Lunatic, le précédent album de PITN, avait jeté un pavé dans la mare du metal français. Nous possédions enfin un groupe capable de rivaliser avec des pointures telle Atheist, ou encore le Pestilence des grands jours. L’effort était bluffant et personne n’était en mesure, à l’époque, de rivaliser avec ces virtuoses. Hélas, le groupe entra tout de suite dans une spirale négative. Frictions internes suivies du départ de leur chanteur ; puis un contrat avec une maison de disques sur le point de fermer boutique n’a pas aidé à un développement exponentiel. Résultat : neuf années de quasi silence, où même les plus optimistes ne donnaient plus cher de la peau des Franciliens. Pugnaces, ces fiers musiciens se sont relevés. Ils livrent cet ambitieux second album : Equanimity.
Quelques secondes suffisent pour s’apercevoir que le quatuor n’a rien perdu de son panache. Avec « Crawling », Equanimity démarre sur les chapeaux de roue. Le morceau est speed, complexe et termine son chemin en terre progressive. C’est un titre étonnant et scotchant ; c’est aussi la meilleure des entrées en matière. La suite est tout aussi réjouissante. Pittbulls in the nursery ne se ménage pas et nous livre des morceaux imparables. Il propose un nombre d'idées incalculables à la minute : breaks improbables, riffs décalés, pause prog. C'est un bonheur pour les oreilles. Mieux, le groupe nous propose de vraies chansons. Et le nouveau vocaliste Tersim Backle fait oublier sans problème Panda. Son chant, uniquement anglophone, est dynamique et colle parfaitement à l'ensemble. C'est du tout bon.
Avec Equanimity, Pittbulls in the nursery prouve qu'il faut toujours compter sur lui. A l'instar d'un Trepalium, dans un style différent, il nous démontre que l'on peut mêler technique, intensité musicale, sans être démonstratif et prétentieux. C'est rare. En tous cas, ce second album inespéré est la belle résurrection de 2015. Et un sérieux challenger pour le titre d'album de l'année.
Le groupe Finlandais Skepticism a délivré un nouveau titre " The Departure " extrait de son nouvel album " Ordeal " (sortie le 18 septembre 2015, via Svart Records)
Ce groupe italien CRAVING 4 COFFEINE pourrait, rien que sur son nom assez original, rassembler pas mal de monde derrière lui. Votre serviteur en premier, vue la quantité de café qu’il ingurgite chaque matin. Nous avons ici affaire à un du rock alternative /métal composé de Simone "Poca" Matteucci (guitare and chant) et Francesco "Anzwer" Spaggiari (batterie). Né en 2011, le projet prenait la forme d’un trio avant que le bassiste ne parte vers d’autres cieux, accaparé par d’autres projets. Mais loin de freiner les ambitions du duo restant, cet écueil a su, au contraire, débrider leur créativité et développer l’usage de sonorités électroniques pour donner vie à leur ambition. Un premier EP, 1st Craving, voit ainsi le jour en février 2013. Deux ans plus tard, arrive la suite de leurs aventures sous la forme de cet album, Disturbing the Neighborhood.
Enfin album, c’est un peu vite dit. CRAVING 4 COFFEINE livre ici huit chansons mais mises bout à bout cela ne représente que vingt-huit maigres minutes. Les titres proposés se veulent courts, directs et sans fioritures ni longueurs excessives. Des gros riffs tranchants déchirent les enceintes, supportés par la puissance de la batterie, et le chant grave de aidés Matteucci. Les transalpins injectent ici et là des touches électros histoire de renforcer les atmosphères et donne plus de corps et de consistance à leurs chansons. Reconnaissons que ces chansons sont souvent assez agréables et attrayantes et qu’elles s’enchainent facilement sans faute de goût ni temps mort. Mais cela n’empêche pas une certaine lassitude de s’installer avec l’impression d’écouter des variations d’une même recette. Cela fini par gâcher un peu le plaisir. Le son est correct, assez brut mais disons que CRAVING 4 COFFEINE a dû faire avec les moyens du bord et que cela reste tout à fait acceptable.
Evidemment, ce rock burné et solide possède effectivement un sacré potentiel pour secouer tout le voisinage. Il faut saluer le travail réalisé même si cela reste déjà maintes fois entendu et sans grande originalité. Mais nous avons déjà écouté bien pire, les transalpins sont sur la bonne voie.