Oh quelle heureuse surprise de croiser ainsi la route de compatriotes. C’est vrai quoi, à force de chronique des groupes étrangers et ou des français de l’intérieur, mon Alsace adorée me manquait. Etant proche de l’Allemagne et de la Suisses, les métalleux alsaciens ont la chance de pouvoir profiter quasiment de toutes les belles tournées métal qui sillonnent l’Europe. Quelques groupes émergent de cette belle région et SMASH HIT COMBO est l’un d’eux. Originaires de Cernay, le sextet existe depuis 2004 et semble s’épanouir dans un crossover par définition très varié entre rap, métal, metalcore, djent… Ils comptent deux albums à leur tableau de chasse, No Life en 2009 et Reset en 2012. Voici la suite avec Playmore.
Il suffit de voir le titre des albums et des chansons pour comprendre que le groupe s’ancre dans la société contemporaine et joue avec les codes et les références populaires jeunes et geeks. Amateurs de mangas ou de jeux vidéo, vous risquez de sourire à plusieurs reprises devant l’invocation de tel ou tel titre (Dragon’s Lair pour les plus vieux). La recette de SMASH HIT COMBO reste à chaque fois assez similaire et a déjà fait preuve de son efficacité : des titres courts, rentre-dedans et bourrés d’énergies qui vous rentrent dans le crane rapidement pour ne plus vous lâcher. Le chant est majoritairement rapé, parfois hurlé, les riffs se font franchement incisifs parfois bourrins et les rythmes, boucles électro et les scratchs ne manquent pas. Tout cela pourrait donner un drôle de gloubi-boulga et pourtant la mayonnaise prend plutôt bien. Les allergiques au rap pourraient ne pas apprécier ainsi que ceux que la scène metalcore laisse de marbre. Ce dernier cas concerne votre serviteur et pourtant j’ai trouvé l’écoute de Playmore assez agréable. Au petit jeu des comparaisons, un LIMP BIZKIT vient à l’esprit même si la démarche n’est pas tout à fait la même. Le disque se tient bien même si une petite baisse de tension apparait lors des deux ou trois dernières chansons. Une petite lassitude apparaît alors et ces titres peinent à relancer la machine. Du côté du son et de la production en général, rien à redire, cela reste à la fois limpide et très dynamique.
Dans un genre, que certains qualifient de rapcore, finalement pas si courant que ça, les alsaciens de SMASH HIT COMBO font preuve d’un solide savoir-faire. La grande expérience scénique accumulée par le sextet en France, en Europe et même outre-Atlantique (au Québec) n’est sans doute pas étrangère à ce constat. Cette musique est faite pour être jouée en live où elle voit son impact décupler et génère beaucoup d’énergie. Avec Playmore, le groupe possède en tout cas de solides arguments à faire valoir.
Oshyrya (07/10)
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Slam Disques / 2015
Tracklist (42:23 mn) 01. In Game 02. Sous Pression 03. Baka 04. Quart de Siècle 05. Time Attack 06. B3t4 07. Animal Nocturne 08. Déphasé 09. Le Vrai du Faux 10. Irréversible 11. 48H (ft. NIJ)
Pas sûr que beaucoup d’entre connaissent les parisiens d’ELYOSE à travers leurs albums alors que vous les avez sans doute déjà croisé sur scène tant ces derniers ont su provoquer le destin pour intelligemment se positionner et ainsi profiter de toutes les opportunités qui se présentaient à eux pour jouer un peu partout sur les routes de Navarre et aux quatre coins de l’Europe. Que ce soit d’abord en première partie d’artiste prestigieux comme THERION ou TARJA ou en tant que tête d’affiche, ils ont su capitaliser à partir de chacune de ces expériences pour gagner encore en maturité et en efficacité. Dès le début assez difficile à classer, à la frontière entre différents courant, rock, métal et électro, ELYOSE a déjà publié une première démo six titres en 2009 puis un premier album, Théogyne en mars 2012. Après différents changements de personnel et l’arrivée d’un nouveau guitariste, le trio poursuit sa route et affine encore et toujours son identité musicale à travers ce deuxième album, Ipso Facto.
