Histoire de fêter la période estivale (et de se remplir un peu les caisses), le label Lion Music propose un album regroupant des réinterprétations rock de compositions signées Mozart. Le génie du compositeur autrichien n’est plus à démontrer et sa puissance de transposition à la guitare non plus tant les exemples foisonnent surtout pour les musiciens néo-classiques. L’exercice présenté ici s’avère souvent amusant et divertissant mais vous ne vous relèverez pas la nuit pour l’écouter. Cela peut aussi servir de base à un joli quizz pour voir qui de vos amis reconnaissent le plus rapidement ces retranscriptions.
Comme annoncé, vous trouverez ici la fine fleur du roster Lion Music. ET avant tout Lars Eric Mattsson, fondateur et président du label qui s’attaque à la flûte enchantée mais également les transalpins d’ASHENT ou Pier Gonella, GRÖNHOLM ou notre compatriote Charly Sahona (VENTURIA). Ces réinterprétations sont fidèles, chacun reconnaîtra assez rapidement l’œuvre choisie, et rendent hommage au talent du maestro autrichien. Cela reste du tout instrumental avec le support de la section rythmique, basse, batterie et de claviers pour certains. Chaque titre distille une autre ambiance et la première écoute reste plutôt agréable. Pas de faute de goût ni de ratage complet à signaler, chaque interprète a su faire le boulot attendu.
Pas désagréable sur le papier, ce W.A. Mozart – Reincarnated n’apporte finalement pas grand-chose. L’exercice avait déjà été mené avec JS. Bach. Il ne fait que démontrer la maîtrise technique des participants, mais nous le savions déjà à travers leurs différents albums. Vendu moins de neuf euros doit cela reste bien inoffensif. Le triptyque sera bientôt complet avec un troisième opus à venir. Vivaldi ? Wagner ? faites vos paris !
Tracklist (43:42 mn) 01.Lord of Mushrooms : Die Zauberflöte (The Magic Flute) – Ouverture 02. Lars Eric Mattsson : Die Zauberflöte (The Magic Flute) – Ach, ich fühl's, es ist verschwunden 03. Mistheria : Dies Irae (from "Requiem") 04. Pier Gonella (Mastercastle): Eine Kleine Nachtsmusik 1st Movement C 05. Ashent : Piano Concerto No.23 In A Major, K 488 Adagio 06. Boguslaw Balcerak’s Crylord : Lacrimosa (Requiem) 07. Marcel Coenen : Turkish March 08. Charly Sahona (Venturia): Piano Concerto No 21 – Andante 09. Robert Rodrigo (Airless) : Eine Kleine Nachtmusik Movement 4 10. Patrik Carlsson : Allegro Con Brio (Symphony no 25, G min K 183) 11. Grönholm : Piano Concerto No. 5 in D major, K. 175, 2nd movement
Cela fait un moment maintenant que j’ai découvert Abjvration puisque ce premier Ep est disponible depuis le mois d’Avril en streaming et version digital sur le Bandcamp du groupe et via Caligari Records (site ici) qui est aussi le label du groupe Heavydeath que je me suis promis de chroniquer sous peu et Impious Desecration Records (site ici) en version K7 audio limitée à 150 copies. Vu le nombre conséquent de sorties ces derniers mois et le fait qu’il ne s’agit ici que d’un Ep et non d’un album, j’avoue avoir repoussé cette chronique dans le temps. Je me suis bien trompé et en profite pour me rattraper ! En effet mon raisonnement était attife et injuste car comme nous allons le voir cet Ep joue des épaules avec les albums de leaders du genre Doom Death Metal / Doom Metal Extrême. Mea culpa donc.
Abjvration est un projet actif depuis 2014 regroupant Thomas Rugolino aka ADK à la batterie ainsi que Asmael LeBouc aka ASML au chant et aux guitares qui sont tous deux membres du très respecté Funeralium et Christophe Marconato aka HKY à la guitare rythmique et aux samples qui officie également au sein de HKY une formation de Sludge Black Doom Metal atmosphérique. On pourrait s’amuser à décrire la musique du groupe comme une mixe de Doom Death Metal traditionnel mais minimaliste avec des sonorités Noise voire Drone.
Quand j’emploie le terme « minimaliste » ce n’est pas négatif, bien au contraire, c’est pour insister sur le fait que bien qu’il use de codes traditionnellement utilisés dans le genre Doom Extrême, Abjvration opte de manière générale pour des compositions moins alambiquées et contemplatives que ces camarades de Ataraxie ou Funeralium. Il est bien plus frontal et distille souvent un groove dissonant pareil à certains groupes œuvrant dans la scène Death Metal Oldschool, c’est prégnant sur des titres comme « The Famished Zealot » ou « The Clawed Redeemer » par exemple avec leurs parties en up-tempo dévastatrices. Les dissonances, samples et autre expérimentations Noise / Drone sont récurrents sur The Unquenchable Pyre et ce dès le titre ouvrant ce Ep en forme d’introduction « I Am The Torch-Bearer I set Them Ablaze At Dawn » et qui s’enchaîne à merveille avec « The Desiccated Womb ».
