A la lecture de leur site internet et de leur biographie, il est évident que les Suédois ne STERBHAUS ne manquent vraiment pas d’ambition. Il qualifie leur musique du très modeste « Swedish Blackened Thrash/Death » et affirme leur ambition de proposer une synthèse de quatre grands courants métal : Thrash, Death, Black et Heavy Metal. Rien que ça ! Le groupe n’est pas ici à son premier méfait avec New Level of Malevolence. Le projet est né vers 2007 et accouche les années suivantes de deux démos. Après moult péripéties et changements de personnel, STERBHAUS entre dans les studios Abyss de Peter Tägtgren afin d’enregistrer leur véritable premier opus, Angels for Breakfast…. And God for Lunch.
Comme on peut le voir, le groupe instille une certaine dose d’humour dans leur démarche et cela reste rafraichissant au moment où tant de groupes prennent cela beaucoup trop au sérieux. Musicalement le résultat est loin d’être fou fou. Oui des éléments des genres cités ci-dessus sont bien présents au niveau du chant extrême ou des gimmicks de certains riffs mais le quartet peine vraiment à proposer des compositions racées et accrocheuses. La lassitude pointe rapidement le bout de son nez même si quelques passages ou breaks pourront vous faire sortir de la torpeur. Parfois amusant, le mélange des styles fini par desservir STERBHAUS par ce côté patchwork. New Level of Malevolence est un disque hétérogène, un patchwork pas toujours très heureux. Les chansons affichent une durée comprise entre deux et six minutes et oscillent entre le moyen et le pas franchement réussi. Cela reste plus qu’écoutable mais malgré de nombreuses écoutes, aucun charme n’apparait.
Les membres du quatuor ne sont pas des manchots, en plus de la basse Hammarström éructe bien comme il faut mais le soufflé retombe toujours assez rapidement. La pochette brillante et colorée signé de Gyula Havancsak fait son petit effet en attirant l’œil mais malheureusement plumage et ramage ne sont pas à l’unisson. STERBHAUS annonce monts et merveilles mais la réalité est plus cruelle. New Level of Malevolence ne casse vraiment pas trois pattes à un canard.
Black Lodge – Killhead Productions – Sound Pollution / 2015
Tracklist (46:14 mn) 01. Grudgeholder + Hatemonger 02. El Giftus Satanus 03. Necrostabbing the Corpsefinder 04. Bloodbarf 05. Crossed and Pissed and Devoured 06. New Level of Malevolence 07. Baby Jee and the 3 Stalkers 08. The King of the Red 09. It Came from the Brain 10. The Grand Theology
Il serait juste de dire que la sortie de cet album des Suédois de MASTER MASSIVE est une belle preuve de persévérance. En effet, le groupe est né en 1993 sous l’impulsion du guitariste Jan Strandh. Avec ses petits camarades, il ressent rapidement l’envie de sortir des sentiers battus et d’enregistrer un opéra heavy métal. Mais ce projet, titré The Pendulum, ne verra finalement le jour que vingt-deux ans plus tard, en 2015. Les raisons de cet état de fait restent assez obscures et un nombre forcément conséquent de musiciens ont participé à un moment ou un autre à cette aventure. Espérons que le projet n’ait pas eu à en pâtir.
Les albums concepts, les opéras heavy métal, ne manquent pas, d’un vénérable OPERATION MINDCRIME de QUEENRYCHE au plus récent AVANTASIA de Tobias Sammet. L’exercice est particulièrement complexe et casse-gueule puiqu’il faut à la fois parvenir à composer des musiques attrayantes, une histoire solide, parvenir à coordonner les nombreux intervenants… Et cerise sur la gâteau ici, malgré tous les contacts dont disposaient MASTER MASSIVE, il fallait parvenir à boucler ce projet avec un budget forcément assez contraint.
Alors ce The Pendulum, une bonne pioche ? Et bien non pas vraiment. Le disque est assez long avec pas moins de dix-sept au compteur et l’auditeur aura franchement de quoi s’ennuyer sur la longueur. Le niveau général est plus que correct, les musiciens proposent de belles prestations dans l’ensemble manque dramatiquement de relief. Les compositions prises individuellement peinent à convaincre. En dehors de quelques traits de lumière, The Pendulum apparait monotone et terne. Il manque cette attractivité, ce supplément d’âme qui permet de s’enthousiasmer pour un album. Les bonnes surprises comme « Dear Aadham » ou « Sovereign Power » ne suffisent pas nous tenir en haleine. Sans vouloir être méprisant, les différents invités s’avèrent être des seconds couteaux et certains rencontrent quelques difficultés à se mettre au niveau. The Pendulum est un disque correct mais nous sommes loin de la maestria d’un SHADOWGALLERY période Tyranny ou d’un AYREON période Universal Migrator, histoire de prendre deux autres projets assez similaires à la démarche des Suédois. Nous sommes plus proche du Consortium Project de Ian Parry qui en dehors du premier opus a eu bien des difficultés à nous convaincre.
A l’image de sa pochette pas très avenante malgré les couleurs bien criardes utilisées, The Pendulum des Suédois de MASTER MASSIVE rate la cible et vogue la plupart du temps sur des flots peu engageants. L’effort et le travail fourni sont plus que respectables mais la mayonnaise ne prend jamais vraiment à quelques rares exceptions près. Tout ça pour ça, quelle déception !
Tracklist (70:43 mn) 01. The Pendulum 02. Time out of Mind 03. Aadham You Will Not Stand Alone 04. Four Dreams 05. The Monastery 06. I Am the Prior 07. Eye of Silence 08. Dear Aadham 09. Sovereign Power 10. The Media Palace 11. The One Chosen by the Gods 12. Hymn to Yellowhawk 13. Wishing Well 14. Broken Hearts 15. Dark Prophecy 16. Showdown 17. Elegy
Annihilator a mis en écoute le titre " Creeping Again ", extrait du quinzième album " Suicide Society " dont la sortie est prévue le 18 septembre 2015 via UDR records :