oshy_16052016_ScolopendFlatter l’œil avant l’oreille peut s’avérer être une stratégie particulièrement efficace pour des nouveaux groupes cherchant à se faire connaître et à s’extraire de la masse des très nombreuses sorties hebdomadaires. Pari réussi pour SCOLOPENDRA qui affiche une pochette à la fois originale et diablement efficace, avec un petit côté old-school / fait maison forcément sympathique. Né en 2006, le groupe aura pris son temps pour se forger un son et une identité solide en proposant une musique complexe sortant des sentiers battus, un mélange entre musique extrême, thrash et hardcore particulièrement venimeux.

Ils partagent ce trait de caractère avec leur animal totem, lorsqu’ils mordent, ils ne lâchent plus leur proie. Après la petite intro de rigueur, l’auditeur se voit irrémédiablement capturer par un maelstrom musical qui ne le laissera pas indemne. Dès les premières secondes de « Purity », le déferlement commence et ne s’arrêtera plus. Le quintet ne rassemble pas vraiment des poètes, ils savent y faire pour faire trembler les murs et retourner la tête. Les guitares claquent, soutenues par une section rythmique imparable et un chant tout aussi possédé. Les salves s’enchainent sans temps mort et la population est invitée à se diriger vers les abris. SCOLOPENDRA se transforme rapidement en un rouleau-compresseur que rien n’arrêtera. Le barrage d’artillerie s’enchainent, entrecoupés de breaks plus techniques et, osons le dire, plus mélodique où les guitaristes démontrent une solide maîtrise technique. Personne ne s’économise et la batterie impose un rythme implacable. Ils affichent clairement leurs influences : METALLICA comme tout le monde mais surtout MACHINE HEAD et MESHUGGAH pour ce mélange entre puissance directe et structures complexes, virevoltantes. Mais ne vous y trompez pas, le son du quintet reste ne permanence trempé dans une noirceur et une violence assumées. Cycles souffre de quelques longueurs, SCOLOPENDRA est bien meilleur quand il fait synthétique et concis. Les petites concentrations d’agressivité et de haine des deux « Pinhole of Diffraction » s’avèrent particulièrement impressionnantes par exemple.

Pas la peine de tourner autour du pot, SCOLOPENDRA réussit son pari avec Cycles. Tout un chacun ressortira bien secoué de l’écoute de ce disque solide sur le fond comme sur la forme. Nos compatriotes n’ont pas froid aux yeux et se frottent aux cadors du genre avec ce disque à la fois direct et protéiforme. Le groupe bénéficie désormais d’une belle carte de visite à même de les faire à la fois progresser et plus largement connaître.

Oshyrya (7/10)

 

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Autoproduction / 2016

Tracklist (45:35 mn) 01. Dream Sequences 02. Purity 03. Awake Nightmare 04. Spartan Killer Instinct 05. Morbid Psychosis 06. Mental Torture 07. Psychic Paralysis 08. End of Tunnels 09. Pinhole of Diffraction 10. Pinhole of Diffraction (part2) 11. Psychotic Mass Murderer 12. Soul Dissolution