Classé par commodité sous l’étiquette électro-métal, ELYOSE entame, après une courte intro instrumentale, cet album tambour battant via un « Femme de verre » agressif, bourré d’énergie et rapide. Tout cela n’empêche une approche résolument tournée vers la mélodie et le refrain accrocheuse. Le chant aigu et fluide, parfois tantôt rock, tantôt lyrique, de Justine Daaé vient apporter un contrepoint intéressant et garanti l’équilibre. Les influences résolument métal et les sonorités électro se mêlent harmonieusement au lieu de s’affronter et le résultat s’avère assez convaincant. Les plus chagrins risquent de froncer les sourcils devant cette débauche de nappes de claviers, de rythmes et de boucles et pourtant la mayonnaise prend plutôt bien. Les chansons sont courtes et directes et ne perdent pas de temps à prendre de multiples chemins de traverse. Les structures sont assez classiques et cherchent à capter immédiatement l’attention et l’adhésion de l’auditeur. Avec ELYOSE ça passe ou ça casse, ou vous serez déjà en partie charmé dès la première écoute ou vous resterez désespérément de marbre face à cet album. Par rapport à Théogyne, le trio a monté d’un cran le niveau d’agressivité et fait la part belle aux guitares de Marc De Lajoncquière et à la basse ronflante Ghislain Henry, réduisant d’autant l’ampleur des parties électro. Cette évolution se fait éclatante sur « Plus qu’humain » un titre puissant et résolument métal qui voit Daaé partagé le micro avec Florent Jannier d’ARKAN. Ce dernier utilise un chant growlé qui insuffle une touche d’agressivité supplémentaire et contraste d’autant plus avec le timbre de la chanteuse. L’effet Belle et la Bête joue à fond et s’avère diablement efficace. La meilleure chanson de ce disque, sans discussion.
Avec Ipso Facto, ELYOSE reprend les choses là où ils les avaient laissées avec Théogyne, affinant encore leur son et prenant une orientation résolument plus métal. Cette évolution s’avère salvatrice tant le groupe décuple ainsi sa force de frappe et son empreinte sur l’auditeur. Cet essai cyber métal n’est pas sans rappeler la démarche des Suisses de SYBREED. Les parisiens défrichent là une jolie perspective d’évolution, à eux de décider s’ils vont poursuivre dans cette voie. Ipso facto s’impose comme une évidence…
Oshyrya (7,5/10)
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Autoproduction / 2015
Tracklist (47:41 mn) 01. Fragrances 02. Femme De Verre 03. De Guerre Lasse 04. L'Animal-aimé 05. Plus qu'Humain feat. Florent Jannier (Arkan) 06. Chronocide 07. Mon Charme 08. Rédemption 09. Pour Un Écu 10. Droit Dans Les Yeux 11. Contretemps
Workaholic et multi-instrumentaliste, Carmyn se lance dans le grand bain et décide de se présenter au public à travers un EP sobrement appelé One. En cinq chansons entièrement par ses soins, elle nous dévoile son univers, n’hésitant pas à plonger profondément en elle pour nous dévoiler une partie de son âme, « mes vicissitudes et combats de ces dernières années » comme elle l’écrit elle-même sur son site internet. La création artistique et la musique en particulier s’avère être un puissant vecteur d’émotions et son pouvoir cathartique n’est pas à démontrer.
Carmyn évolue dans un style hard rock assez classique, les mélodies se veulent simples et accrocheuses à même de donner un plaisir immédiat à l’auditeur. Un panorama assez large de rythmes et d’ambiances, du direct et râpeux « Betrayal » au plus posé et doux « A Light int The Dark » pour ne citer que deux exemples. Le travail s’avère sérieux et appliqué et on ne trouvera pas de fausse de goût évidente sur One. L’innovation n’est pas folle, pas de prise de risque particulière mais une première carte de visite solide et rassurante. Cet EP a été enregistré au DNI Studio de Cédric Guesdon (T.A.N.K., INCRY), sous la direction artistique de la cellule Obscure & Inspiration. Voulant sortir des clichés et des carcans hard-rock plutôt orienté blues, Carmyn a fait appel à des musiciens plutôt étiquetés métal et n’a pas hésité à ouvrir son horizon choisissant par exemple une production aux accents délibérément électro. Ce travail a porté ses fruits avec un son général tout à fait correct et qui ne peut que mettre en valeur les chansons proposées. Terminons par le visuel de la pochette assez réussi signé de l’artiste Nihil.
Franchir le Rubicon et sortir son premier disque s’avère toujours être une épreuve et un saut dans l’inconnu pour un artiste. Cette première carte de visite artistique peut déclencher bien des opportunités et ouvrir bien des portes. Ce One laisse de belles promesses qu’il va falloir concrétiser pour pour le premier album à venir. Il reste bien du travail mais Carmyn semble sur le bonne voie.
Oshyrya (07/10)
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Autoproduction / 2014
Tracklist (17:57 mn) 01. Betrayal 02. A Light in the Dark 03. Disposable Love 04. Respect Yourself 05. Alienated