Archive for juin, 2015

Draath – Black Slumber

Après Primitive Man voilà encore une chronique que je n’avais pas programmée au départ ! Je suis tombé sur la page Facebook de manière incongrue et le soigneux de l’artwork allié à ma très grande curiosité ont fait le reste. Pour tout vous dire j’ai été immédiatement happé par cet obscur projet qui nous vient des USA, de Richmond en Virginie pour être plus précis. Quand je dis « obscur » c’est un terme adéquate puisque à part une page Facebook et une page Bandcamp quasi vierges de toute information en rapport avec cette formation, j’ai dû aller chercher du côté de Metal Archives (Metallum). C’est d’ailleurs grâce à Metallum dont je n’aurai de cesse de vous vanter les vertus que j’ai pu recueillir le peu d’infos que je vous rends dans cette chronique.


Sachez que comme pour Downfall Of Nur (chronique ici), Panopticon (chronique là) ou The Clearing Path dont je vais vous gratifier d’une chronique très prochainement, Draath est le projet d’un seul homme ! J’ai aussi appris que les cinq longues titres qui composent ce premier album ont été enregistrés en 2008 et ne sont disponibles que depuis le 24 Mai en téléchargement via  Bandcamp (cliquez ici). Profitez-en car comme nous allons le voir la musique de Draath vaut le détour !  En Juillet prochain ces cinq titres de Black Slumber seront édités en K7 audio pro par Obscure Vanity (Facebook ici).

 
Comme je le disais la musique de Draath est vraiment pas mal pour le premier essai d’un seul homme ! On évolue tout au long entre un Black Metal spectral presque Ambient et un Black /Death metal primitif, caverneux voire explosif par moments. Le genre de musique que des groupes comme Antediluvian, Wrathprayer, Portal, pratiquent. Draath nous concocte par le biais de ses longues compositions une sorte de vortex sonore au climat oppressant, malsain et incantatoire mais paradoxalement le tout sonne de manière assez confortable ! Oui je sais je suis complétement taré ! Faites l’essai et vous saisirez peut-être ce que je veux dire !


L’intégralité des morceaux forme un tout évolutif et cohérent. Je trouve même que l’enchainement des morceaux forme une boucle  qui invite l’auditeur à réécouter le tout inlassablement. Comme je le disais plus haut tous les morceaux ont un aspect incantatoire voire une emphase transcendantale. Comme sur « Invocation I – Black Void of Slumber » avec sa longue intro d’incantations païennes et shamaniques surplombées de lents et profonds battements de tambours ou la trame de « Invocation III – The Black Portal » avec ses Down tempo et ses riffs tournoyant et lancinant.  J’aurai pu citer le très spectral « Invocation IV – Descent Into Darkness » tout aussi lancinant. Ces aspects contrastent avec les nombreuses explosions de violences qui menacent à tout instant sur l’album comme sur le terrorisant dernier titre « Invocation V – Arrival Acceptance of the Throne of Hell ».


Encore une fois je préviens que la musique présentée par Draath n’est pas à mettre entre toutes les oreilles ! Il s’agit du Metal dans ses retranchements les plus extrêmes et autant vous dire que la séduction ou les chorus racoleurs ne sont pas du tout à l’ordre du jour ! Votre serviteur a été littéralement happé et a énormément apprécié la musique que Draath nous présente avec Black Slumber. Vous commencez peut-être à savoir maintenant que je soutiens becs et ongles cette scène la plus sombre et extrémiste de notre Metal contemporain car je lui trouve un énorme charme et une authenticité certaine ! Pour sûr Draath peut être fier car il en est un digne et doué représentant !


FalculA (8/10)


Facebook Officiel
Bandcamp Officiel

 
Autoproduction – Obscure Vanity  / 2015
Tracklist (34:20) : 1. Invocation I – Black Void of Slumber 2. Invocation II – Journey Within the Shadows of Death 3. Invocation III – The Black Portal 4. Invocation IV – Descent Into Darkness 5. Invocation V – Arrival Acceptance of the Throne of Hell.

Killer – Monsters of Rock

Les vétérans Belges de Killer, qui célèbrent cette année leur trente-cinquième anniversaire, n’ont jamais bénéficié, y compris en leurs terres, d’une réelle renommée, jouissant surtout d’un succès d’estime. A l’instar de nos compatriotes de Vulcain, Killer fait partie de la cohorte de groupes catalogués Motörhead national.

« Monsters of Rock » est le septième album studio du groupe et surtout, le premier qui nous est proposé depuis « Immortal » (2005) sorti il y a quand même dix ans !

Ce disque rempli jusqu’à la gueule, à la production contemporaine mais respectant les standards du groupe, renferme pas moins de quinze morceaux.

Généralement une entreprise aussi massive est synonyme valeur très inégale des compositions, mais ce « Monsters of Rock » vient se poser en exemple qui contredit la règle. En effet, œuvrant dans la continuité d’un Heavy-Metal / Rock’n Roll burné et solidement interprété, hormis le plus faiblard « Danger Zone »,  du titre éponyme, à « The Reactor » en passant par « Back to the Roots » cet album s’intègre sans rougir à la discographie du groupe.