Un autre point marquant dans la musique de Abjvration est à signaler puisque il participe là encore à la démarquer d’autres formations du même genre. Il s’agit du travail effectué sur l’enrobage sonore de ses compositions. Le son est énorme et raw tout en gardant assez de chaleur pour un rendu très organique et terriblement DOOM ! A ce niveau la production et l’enregistrement effectué par Christophe Marconato (KK le guitariste) au Worship Studio tout comme le mixage ainsi que le mastering de Sylvain Biguet au New Retro Sound Studio sont surprenant et excellent !
Si vous êtes intéressés par tout ce qui touche aux sonorités Doom Death Metal vous ne pouvez décidément pas passer à côté de cette première réalisation de Abjvration ! Le cachet de sa production tout comme l’alchimie de ses compositions hybrides de Drone Noise Doom Death Metal en fait une sortie marquante de cette année 2015 en matière de Doom Metal ! Comme ce que je disais à propos de Usnea et son Random Cosmic Violence (ma chronique ici), Abjvration malgré sa particularité stylistique est à ranger aux côtés des tête de proues que sont Indesinence, Serpentine Path, Funeralium, Evoken, Ataraxie et autre Esoteric. En somme un incontournable du genre !
Caligari Records – Impious Desecration Records /2015
Tracklist (26:55) : 01. I Am The Torch-Bearer I set Them Ablaze At Dawn 02. The Desiccated Womb 03. The Famished Zealot 04. The Clawed Redeemer 05. They Were Led Astray By Treacherous Visions of Faith.
Et si nous nous intéressions un peu à nos voisins belges ! Possession est une jeune formation en activité depuis 2012/13 et c’est une chose assez étonnante que de constater dans sa discographie la présence de formats courts comme une démo His Best Deceit (2013) (en streaming ici) et un Ep deux titres Anneliese (2014) (en streaming ici) ainsi qu’un split album la même année avec les groupes Swamp, Occult Burial, Beastiality, Spite et Throaat mais en revanche aucun albums longue durée. Possession doit aimer prendre son temps et faire les choses à l’ancienne, c’est une démarche respectable mais assez hasardeuse aux vues de l’hyperactivité et du nombre conséquent de sorties dans la scène Black Death Metal indépendante à laquelle ce groupe est affilié.
Pour tout vous dire, il y a encore quelques mois je ne connaissais pas Possession et c’est en tombant sur la promo de leur label l’infatigable Iron Bonehead Productions (site ici) que je me suis décidé à creuser et à m’occuper de leur cas ! J’avais bien vu passer le nom de Possession ici ou là via la presse spécialisée mais faute de temps à consacrer à leur musique, j’avais mangé la consigne et ce n’est que très récemment que je me suis plongé dans ce 1585-1646 ainsi que le reste de leur discographie. J’en profite pour vous informer qu’une compilation regroupant le travail de Possession (y compris ce ep 1585-1646) a été éditée par Iron Bonehead Productions au format k7 audio et est disponible via le site du label que j’ai mentionné plus haut.
Un constat s’impose à la première écoute de 1585-1646 et il concerne le traitement sonore une nouvelle fois réalisé par Phorgath du groupe de Black Metal Enthroned alias Jeremy Bézier dans son Blackout Studio à Bruxelles. En effet le son est toujours aussi raw mais il est moins axé sur les basses et avec plus de reverbe ce qui lui donne un caché beaucoup plus Black Metal alors que le groupe sonnait plus Death Metal Oldschool par le passé. Ce traitement participe à rendre les compositions de Possession encore plus épiques ! Tout comme le concept de 1585-1646 développé par les lyrics et narrant l’histoire d’une sorcière condamnée au bûcher.
J’ai particulièrement apprécié« Albaze » le dernier morceau du Ep ainsi que le long et cérémonieux « Obscurity – Visitation » avec son début tout en ambiances et sa marche lancinante. Le morceau décolle à son denier tiers vers ce Black Death Metal en up-tempo fougueux au riffing assez catchy et heavy par moments. C’est marrant mais il y a quelques chose dans la musique de Possession qui m’a redonné envie d’écouter de vieux albums évidemment ceux de Sarcofago ou Sadisitk Exekution mais aussi (et là je pense que le groupe va me maudire mais je m’en fous) le The Grand Grimoire de God Dethroned ou Knights from Hell de Vassago (projet d’un exLord Belial). Ne me demandez pas pourquoi car je n’en sais rien ! C’est comme ça !
Même si je le trouve un peu court, 1585-1646 regorge de grands moments de bravoure Black Death Metal tour à tour cérémonieux et véhéments le tout pour un rendu très epic. Je préfère quand le groupe se montre évolutif comme sur les deux morceaux que j’ai mentionnés plus haut et aime un peu moins les morceaux plus directs. J’attends donc pour la suite un réel premier album et vous conseille tout de même l’écoute de ce Black Death Metal assez retro mais qui ne manque pas de caractère !