propain_voicesPour tout fan de hardcore, la sortie d’un album de Pro-Pain est, en soi, un événement. L’arrivée dans les bacs de leur quinzième effort, depuis l’éruption qu’a constitué Naird en 1992, ne dément pas la règle. Voice of Rebellion a tout du pavé dans la vitrine fraîchement lavée du metal actuel. Un recueil compact de quatorze titres furieux qui rappelle à tout un chacun que le gang new-yorkais est un des pères fondateurs du crossover entre le hardcore – en tant que dérivé du punk – et le metal. C’est bien dans cette veine-ci, plus proche du Henry Rollins Band que des monstruosités streetcrore, que vient piocher cet album, produit par Corey Williams avec l’aide du leader et bassiste du groupe, Gary Meskil.
Il y a dans Voice of Rebellion tout ce qui fait de Pro-Pain un groupe essentiel aujourd’hui encore : la brutalité, l’intensité et un surcroît de puissance qui ferait passer Suicidal Tendancies pour des gentils garçons. Il faut dire que les deux groupes ne sont en rien comparables, qui constituent chacun une des deux bornes opposées du hardcore moderne. Là où Suicidal incarne la skate attitude, Pro-Pain est plus du côté des enragés. En ce sens, au niveau de l’ambiance et des textes, Voice of Rebellion s’inscrit totalement dans la lignée de The Final Revolution. Mais la similitude s’arrête là. L’effort le plus récent se révèle bien plus percutant, alors que son tempo est au final plus lent. 
C’est que les guitares et la batterie ont plus été piocher dans les fondamentaux, délaissant les solos inutiles – même s’il en reste toujours quelques-uns – qui ne font que griffer les chapes de plomb fondu compactées par le quatuor. Voice Of Rebellion s’impose, d’emblée, comme un objet plus collectif que son prédécesseur. Le lead guitar Adam Phillips le confirme : « Le processus d’écriture de Voice Of Rebellion a été totalement collaboratif ». Il en résulte cette noirceur, cette colère sourde, qui s’orchestre autour d’un axe Age Of Disgust – Bella Morte, qui aurait pu ne faire qu’un seul titre tant les deux s’enchaînent à la perfection.
La perfection, c’est d’ailleurs le stade qu’aurait pu atteindre ce Voice of Rebellion si sa formidable explosivité et sa cohérence musicale de bout en bout n’étaient défigurées par ces soli parfaitement dispensables.

Nathanaël Uhl (9,5/10)

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Steamhammer – SPV / 2015

Tracklisting : 1. Voice Of Rebellion 2. No Fly Zone 3. Righteous Annihilation 4. Souls On Fire 5. Take It To The Grave 6. Age Of Disgust 7. Bella Morte 8. Cognitive Dissonance 9. Blade Of The Cursed 10. Crushed To Dust 11. Enraged 12. Hellride 13. DNR (Do Not Resuscitate) 14. Fuck This Life