Je suis cette formation depuis leur première réalisation au titre éponyme Lychgate (2013), Hamster Forever nous avait d’ailleurs publié un news à ce propos (news ici). Etant un adorateur du mighty Esoteric, j’avoue que mon intérêt pour cette formation était au départ surtout due au fait que Greg Chandler (chant) participait à ce projet. Par la suite j’ai appris que Lychgate était un projet né des cendres de Archaicus qui était l’exutoire solitaire de Vortigern (Guitares, Chant, orgue, claviers et Piano). Il s’est alors associé à Greg Chandler, Aran (basse) Lunar Aurora et TF Vallely (batterie et percussions) Omega Centauri, Macabre Omen. Ce premier album qui regroupait des compositions basées sur du vieux matériel (2009-2011) a reçu de manière assez unanime un accueil très favorable. Il nous présentait un Dark Metal (en langage de vieux comprendre mélange de Black Metal de Death Metal et de Doom Metal) avangardiste avec déjà beaucoup de claviers et d’orgue. Je situais alors leur musique quelque part entre celle de Abigor ou celle de leurs compatriotes de Ebony Lake sur leur superbe premier album On The Eve Of The Grimly Inventive (1999) et celle de Arcturus.
Comme je vous l’annonçais il y a quelques semaines (news ici) Lychgate nous revient le 18 Août prochain avec un nouvel album An Antidote for the Glass Pill bourré de matériels récent ! Déjà un premier constat s’impose : le son est excellant ! Je salue donc le travail accompli par le groupe et son assistant ingénieur S.Hamill s’étant chargé des orgues (d’après ce que j’ai compris la prise de son s’est effectuée en condition naturel genre dans une église) ainsi que l’Eidola Studios (pour la batterie) et le Priory Studios (tout le reste) (Cruciamentum, Indesinence, Macabre Omen) dont le mixage et le mastering a été réalisé par Greg Chandler himself. Le line-up a été légerement remanié puisque exit Aran remplacé à la basse par A.K. Webb du groupe de Death Metal anglais Ancient Ascendant. Il s’est aussi étoffé avec l’arrivée du guitariste S.D. Lindsley.
Comme la production le souligne et c’est une évolution majeure par rapport au premier album, les Orgues ainsi que les orchestrations de Vortigern et la batterie sont l’épine dorsale de ce nouvel opus. La section « Metal » est bien présente, je vous rassure mais elle tient plus un rôle d’accompagnement et a d’ailleurs été mixée un tantinet en dessous. Pour les cancres dans le fond de la salle qui ne suivent pas, quand je dis « section metal » je parle des basses / guitares ! Il n’est d’ailleurs pas surprenant de retrouver Vortigern à l’origine de toute la composition de la musique du groupe ainsi que des textes.
Un autre fait notable est à signaler car il consiste à accentuer le tournant Orchestral, Néoclassique et Musique Contemporaine voire Musique Concrète dans le propos musical de Lychgate qui était déjà d’obédience Avant-gardiste sur le premier opus. Il s’agit de la participation active de Kevin Bowyer un organiste réputé notamment pour ses interprétations de musique Néoclassique (courant musical de la fin du XIXème et du début / milieu du XXème siècle avec des artistes comme Charles-Marie Widor, Marcel Dupré ou Olivier Messiaen). Un morceau comme « I Am Contempt » avec son introduction très Musique Contemporaine illustre parfaitement cet aspect mais c’est le cas sur la totalité de l’album.
Tous les morceaux sont épatant, sophistiqués et installent une certaine classe et grandeur ! Le dépaysement est total par rapport aux productions Metal actuelles ! Surtout que Lychgate ne perd absolument rien en intensité et chaos ! Il faut ici se rendre à l’évidence nous avons bien à faire à un album de musique extrême et il faut saluer la prouesse technique du batteur TF Vallely qui tient la baraque de manière éloquente tout du long de l’album en alternant roulements, blastbeats et parties plus délicates. Les parties de chant sont dans leur ensemble toujours très bonnes et le timbre si particulier de Greg Chandler allié au chant clair et divers chœurs ajoute une nuance supplémentaire au nuancier déjà bien fournit de Lychgate. Un bel exemple de cette dualité des vocaux avec « Deus te Videt » et « The Pinnacle Known to Sisyphus » où l’on pense au chant clair de ICX Vortex.
Cet album est vraiment riche et complexe à appréhender et une multitude d’écoutes vous seront nécessaires afin d’en apprécier toute l’intensité et la finesse. Une richesse et une complexité que l’on retrouve aussi dans le concept de l’album et ses textes. Une sorte de critique sur les effets négatifs de l’ère post-modern sur notre société et la psychologie de ses masses. Bon je ne suis pas bilingue mais tout ceci à l’air fort intéressant !
An Antidote for the Glass Pill est un nouvel exemple de la très bonne tenue de la scène Metal Extrême indépendante qui se montre audacieuse, exubérante, inventive et tout simplement épatante ! Quand j’écoute un album de cet acabit j’ai encore moins envie d‘aller écouter des trucs issus de groupes ou courants plus mainstream et grand publique qui trop souvent m’affligent par leur pauvreté de leurs productions linéaires et stéréotypés. Pour finir je recommande ce skeud à tous les ouverts d’esprit ainsi qu’aux personnes appréciant la musique de Abigor, Esoteric, Arcturus et Rosa Crvx voire même aux personnes sensibles aux courants de la musique Gothic. Un album qui sera très certainement dans mes Tops en fin d’année !
FalculA 9/10
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Blood Music / 2015
Tracklist (49:49) : 01. Unto My Tempest 02. Davamesque B2 03. I Am Contempt 04. A Principle on Seclusion 05. Letter XIX 06. Deus te Videt 07. The Illness Named Imagination 08. An Acousmatic Guardian 09. My Fate to Burn Forever 10. The Pinnacle Known to Sisyphus.