oshy_19082015_DagobLes Marseillais de DAGOBA continuent leur petit bonhomme de chemin et se rappellent à notre bon souvenir avec un sixième opus, Tales of the Black Dawn. Ils roulent leur bosse depuis maintenant presque vingt ans sur les routes d’Europe et de Navarre et se constituent petit à petit une base de fan solide et dévouée. Ils profitent de toutes les opportunités qui se présentent à eux pour se faire connaître du plus grand nombre. Sa première tournée américaine avec DIR EN GREY en 2013 cristallise bien cette volonté implacable d’avancer. Malgré bien des qualités, le précédent album studio Post Mortem Nihil Est (chronique ici) nous avait déçus par son manque d’épaisseur et finissait par rapidement lasser. Espérons que Tales of the Black Dawn tienne la route de ce côté-là.

Le constat de Mister Patate en 2013 s’impose dès les premières écoutes de ce disque. Sans que ce soit forcément une tare, Tales of the Black Dawn s’avère direct et immédiatement accessible. Les chansons sont assez courtes, calibrées autour des quatre minutes pour avoir d’emblée le maximum d’impact et s’instiller en un clin d’œil dans l’esprit de l’auditeur. Les groupes enchainent offensives à vive allure sans temps mort ni respiration. Les guitares mènent bien entendu les débats à coup de riffs et de rythmiques rapides et tranchants. La section rythmique s’en sonne à cœur joie et la batterie en particulier ne ménage pas ses efforts. Ajoutez sur cette base un chant hurlé plutôt convaincant et tout un chacun secouera assez rapidement la tête en rythme.

DAGOBA sait se faire subtil et presque mélodique malgré l’énergie et l’agressivité distillées tout au long de l’album. En dehors du chant qui pourrait en rebuter certain, la musique reste finalement assez accessible pour tout fan de métal qui se respecte. L’album déploie ses ailes de façon assez naturelle, sans faute de goût ni erreur grossière. Les Marseillais ont su accumulé beaucoup d’expérience et ont désormais assez de bouteille pour éviter les principaux écueils. Il faut également constater qu’une certaine langueur s’installe petit à petit malgré les coups de boutoir de DAGOBA. Avec du recul, il manque deux ou trois chansons imparables permettant de maintenir un intérêt élevé tout au long de l’album. Après chaque écoute, une impression positive continue de planer sans qu’aucun titre ne surnage particulièrement.

Après avoir également longuement réécouté Post Mortem Nihil Est, Tales of the Black Dawn me semble être plus solide, plus abouti, sans parvenir cependant à faire des merveilles. Bien que très facilement accessibles et directes, les dix nouvelles chansons proposées peinent à donner leur plein potentiel et s’enfuient rapidement sans laisser beaucoup de trace. La forme est comme toujours sans reproche mais le fond laisse bien des questions ouvertes. Nous sommes loin de ressentir le même enthousiasme qu’à l’époque de Face the Colossus. Depuis DAGOBA semble s’être assagi, passé en pilote automatique. Leur planche de salut reste évidemment la scène où nous pourrons peut-être redécouvrir Tales of the Black Dawn sous un jour plus favorable.

Oshyrya (6,5/10)

 

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Verycords / 2015
Tracklist (40:36 mn) 01. Epilogue 02. The Sunset Curse 03. Half Damn Life 04. Eclipsed 05. Born Twice 06. The Loss 07. Sorcery 08. O, Inverted World 09. The Dawn 10. Morning Light