oshy_13072015_Gavi_HarrisA chaque sortie d’un album solo d’un des ex-futurs membres de PORCUPINE TREE, il est effrayant de constater à quelle point ces artistes sont individuellement doués. Ils ont su faire des merveilles tous ensembles mais on devine les féroces batailles créatrices qui devaient avoir lieu à chaque nouvel enregistrement. La magie n’est pas la même mais à défaut de pouvoir écouter avant (très) longtemps un nouveau PORCUPINE TREE, chacun nous régale l’un après l’autre. Après Steven Wilson et Richard Barbieri, Gavin Harrison (batterie et percussions) apporte lui aussi sa pierre à l’édifice.

Il avait déjà fait parler de lui depuis la mise en congélation de son groupe principal en collaborant à plusieurs reprises avec le bassiste 05Ric. The Man Who Sold Himself (chronique ici) avait su à l’époque enchanté notre camarade Poney. Alors qu’il travaille avec KING CRIMSON sur les tournées à venir, le père Harrison se rappelle à notre bon souvenir à travers ce disque assez bizarre où il présente sa réinterprétation de différents titres de PORCUPINE TREE. Il a modifié tous les arrangements de ces titres qui figurent parmi ses favoris, se les réappropriant et les adaptant à un big band. Il aura fallu environ cinq années de travail pour arriver au bon équilibre, à l’équilibre subtil souhaité par Gavin Harrison. Les codes des chansons originales ont explosés, nous sommes parfois dans une réinterprétation free-jazz avec énormément de cuivres et une folie, une ampleur nouvelle apportée par la configuration big band. Attendez-vous à être surpris, on ne parle plus de rock progressif ici. Connaissant le bonhomme, la maîtrise et la maestria technique sont bien sûr de la partie sans que cela ne tombe jamais dans la démonstration stérile. Sur le papier, tout semble parfait mais cette avant-gardisme m’a laissé sur le pas de porte. Votre serviteur n’a jamais vraiment réussi à rentrer dans ce Cheating the Polygraph. Plus le disque avançait plus le côté lent et suranné de l’ensemble me sautait au visage. Malgré de belles qualités d’interprétation, l’ennui finit toujours par l’emporter.

Avec le recul, difficile de vraiment savoir à qui recommander cet album. Mêmes les fans acharnés de PORCUPINE TREE pourraient ne pas retrouver ici leurs petits et n’écouter que d’une oreille discrète des huits réinterprétations. Gavin Harrison est un musicien extraordinaire mais il s’est fait plaiqir de façon un peu égoïste avec Cheating the Polygraph. Il a sans doute pris son pied avec ses camarades musiciens mais je crains de ne pouvoir dire la même chose de nous, pauvres auditeurs.

Oshyrya (06/10)

 

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Kscope / 2015

Tracklist (49:08 mn)] 01. What Happens Now? 02. Sound Of Muzak/So Called Friend 03. The Start Of Something Beautiful 04. Heart Attack In A Layby/The Creator Had A Mastertape/Surfer 05. The Pills I’m Taking (from Anesthetize) 06. Hatesong/Halo 07. Cheating The Polygraph/Mother & Child Divided 08. Futile