oshy_18092016_enem_o_th_enemUn jour il faut se lancer, prendre son courage à deux mains, avoir une solide confiance dans son destin et sauter le pas. Pour écouter ce premier album des parisiens d’ENEMY OF THE ENEMY, il aura fallu patienter près de cinq années. Mais ces longs mois d’apprentissage, multipliant les expériences et profitant de toutes les opportunités pour se présenter sur scène au public ont fini par forger le son et le caractère du quatuor. Ce travail appliqué à pris forme à travers deux EPs, Klebz Back (2008) puis Garbage Society (2010). Le sort en est jeté sous la forme de cet LP, Hellequin.

Sous l’étiquette de trash métal au style ténébreux, ENEMY OF THE ENEMY lance l’offensive via dix salves tranchantes. Le mot d’ordre semble être pas de quartier dès les premières secondes d’un « Lost Generation » assez brutal. Sur une base rythmique en béton armé, les parisiens laissent les guitares faire feu de tout bois alors qu’Adrian "Kal" Cavalier s’égosille avec entrain devant le micro. Amateurs de douceurs et de mélodies sucrées, passez votre chemin, Hellequin ferait plutôt office de rouleau-compresseur pour nos cages à miel. Mais le son d’ENEMY OF THE ENEMY n’est pas bêtement monolithique, sur cette base thrash vient se greffer des influences multiples et très variées. L’auditeur trouvera ainsi, ici et là, des touches ska, reggae ou encore un phrasé empruntant aux styles rap et slam. Enfin, signalons quand même que notre ami chanteur hurle beaucoup et que cela ne parlera sans aucun doute qu’aux amateurs de friandises extrêmes. Avec Hellequin, les parisiens n’ont pas joué la facilité, chaque chanson s’avère assez copieuse, oscillant autour des quatre minutes. Tout n’est pas génial, le disque connait un moment de flotement moins convaincant au milieu, un ventre mou autour du très poétique « Smooth Pussy ». Enfin, les poètes sont assez rares dans ce bas monde.

Avec Hellequin, ENEMY OF THE ENEMY se donne les moyens de progresser et de plus largement se faire connaître dans l’hexagone. Cette carte de visite s’avère solide, le fruit d’un travail appliqué et d’un talent certain. Mais c’est le scène qui reste le juge de paix et leurs compositions semblent tailler pour le live. A confirmer près de chez vous (surtout pour les franciliens).

Oshyrya (6,5/10)

 

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Autoproduction / 2013

Tracklist (47:29 mn) 01. Lost Generation 02. Farm Boy 03. Oh Glory (Superstar) 04. Dangerous Species 05. Angels Can Die 06. Nowhere 07. Smooth Pussy 08. Beast 09. This Is A Gift 10. Vendetta