Archive for septembre, 2015

Bodyfarm – Battle Breed

Depuis leur premier EP, Bodyfarm a su progresser lentement mais sûrement, combinant habilement albums de plus en plus maîtrisés et apparitions nombreuses sur les planches de festivals renommés. Pour ce troisième album, les Hollandais sont restés fidèles à leur label, Cyclone Empire (un excellent pourvoyeur de Death Metal de qualité qui a le nez fin quand il s’agit de signer des groupes prometteurs ou des valeurs sûres), et le résultat est conforme aux attentes. 

Battle Breed vient en effet s’inscrire dans la foulée des deux albums précédents avec, à nouveau, une progression au niveau de la qualité des compositions. Après une petite intro, « The Dark Age » dévoile immédiatement tout le potentiel de l’album, avec un côté brut habilement contrebalancé par une touche mélodique efficace en diable. Proposé en guise de premier single, ce morceau est aussi l’occasion pour Thomas, le frontman, de prouver toute la puissance de son chant, à tel point que Martin Van Drunen, invité sur cette compo, fait presque pâle figure.

Et ce n’est qu’un début.

Parce que tout l’album est du même tonneau. Le groupe a encore gagné en maturité et chaque compo fait mouche, que ce soit au niveau du chant ou sur le plan musical. « The Last Crusade », par exemple, flirte avec le Death mélo épique des Vikings d’Amon Amarth, tandis que « Storming Revolution » rappelle plutôt le Death à la suédoise, tous riffs dehors. Même lorsqu’il lève le pied et opte pour un mid-tempo pesant à la Asphyx, le groupe parvient à rester pertinent et terriblement efficace. 

Battle Breed ne souffre pas du moindre temps mort. En bonus, le groupe revisite même un de ses premiers morceaux, « Slaves Of War », et le résultat est probant. Certains pointeront certainement le manque de personnalité propre du groupe (et il est vrai que certaines influences sont plus qu’évidentes), mais dans une scène composée à 95 % de suiveurs, cet argument est-il encore pertinent ? Bodyfarm garde l’esprit des anciens, y ajoute sa petite touche personnelle. Et au final, on se retrouve avec un album plein d’entrain et bourré jusqu’à la gueule de morceaux qui donnent une furieuse envie de headbanguer… N’est-ce pas cela, le plus important ?

Mister Brute Force (9/10)

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Cyclone Empire / 2015
Tracklist (44:17) 1. Hell March 2. The Dark Age (feat. Martin van Drunen) 3. Saxon Victory 4. Dawn Of Defeat 5. The Last Crusade 6. Prince Of Wallachia 7. Storming Revolution 8. Firing Squad 9. Wolfpack 10.Death By Fire 11.Slaves Of War (Bonus-Track)

 

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01. Pour quelqu’un qui découvrirait le groupe avec ce nouvel album, que pouvez-vous nous dire vous concernant ?

Bravo si vous venez de nous découvrir. Vous écoutez donc un groupe qui s’appelle BEVAR SEA, et cela se prononce « bay-ver sea » et qui nous tient très occupés depuis quelques années à Bangalore en Inde. A notre écoute, les influences émergent rapidement que ce soit SABBATH, CATHEDRAL, HIGH OF FIRE, TROUBLE ou encore SLEEP mais vous pouvez en découvrir encore plus sur notre premier album qui lorgne plus vers le bluesy. Je suis Srikanth, le fondateur et l’un des deux guitaristes du groupe avec à mes côtés Chacko pour l’autre guitare, Ganesh au chant, Deepak à la batterie et Avinash à la basse. Je compose toute la musique, Ganesh rédige les paroles et enfin Chacko réalise les visuels.

 

02. Si vous deviez résumer le groupe en trois mots, quels serait-ils et pourquoi ?

Doomy rocking metal. Bien sûr à divers degrés selon les chansons et mais correspond bien à ce que nous proposons. Nous aimons le rock, le doom et nous apprécions le vrai métal.

 

03. Quelle était votre idée, votre ambition au moment d’entamer le travail sur votre nouvel album ?

Nous avons changé tout au long de ces années, nous avons fait preuve d’évolution au niveau de notre technique musicale en tant que musicien, une meilleure connaissance au niveau de la production. Nous étions fiers de notre premier album mais nous aurions pu mieux faire à bien des niveaux.

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04. Que peux-tu nous dire de la composition et de l’enregistrement de cet album ?

J’ai compose l’album entre 2011 et 2014, le temps entre les enregistrements de nos deux disques. Parfois je n’écris rien pendant des mois pour BEVAR SEA et quand nous avons réservé le studio d’enregistrement pour novembre 2014, il me fallait encore donner naissance à deux chansons et les travailler avec le groupe. Donc nous nous sommes d’abord attelés à cette tâche lors des répétitions de préparation à l’enregistrement en nous assurant disposer d’assez de chansons avant d’aller en studio. Puis tout a été mis en boite avec ces titres témoins.

