Ne vous fiez pas aux apparences, les italiens de THE BIG JAZZ DUO ne sont absolument pas ce qu’ils prétendent être. Pour résumer en quelques mots, il ne s’agit pas d’un duo mais d’un quintet originaire d’Alessandria en Italie et vous ne trouverez rien de jazz là-dedans mais plutôt neuf salves destructrices Deathcore/Death Metal. Quand je vous disais que l’habit ne faisait pas le moine dans ce cas-ci.
Le groupe est jeune puisque l’aventure n’a débuté qu’en 2013. Très rapidement, cette même année, les transalpins se font remarqués et signent avec Fire Was Born Records pour oublier un premier EP titré Of Imperishable Heroes. Cette belle carte de visite leur permet de multiplier les opportunités scéniques en compagnie de leurs camarades de BETRAYING THE MARTYRS ou encore SKYHARBOUR. Finalement, en 2015, ils franchissent le Rubicon et grave sur bande un premier album qui nous occupe aujourd’hui, Enemy.
Alors on ne va pas se mentir, THE BIG JAZZ DUO ne fait pas la dentelle, le subtil, le mélodieux et le doux. Dès les premières secondes de « Limbo » et pour la demi-heure qui suit, tout le monde aux abris devant la violence de l’offensive. Pour mes chastes oreilles, au moins l’épreuve reste courte avec neuf titres et à peine 30 minutes de sévices. Mais il serait malhonnête de ne pas remarquer que les italiens font preuve d’un savoir-faire certain pour pondre des riffs tranchants typés Death et que la section rythmique basse/batterie martèle comme si elle était damnée. Dans ce maelström de violence calculée une certaine complexité apparait, quelques orchestrations viennent apporter une épaisseur et ampleur supplémentaire aux chansons. Les atmosphères s’avèrent obscures, inquiétantes tout en conservant l’attrait et la séduction du plus profond obscure. Techniquement parlant rien à redire, chaque musicien assure une belle prestation et Thomas Franceschetti growle comme un chef.
Enemy n’est pas un album à mettre entre toutes les mains. Vous avez intérêt à avoir l’estomac bien accroché pour profiter au maximum des offensives italiennes. Malgré son approche extrême mais le disque reste soigné sur le fond mais aussi sur la forme avec un son puissant et clair rajoutant encore à l’efficacité de la déflagration. La joli pochette en plus ne gâche rien. A découvrir.
Oshyrya (7,5/10)
Fire Was Born Records / 2015
Tracklist (31:23 mn) 01. Limbo 02. The Shepherd 03. Descent 04. RavenHeart 05. All Those Who Wander Are Lost 06. The Hollow Sunset 07. Haunted 08. The Three Beggars 09. This Darkest Hour