01. Pouvez-vous présenter à nos lecteurs SHUFFLE ?
Nous faisons du rock alternatif aux multiplies influences nous ne voulons pas nous limiter. Dans cela va du hip hip à une approche parfois jazz, pop, rock alternatif, progressif. Si nous devions citer des groupes nous pourrions dire DEFTONES, INCUBUS, un peu LIMP BIZKIT, en fait nous sommes assez branchés par la vague fusion en Californie dans les années 90. Il faut également ajouter dans nos influences communes tout ce qui est prog comme PORCUPINE TREE o use genre de groupe. Notre objectif est de pouvoir mélanger toutes ces influences, c’est un peu le grand écart, assez difficile à définir. C’est un gros mix de tout cela.
02. Si vous deviez résumer le groupe et sa philosophie ne trois mots et pourquoi ?
Bande de potes / amis
Passion
Rock n’Roll
03. Quel est votre état d’esprit un mois après la sortie d’Upon the Hill, quels sentiments dominent sur ce disque avec le recul ?
Nous sommes très fiers et très contents de ce que nous avons fait. Que ce soit enfin sorti et en plus nous avons reçu beaucoup de retours positifs, des médias ou des gens qui nous suivent depuis le début, des nouveau fans. Nous sommes heureux de pouvoir toucher tout le monde, nous n’évoluons pas dans une niche et donc notre grand-mère peut écouter le Cd… Oui il y a un certain soulagement mais en fait tu te rends compte que ce n’est jamais terminé, avec désormais la période des concerts qui s’ouvrent devant nous.
Quand tu es en studio tu te dis que vivement que le disque sorte et que cette partie-là soit terminée mais cela ne reste que la première pierre de l’édifice, ce n’est que le début, et il reste encore tout à construire. Mais le sentiment qui prédomine c’est la satisfaction. Nous avons énormément travaillé sur cet album pendant deux ans, nous avons fait beaucoup de pré-production chez nous ce qui fait que le résultat final reste maîtrisé mais à la réécoute, après plusieurs semaines, tu te dit toujours que tu aurais pu faire autrement ceci ou cela. Mais le sentiment est bien moins fort cette fois-ci par rapport à notre premier EP, où là nous étions beaucoup moins bien expérimentés, nous savions alors moins vers où nous voulions aller.
Là, nous savions exactement ce que nous voulions à tel ou tel endroit, un travail très préparé à l’avance et très réfléchi. Grâce à la pré-production, nous sommes arrivés en studio en sachant exactement ce que nous allions faire. Un grande partie du champ des possibles avait été balayé en amont. Ne pas perdre du temps et faire sonner cela exactement comme nous l’entendions. Nous avons toujours agi ainsi depuis nos débuts, nous nous enregistrions alors avec nos téléphones portables… Cela nous a paru naturel et cela représente en plus une grosse économie de temps et d’énergie.
04. Comment s’opère la magie au sein du groupe et nait une nouvelle chanson ? Quelle est la dynamique interne ?
Et bien souvent Jordan notre guitariste chanteur amène des paroles ou une idée de mélodie pour différents instruments et là différents méthodes existent. Soit on va tous rebondir et construire à partir de ces idées lors de jam par exemple. Dans tous les cas cette idée de base est toujours retravaillée tous ensemble pour que chacun y mette sa patte et puisse se l’approprier. Cela peut prendre pas mal de temps, cela reste assez variable. Nous avons l’habitude de faire pas mal de version d’un même morceau, de construire des versions alternatives et pour certaine nous avons travaillées sur presque cinquante versions avant d’être vraiment contents et d’avoir trouvé le bon équilibre, en tout cas celui qui nous plait.
Parfois cela restait très rock et assez simple et après l’avoir joué en concert, on s’est dit qu’il manquait quelques chose, de l’épaisseur et nous l’avons retravaillée. Cela ressemblait trop à ce que nous faisions par ailleurs et bref nous voulions lui casser le gueule et tout chambouler. Jordan est vraiment le compositeur du groupe mais après y met sa patte et on se limite pas à nos instruments car nous avons tous plusieurs cordes à notre arc. Cela dépend chaque fois, chaque situation est différente pour telle ou telle chanson. Nous avons une vraie cohésion de groupe.