D’abord les batteries ont été posées avec moi comme producteur de fait avec l’aide de notre équipe d’ingénieurs son puis la basse, puis les deux guitares rythmiques puis les guitares de différents types, et enfin le chant. Restait une journée pour tout réécouter, corriger les petits défauts et enfin tout boucler. Il nous fallait de belles installations pour enregistrer la batterie et nous avons trouvé un petit studio d’abord destiné à de petits orchestres. Et ils disposaient de micros Neumann super cools que nous apprécions pour l’ampleur qu’ils donnent au son. Même procédé pour ce qui concerne les amp. Nous savions que nous n’allions pas utiliser d’artifices comme trigger des samples et donc il nous fallait vraiment donner le meilleur. Pas moyen de regler les derniers défaut lors du mixage pour nous.

Nous avons passé en tout onze jours en studio en novembre 2014. Matt Lynch du groupe SNAIL s’est chargé du mixage et du mastering du disque d’avril à août 2015.

 

05. Quels sont vos attentes et vos espoirs pour le groupe ?

La plupart d’entre nous est largement trentenaire, nous avons des activités professionnelles au quotidien donc nous sommes bien installés dans nos vies et notre projet se projette sur le long terme. Nos attentes sont simplement de continuer à jouer ensemble, sortir de nouveaux albums et sonner des concerts. Nous espérons atteindre un jour un niveau suffisant pour nous autofinancer et investir dans du matériel. Cela prendra des années mais nous sommes prêts à ce défi. Même si nous sommes un petit groupe underground, nous le gérons comme des professionnels et quand les étoiles seront alignées, notre machine sera déjà bien huilée.

 

Et enfin "Le Quizz De Metal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview:

01. Quelle est ta chanson préférée (tous artistes, époques…) ?

THE SCORPIONS “Sails of Charon”

 

02. Premier album acheté ?

THIN LIZZY – Jailbreak

 

03. Dernier album acheté ?

DOUG ALDRICH – Electrovision ce fut un disque d’occasion racheté à un ami.

 

04. D’où est venue l’étincelle qui t’as donné envie de devenir musicien ?

En fait j’étais tellement un nerd au niveau musique que le seul moyen d’assouvir ma passion et de l’emmener à un autre niveau était de prendre en instrument et d’apprendre comment jouer mon style de musique. Je continue d’apprendre mais le progrès est là, c’est sûr.

 

Tous nos remerciements à BEVAR SEA et Scott (ClawHammer PR)

 

http://facebook.com/bevarsea

http://Bevarsea.bandcamp.com

http://youtube.com/bevarsea

Wolfheart – Shadow World

oshy_20092015_WolfheaIl faut une sacré intégrité et du courage pour prendre la décision de soudainement tout arrêter, faire table du passé et recommencer à zéro. Tuomas Saukkonen l’a pourtant fait. Malgré une carrière riche et fertile avec près de treize albums à son tableau de chasse que ce soit avec BEFORE THE DAWN, DAWN OF SOLACE ou encore THE FINAL HARVEST il a mis fin à tous ces projets en 2013 pour se donner corps et âme à une nouvelle aventure, WOLFHEART. Voulant à tout prix exprimer le feu sacré créateur en lui, il enregistre rapidement en solitaire un premier album, Winterborn, qu’il publie tout seul, sans le soutien d’un label. Ce travail et cette passion auront payé puisque le quatuor finit alors par signer avec Spinefarm Records pour ce deuxième opus.

Afin de franchir un palier, l’aventure devenait devenir collective et il rassemble autour de lui une fine équipe très expérimentée avec Lauri Silvonen à la basse, Joonas Kauppinen derrière les fûts et Mika Lammassaari à la guitare. Tous possèdent un long CV et ont déjà évolué au sein de multiples groupes. Avec ce sang frais technique et créatif, Shadow World a rapidement pris forme toujours dans un veine death métal mélodique enrichi ici et là de touches folk qui évoque immanquablement la scène viking/pagan scandinave. Les finlandais ne sont pas venus pour amuser la galerie et ils font d’entrée feu de tout bois. Les riffs se veulent à la fois hyper tranchants et franchement mélodiques, la section rythmique ne s’économise pas et le chant hurlé de Saukkonen fait le reste. En huit chansons riches, denses, mêlant à la fois douceur et agressivité WOLFHEART écrase tout sur son passage et met une belle baffe à l’auditeur consentant. Et nous en redemandons. Au petit jeu des comparaisons, citons AMON AMARTH en moins grandiloquent et ouvertement viking, AMORPHIS ou encore SKALMÖLD. Et les finlandais n’ont pas à rougir face à ces groupes solidement installés, un « Aeon of Cold » ou encore un « Storm Centre » tiennent largement la comparaison. La production est sans faille, à la fois limpide et rentre-dedans, du très bon boulot.

Shadow World dévoilent petit à petit tous ses charmes et l’ensemble s’avère d’un excellent niveau. Les finlandais ont été inspirés et enchaînent avec grâce les chansons foisonnantes. Rien de bien novateur à se mettre sous la dent mais un appréciable savoir-faire. Une vraie réussite.

Oshyrya (08/10)

 

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Spinefarm Records / 2015

Tracklist (46:29 mn) 01. Aeon of Cold 02. Zero Gravity 03. Storm Centre 04. Last of All Winters 05. Nemesis 06. Abyss 07. Resistance 08. Veri