également. Du point de vue de notre Manager, c’est le type parfait car il travaille bien et livre les choses en temps et en heure. La beauté des pochettes sera appréciée différemment selon les gens, j’ai moi-même mes préférences mais il faut aussi prendre en compte le côté pratique de ces visuels pour la suite des évènements comme les tournées.
09. Michael, depuis le début de ta carrière, quelle chanson que tu as composée te rend le plus fier ?
Je dois avouer avoir tellement joué depuis tant d’année « Eagle Fly Free » que je sature et que je ne peux plus l’écouter avec plaisir désormais. A part cela, il y a en a beaucoup « The Saints », « Burning Sun » et je suis très fier de toutes cela. Et un « Dr Stein » ? Non je n’en suis pas particulièrement fier car il s’agit d’un amalgame entre différentes parties volées venant d’autres groupes, en particulier THE ROLLING STONES. Et c’était amusant pour moi, presque une blague, je voulais en faire une simple Face B.
Car quand Kai Hansen chante sur la démo car Mickael Kiske n’avait alors pas eu le temps, tu ressens d’évidence la patte d’un JUDAS PRIEST et c’est bien pourquoi nous la jouons souvent en fin de set. Je sais à qui j’ai volé telle ou telle idée et pourtant ce titre est devenu le single alors que j’avais eu d’autres intentions. Je suis fier de beaucoup de choses mais je reste sur « The Saints » et « Burning Sun » qui restent des chansons de qualité. Mais j’aime aussi « Can Do It » et « Do you Feel Good ». Mais pas sûr que tout le monde soit d’accord avec moi.
10. Quand tu as créé POWERFOOL en 1978, pouvais-tu imaginer et même espérer continuer à publier des albums et faire des tournées dans le monde des décennies plus tard ?
C’était bien notre intention au début en tout cas. C’est bien pourquoi à un certain moment j’ai quitté POWERFOOL pour rejoindre IRON FIST qui comptait dans ses rangs Kai Hansen. Nous voulions pouvoir poursuivre une carrière dans la musique et faire ce que nous avons fait depuis ce temps-là. Nous avons été chanceux d’être dans les bons wagons mais vu de l’intérieur ce ne fut pas vraiment une grosse surprise. Nous avons beaucoup travaillé pour atteindre cet objectif.
Et enfin "Le Quizz de Metal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview:
01. Quelle est ta chanson préférée (tous artistes, époques…) ?
THE BEATLES, “She Loves You” ou “Let It Be”
02. Premier album rock acheté ?
Toujours les BEATLES, avec la compilation 1962-1966.
03. Dernier album acheté ?
EUROPE avec War of Kings
04. D’où est venue l’étincelle artistique ?
J’étais allongé dans l’herbe en train de regardé le ciel et j’ai eu alors ces idées de mélodies. Et puis j’ai entendu les BEATLES à la radio et ces chansons étaient très fortes. Beaucoup de bonnes choses alors à la radio: Petula Clark, des chansons d’Elvis. Et puis nous sommes allés au cinéma avec d’autres enfants pour voir les diamants sont éternels de James Bond et la chanson titre de Shirley Bassey m’a marqué. Et avec tous ces éléments, j’ai su que je voulais travailler en rapport avec la musique.
Il faut reconnaître que les métalleux, comme tout bon artiste, possèdent une belle imagination pour rebondir et tenter à nouveau leur chance. Au jeu des groupes nés de rien et qui tentent le coup en s’appuyant sur l’aura de ses membres, voici BLACKWELDER. La dernière tentative de ce genre qui me soit passée entre les mains s’appelait SERIOUS BLACK et accouchait d’un bon album (chronique ici) avant de se déliter partiellement lors des concerts en première partie d’HAMMERFALL. Espérons à notre candidat du jour de tenir un peu plus la longueur. Donc BLACKWELDER compte dans ses rangs des figures bien connues du petit monde Power Métal : Ralf Scheepers (PRIMAL FEAR), Andrew Szus (SEVEN SERAPHIM), Bjorn Englen (DIO DISCIPLES) et Aquiles Priester (PRIMAL FEAR, ex-ANGRA). Au moins la dimension internationale est bien là avec des musiciens venant d’horizons bien différents.
Gardons bien à l’esprit que ce projet appartient d’abord au guitariste américain Andrew Szucs qui a monté le groupe pour mener à bien son œuvre. Il a su pour cela s’entourer d’une belle équipe mais il reste bien le principal compositeur et la tête pensante de BLACKWELDER. Il faut prendre ce disque comme la suite logique du Believe in Angels de SEVEN SERAPHIM, son groupe principal. Son savoir-faire dans le domaine d’un Power métal traditionnel n’est plus à démontrer et ces dix chansons en son la preuve. L’approche choisie se veut sage, rien de révolutionnaire ici. Szucs mène les débats à travers ses riffs et ses harmonies, n’hésitant pas à donner encore plus d’épaisseur au son proposé via quelques parties de claviers et une section rythmique expérimentée. Les sol ne sont pas en reste, l’américain fait admirer gentiment sa technique. Ses camarades sont au diapason, ils ont tous assez d’expérience pour fournir la prestation attendue. BLACKWELDER se plait à sortir parfois des sentiers battus Power Métal pour se tourner vers le néo-classique (« Adeturi ») ou le plus progressif (« Spaceman »).
Sans atteindre des sommets, Le quatuor international offre une solide prestation. La travail a été sérieux et appliqué et à part une production parfois un peu faiblarde, vous trouverez passer quelques moments sympathiques ici. On peut quand même s’interroger sur l’avenir du groupe tant il ressemble au projet solo de Szucs entouré de quelques mercenaires interchangeables. Nous serons de toute façon vite fixés.
Tracklist (49:25 mn) 01. The Night Of New Moon 02. Spaceman 03. Adeturi 04. Freeway Of Life 05. Inner Voice 06. With Flying Colors 07. Remember The Time 08. Play Some More 09. Oriental Spell 10. Judgement Day