05. Au niveau des paroles quel message, comment cela se passe ?
Jordan s‘est charge également. Au début nous avons vraiment essayé de faire cela en commun tous ensemble mais rapidement nous nous sommes rendu compte que ce n’était pas simple. Le chanteur doit croire et comprendre complétement les paroles qui doivent lui ressembler puisque c’est lui qui les chante et doit leur insuffler une âme. Tous les thèmes abordés nous parlent et il y a toujours une certaine validation au niveau du groupe pour que chacun s’y reconnaisse aussi mais si nous ne contribuons pas directement au processus d’écriture. Et puis nous lui faisons totalement confiance, pas de problème. Cela se fait au feeling.
06. Que pouvez-vous nous dire des sessions d'enregistrement d’Upon the Hill ? Avez-vous changé votre façon de travailler par rapport à Desert Burst ?
Pour Desert Burst nous étions plus jeune, c’était notre première fois en studio et nous ne savions pas vraiment ce que nous voulions ni où nous allions. Nous n’avons de méthode particulière en studio, nous avons essayé plein de choses, parfois d’enregistrer piste par piste, des fois en live… Nous avons bien sûr beaucoup appris de nos erreurs, des choses qu’ils n’auraient pas fallu faire autrement sur l’EP pour corriger le tir sur l’album. Nous avons quand même pris deux ans pour mener à bien le projet de cet album. Nous ne voulions pas non plus prendre trop de temps mais suffisamment pour faire bien les choses.
Le prochain opus est déjà en chantier. Nous avons la chance d’avoir écrit pas mal de chansons depuis le début du groupe. Pour cet album-là par exemple nous avions une petite trentaine de morceaux qui ont été secoués et remaniés profondément pour certains. Donc pour que tout soit cohérent nous avons fait une grosse sélection des morceaux et ensuite des versions de ces chansons. En fait le processus de création n’est pas si réfléchi que ça. Cela dépend de l’humeur… Aujourd’hui il faut beau et donc nous allons travailler un morceau de tel style… Il n’y a pas de règle.
07. Pourquoi avoir fait le choix du crowfunding pour sortir cet album ? Est-ce l’avenir du music business ?
Oui en premier nous avions besoin de sous mais le but de l’opération visait aussi plus haut. Cela nous a permis d’utiliser cet outil pour impliquer dans ce projet notre base de fan mais aussi des gens extérieurs qui ont pu nous découvrir grâce à cela. Cela donne plus de poids à la contribution des personnes à se dire qu’elles ont participé à l’aventure. Et tout simplement les impliquer dans le projet. Et est-ce l’avenir ? Je le pense vraiment car tout le monde sait qu’il n’y a plus d’argent dans l’industrie musicale. Cela signifie se débrouiller par nous-même et cette indépendance est notre force. C’est l’avenir au même titre que le co-voiturage ou tous les systèmes de partage, recentré sur le local, de particulier à particulier.
08. Pourquoi avoir fait le choix d’enregistré aux Studio Soyuz et Studio 180 à Paris par Arnaud Bascuñana (DEPORTIVO, LUKE, NO ONE IS INNOCENT…) ?
