oshy_26062016_MessengJe sais que c’est compliqué, je me soigne mais j’ai du mal à supporter de découvrir un mot et de ne pas savoir ce qu’il signifie. Oui ma vie s’avère parfois compliquée mais je fais ce que je peux pour gérer cette névrose. Les londoniens de MESSENGER ont commencé par titiller ma curiosité par le titre de leur album avant même d’espérer m’intéresser par leur talent musical. Donc après recherche, une thrénodie est une pièce de vers exprimant des lamentations, des plaintes sur une tragédie publique ou privée. Le ton est donné, pas sûr que l’auditeur s’amuse follement à l’écoute de cet album.

Les anglais ne sont pas à leur coup d’essai puisque ce disque constitue leur deuxième album après Illusory Blues publié en 2014. Né au printemps 2012 de l’initiative de Khaled Lowe et Barnaby Maddick tous les deux au chant et à la guitare, ils s’entourent rapidement de musiciens supplémentaires pour donner naissance à MESSENGER. La rencontre avec le batteur et producteur Jaime Gomez Arellano constituera une étape importante de la vie du groupe.

Pour caractériser sa musique et son style, le quintet parle lui-même de rock progressif, psychédélique et classique. Et effectivement, sur des bases progressives, MESSENGER injecte des touches plus old-school, virevoltantes et foisonnantes qui ne sont pas sans rappeler la période des années 70. Les britanniques soufflent le chaud et le froid au sein de chacune de leurs compositions, tantôt doux et atmosphériques tantôt rudes et volcaniques à quelques minutes d’intervalle. Difficile de ne pas régulièrement penser à un OPETH de la dernière période (Heritage & Pale Communion). On retrouve des caractéristiques communes, l’intégration de parties calmes et acoustiques, des mélodies très typées seventies et progressif. La différence majeure s’impose cependant au chant, Lowe et Maddick harmonisent souvent leurs voix et s’expriment dans un registre plus proche d’un Jeff Buckley que d’un Mikael Åkerfeldt. D’une apparente simplicité, ce disque recèle, en réalité, bien des complexités, que ce soit au niveau des structures rythmiques de la batterie ou des dialogues entre les guitares. Il aura fallu trois mois d’un intense travail collectif aux Orgone Studios de Londres pour parvenir à ce résultat.

L’écoute de Threnodies s’apparente à un long voyage intérieur éprouvant, lancinant, et pourtant pas dénué d’intérêt. Le charme agit malgré tout. Contrairement à Illusory Blues qui avait été composé à trois, MESSENGER a ici pu mettre en œuvre tout son potentiel créatif et accoucher d’un album séduisant bien que difficile d’accès. Ils ne seront pas forcément très nombreux à pouvoir adhérer.

Oshyrya (7,5/10)

 

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InsideOut Music / 2016

Tracklist (46:05 mn) 01. Calyx 02. Oracles Of War 03. Balearic Blue 04. Celestial Spheres 05. Nocturne 06. Pareidolia 07. Crown Of Ashes