Pour la troisième date de son Magma Tour, Gojira pose ses valises à Nantes. Pour réchauffer un climat glacial, les Landais emmènent avec eux les grindeux de Nostromo pour une affiche d’anthologie.
Le Stereolux est bondé lorsque Nostromo déboule sur les planches de la salle nantaise. Il faut bien mesurer l’importance de la chose : cette reformation est inespérée et nous n’aurions pas misé un kopek dessus. C’est donc la bave aux lèvres que les Suisses assènent leur grindcore cru et violent. En quarante trop courtes minutes, Nostromo se révèle fidèle à sa légende. C’est un groupe sans concession qui revit sous nos yeux. Et même s’ils sont, selon leurs dires, plus vieux et plus gros, qu’importe, l’essentiel est préservé. Et ceux qui les découvrent grâce à cette tournée pourront se satisfaire de l’entière réédition de leur catalogue. Sur scène, il s’agit d’un retour gagnant. Désormais, nous attendons une suite sur album.
Depuis ses débuts, Gojira est un groupe généreux. Que ce soit dans une petite salle ou devant des foules immenses, l’attitude du groupe est restée la même : toujours en donner plus. Dès « Only pain », la messe est dite. Le son est massif et clair, le light show parfaitement en place : le public sait qu’il va passer un moment de qualité. La set-list contient six titres de leur excellent dernier album Magma (si vous n’êtes pas d’accord avec cet avis, je vous invite vivement à lire la chronique de mon ami Mister Patate) ; l’ensemble est d’une cohérence exemplaire : l’enchaînement « Stranded » / « Flying Whales » / « The cell » / « Backbone » en laisse plus d’un sans voix. Les quatre musiciens maîtrisent leur sujet et impressionnent au détour de riffs ou de break bien sentis. Si le solo de batterie est chiant (c’est bien simple, TOUS les solos de batterie sont chiants, qu’on s’appelle Mario Duplantier ou Bernard Minet, c’est le même tarif), on ne s’ennuie pas une seule seconde. Mieux encore : des années de concerts et de tournée ont transformé Joe Duplantier en un frontman affable et communicatif. C’est du tout bon.
Le public, rassasié, fait un triomphe mérité à Gojira, meilleur groupe français en activité et quitte la salle avec des étoiles dans les yeux.
Nico.