En fait deux studios car nous avons fait cela en deux sessions. La première au studio Soyuz en janvier 2014 sur une semaine. Et nous avions besoin de son rapidement, trois titres, afin de pouvoir démarcher labels, tourneurs… et il fallait pouvoir leur fournir quelque chose. Nous voulions profiter du contexte qui nous semblait favorable. Et après les premiers bons retours, nous avons calé une deuxième session au Studio 180 en octobre 2014. Depuis l’EP, le groupe avait aussi évolué et nous voulions atteindre un autre niveau, son, production… Et cela ne convenait donc pas à l’image que nous voulions donner en 2014 pour démarcher et nous faire connaître. Nous rejouons certaines chansons en live mais retravaillées, avec plus de pêche…
La deuxième session s’est étalée sur deux semaines environs. Avec des jours réservés pour certains instruments, deux ou trois jours la batterie… Nous voulions le son le plus direct et naturel possible. Le choix d’Arnaud est un peu un hasard, nous ne savons pas trop pourquoi d’ailleurs. Nous avons eu un premier rendez-vous Skype et le feeling est passé tout de suite je crois. Et c’est surtout cela qui nous a mis en confiance. Nous cherchions l’aventure humaine aussi et nous écoutons la même musique, nous sommes tous geeks du matos et des instruments et la journée est passée super vite, on était potes sans le savoir. Il a apporté sa méthode de travail. Nous cherchions aussi avec luio le ros son californien et nous en sommes su coup très contents. Donc pour la suite sans doute avec lui, on se connait et donc on pourrait bosser mieux et plus rapidement.
09. Qu’avez-vous appris lors de cette centaine de concerts (SHAKA PONK, DIRTY LOOPS…) ?
Oui nous avons appris à leur contact en particulier SHAKA PONK. Nous avons aimé cette façon de tout gérer et prendre en charge eux-mêmes, cela nous a fait réagir et nous a inspiré. Au niveau musical beaucoup moins car ce n’est pas notre style, nous ne sommes pas inspirés par des groupes français, nos envies viennent de l’étranger.
10. Comment avez-vous travaillé l’aspect visuel comme la pochette ?
Déjà c’est loin d’être un exercice facile. Représenter par une image notre musique. Et en fait c’est nous qui l’avons fait nous-mêmes. Je suis infographiste et c’est ma copine qui a dessiné certains éléments. Donc cela s’est fait à la maison, tous ensembles, derrière l’ordinateur, en plusieurs étapes. Il y a quand même une réflexion derrière ce visuel, cela reflète nos paroles, ce regard sur le monde pas franchement beau avec cet avant plan triste, rocailleux, mais avec quand même une note d’espoir avec la vie qui reprend ses droits. Nous voulions faire passer cette idée et cela nous sommes satisfaits.
11. Comment voyez-vous la scène métal française vue du Mans ?
Au Mans il existe une scène métal assez présente en fait. En ce moment c’est mieux mais pendant longtemps nous n’avions plus de salle ou de lieu pour développer et faire connaître ces groupes. La scène est riche et variée. Et il y avait le Fury Fest qui est devenu le Hellfest qui était chez nous avant.
12. Quels sont vos espoirs et attentes pour SHUFFLE ?
Et bien tourner le plus possible et pouvoir proposer le maximum de clips et de promo au groupe pour faire connaître cet album. On a sorti un clip pas longtemps et nous avons le projet d’un autre. Une tournée en Allemagne à l’automne qui est sur les rails à confirmer. Nous rêvons de l’Australie, des Etats-Unis… Nous voulions tourner outre-Manche mais c’est tombé pendant les JO de Londres donc c’était pas évident. Donc consulter le site ou la page Facebook !
Et enfin "Le Quizz De Metal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview:
01. Quelle est votre chanson préférée (tous artistes, époques…) ?
« Under Pressure » de QUEEN et David Bowie
« Walking of the Moon » de THE POLICE
2. Premier album acheté?
American Idiot de GREEN DAY
Hybrid Theory de LINKIN PARK
3. Dernier album acheté ?
On passe par Spotify donc on achète peu…
Le dernier ANIMAL AS LEADERS, un truc que je n’avais jamais entendu, une énorme claque…
Moi le dernier (hәd)p.e.
04. D’où est venue l’étincelle qui t’as donné envie de devenir musicien ?
Moi mon beau-père avait un studio d’enregistrement et il était batteur donc j’ai baigné là-dedans depuis que je suis petit. J’avais une batterie à disposition.
Moi dans ma famille tout le monde, mes parents, jouait de ma musique et donc nous avions des instruments à disposition et du matériel donc cela s’est fait naturellement.
Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)
Chronique de l'album ici