Les dix années d’attente sont certainement à l’origine de cette richesse, et on arrive bien vite à la conclusion que la qualité cet opus devrait servir de source d’inspiration à bien des anciennes formations qui nous servent des ersatz d’albums qui ont bien du mal à supporter la comparaison avec les réalisations passées.

Lors de leur concert au Keep it True de cette année les Killer ont délivré une prestation de haut niveau qui donne rudement envie que les Belges aient l’opportunité de prendre les routes Européennes pour une tournée visant à soutenir ce très bon « Monsters of Rock » !

Aller hop la flamme est rallumée, et je vais de ce pas me replonger dans la discographie de Killer !

Murder-One (08/10)

Site officiel : users.pandora.be/4-killer

Facebook officiel : www.facebook.com/groups/398215435231

Mausoleum Records / 2015

Tracklist (67:03) : 01.Monsters of Rock 02.No Exception to the Rule 03.Shotgun Symphony 04.Back to the Roots 05.No Way Out 06.Danger Zone 07.Firestorm 08.Deaf, Blind and Dumb 09.Forever Metal 10.Children of Desperation 11.Hold Your Head Up High 12.Making Magic 13.The Reactor 14.Rock City 15.Fake

J’ai souvent parlé dans mes chroniques de la galaxie Sludge Metal et des nombreux systèmes qui la composent (Sludge Doom, Southern Sludge, Sludge Metal et j’en passe). Tout comme j’ai souvent mentionné Withered un groupe américain  qui m’est cher et qui, à mon avis, fait partie de ses nombreuses formations revigorant le Metal Extrême traditionnel (Black, Death, Doom et leurs dérivés). Je me rappelle avoir souvent dit dans le milieu des années 2000 que le renouveau du Metal Extrême passerait immanquablement par la case Sludge Metal et force est de constater que je n’avais pas tort ! Je pourrai vous sortir toute une ribambelle de groupes tous aussi talentueux les uns que les autres et qui métissent à merveille le Sludge au Metal Extrême : Inter Arma (chronique ici), Sepentine Path (chronique ici), Call Of The Viod (chronique ici), Barishi (chronique ici), Usnea (chronique ici) ou Thaw (chronique ici), Withered, Indian, Bastard Feast voire The Howlling Wind/Nightfeld.

 
Mais revenons à nos moutons et à Primitive Man un groupe originaire de Denver dans le Colorado. Si je vous ai parlé de Whitherd en introduction à cette chronique, c’est qu’il y a une filiation directe entre les deux groupes ! En effet Ethan McCarthy officie dans les deux formations au poste de guitariste et au chant. On peut noter aussi une similarité dans la musique que les deux groupes pratiquent à savoir un fort attrais pour la Black Metal et le Death Metal de type Oldschool ainsi que pour les Down tempo et le Doom Metal. Le tout étant plus épuré et moins sophistiqué (moins technique notamment) chez celle de Primitive Man.


Home Is Where the Hatred Is est une sortie qui succède à un premier album Scorn (2013) (chroniquede Mr Porn ici) et à une multitude de divers split album ainsi que deux singles Loath (2014) et Futility (2015). La discographie du groupe est en streaming intégral sur leur Bandcamp (ici). Cet EP s’inscrit dans la continuité de leur premier album avec toujours cette prod sans fioritures mais ultra carrée et massive. Le trio est vraiment doué pour ce qui est de nous éclater les cages à miel à grand renfort de larsens, de Down tempo dévastateurs et de blastbeat explosifs comme sur les monstrueux « Bag Man » et « Loath ». J’ai adoré « Downfall » qui m’a beaucoup fait pensé à du Autopsy en son début et qui se mute progressivement en hybride Sludge Metal, Black Metal et Doom metal. Tous les vocaux de ce EP sont exceptionnels : à mi-chemin entre les puissant deathgrowl très caractéristiques d’un Chris Reifert (Autopsy) et les cris écorchés et abrasifs communs au Sludge Metal. La fin du morceau « Loath » est un grand moment de terrorisme vocal !

 
La musique de Primitive Man ravira les amateurs de sensations fortes, soyez en sûr ! Elle conviendra autant aux amateurs de Sludge Metal bourrin qu’aux puristes que sont les adorateurs de Death metal Oldschool, de Doom Metal Extrême ou de Black Metal. Une musique à la croisée des genres, extrême, sans concession, indépendante et terroriste à souhait jusqu’au bout des ongles ! Cet EP nous fera agréablement patienter en attendant une nouvelle sortie de Withered…

 
FalculA (8/10)


Facebook Officiel
Bandcamp Officiel (où Home Is Where the Hatred Is est en streaming)


Relapse Records / 2015
Tracklist (31:12) : 01. Loathe 02 Downfall 03. Bag Man 04. A Marriage With Nothingness.