Autant son premier opus récemment réédité, Erntezeit (chronique ici), avait constitué une solide entrée en matière pour les autrichiens de DRESCHER autant le deuxième album représentait un défi beaucoup plus important pour le quintet. Désormais dans une grande écurie, Napalm Records, ils se devaient de concrétiser les espoirs de son label et de confirmer tout son potentiel. Alors ce Steinfeld, évolution ou continuité ?
Le premier contact avec ce disque a de quoi en surprendre plus d’un. Il est d’ailleurs étonnant de voir que ce "A bissl Glick" ait été choisi comme premier single agrémenté d’un clip vidéo. Avec cette première composition, nous sommes loin de ce folk métal presque chanson à boire de premier album. DRESCHER distille avec ce titre une atmosphère beaucoup plus lourde et sombre plus proche d’un CULT OF LUNA que d’un KONTRUST. L’accordéon se fait discret, en simples nappes à l’arrière-plan, avec une solennité et un recueillement inhabituel pour les autrichiens. L’auditeur se demande alors s’il s’agit là d’une expérimentation ou d’une orientation musicale plus durable. Le second titre, « Adrenalin » va apporter la réponse à cette question distillant un son plus traditionnel, rythmiques rapides, accordéon omniprésent, grosses guitares et chant hurlé. Mais l’impression générale s’éclaircit et s’adoucit, le ton se veut plus léger et presque joyeux sous la conduite de l’accordéon. Le refrain est très direct et franchement accrocheur. L’auditeur suit les différentes vagues d’intensité variable au sein de chaque chanson, les violentes accélérations ainsi que les passages plus calmes histoire de reprendre sa respiration.
Dans l’ensemble, par rapport à Erntezeit, Steinfeld est plus sombre, plus lourd et obscure. On retrouve dans les eux albums les deux ingrédients mais les autrichiens donnent l’impression d’avoir voulu densifier leur propos et se montrer plus agressifs. L’évolution est salvatrice car dans un style léger, DRESCHER n’allait pas tenir longtemps. Reconnaissons-le, les autrichiens nous ont surpris, les comparaisons avec des groupes comme KORPIKLAANI s’imposent moins. Cette nouvelle démarche s’inscrit même dans le choix des reprises, exit MAIDEN ou FALCO et cette fois-ci c’est SLAYER avec « Raining Blood » qui se voit folklorisé. Avec ce second album, DRESCHER semble avoir trouvé sa voie et montre un visage bien plus convaincant.
Oshyrya (7,5/10)
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Napalm Records / 2016
Tracklist (39:03 mn) 01. A bissl Glick 02. Adrenalin 03. Unten 04. Guade oide Zeit 05. Regen 06. Es reignt Bluat (Slayer Cover) 07. Olles ok 08. Endlich leben 09. I will di ausbliatn sehn 10 .Der Held
Son label nous présente DRESCHER comme la nouvelle sensation folk metal venue d’Autriche. A lire les documents promo de Napalm Records, le quintet a déjà lancé un gros pavé dans la marre sur la scène européenne et se positionne d’entrée comme un nouveau challenger sérieux. Ils en profitent donc pour rééditer le premier opus, Erntezeit, avec trois titres bonus histoire d’en relever un peu l’intérêt pour les fans de la première heure.
Il est vrai que si vous aimez le métal rugueux, les touches d’accordéon ainsi que les mélodies directes et efficaces, DRESCHER pourrait faire battre votre petit cœur. Ajoutez à cela un chant bourré d’énergie et de conviction et vous obtenez une série de titres parfaitement adapté à l’animation musicale de votre prochaine Oktoberfest. Difficile en effet de ne pas trouver que cela furieusement à un assemblage de chansons à boire dont la simplicité et la fraicheur augmente avec le taux d’alcoolémie des auditeurs. Les chansons se veulent attrayantes, calibrées autour des quatre minutes pour maximiser leur adoption par n’importe quelle foule plus ou moins imbibée. Techniquement parlant, nos amis ne sont pas des manchots et certains soli de guitares plairont aux connaisseurs. L’accordéon est omniprésent et renforce ce côté mélodique et festif. L’utilisation d’un dialecte autrichien apporte un petit côté amusant et folklorique sans que cela ne gêne le moins du monde l’écoute de ces différentes chansons.
La recette ne varie pas beaucoup mais les autrichiens ont fait ici du bon boulot, soigné et plutôt bien inspiré. Un dernier mot sur les trois titres bonus agrémentant cette réédition. Malheureusement il ne s’agit que de trois reprises de MOTORHEAD, FALCO ou encore THE ROLLING STONES. Sur l’album d’origine, ils s’étaient déjà essayés à l’exercice avec une cover d’IRON MAIDEN (« Hallowed Be Thy Name »). Chacune de ces chansons est bien sûr passée à la moulinette folk avec accordéon par exemple et une adaptation des paroles en dialecte local. C’est amusant la première fois et puis tout un chacun risque de rapidement se lasser.
Les autrichiens de DRESCHER ont mis au point leur petit concept, un folk métal chanté en patois, qu’il décline en chanson ou à travers quelques reprises. C’est assez amusant, original au premier abord et puis le soufflé finit par un peu retomber devant le côté assez simple et répétitif de la démarche. Pour un premier album, cela passe sans encombre car les fans découvrent le groupe. Mais pour la suite les autrichiens ont intérêt à se renouveler où la flamme risque de rapidement s’éteindre.
Oshyrya (6,5/10)
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Napalm Records / 2016
Tracklist (56:16 mn) 01. First Blood 02. Der Gscheitling 03. Olles wos mir fehlt 04. Zeit zum Gehen 05. 5 Minuten Ruhm 06. Bled grennt 07. Zeitung von morgen 08. Danke fia nix 09. Dresch Quetschn 10. Geheiligt werde dein Name (Iron Maiden Cover) 11. Ass in Pik (Mötorhead Cover – Bonus Track) 12. Rock me Amadeus (Falco Cover – Bonus Track) 13. Olles schwoarz (Rolling Stones Cover – Bonus
Un an à peine après Gods and Generals (chronique ici), les suédois de CIVIL WAR remettent déjà le couvert et proposent un nouvel opus, The Last Full Measure. Trois disques en quatre ans, on ne peut pas dire que les scandinaves se reposent sur leurs lauriers. Il faut battre le fer tant qu’il est chaud diront les plus optimistes même si les deux précédents opus avaient eu bien du mal à complément nous convaincre.
Musicalement parlant, on reprend les mêmes ingrédients et on recommence: deux guitares qui virevoltent, des nappes de claviers un peu old-school en veux-tu en voilà et des rythmiques martiales à la pelle à coup de double grosse caisse. Ajoutez là-dessus un chant un peu beaucoup criard de Nils Patrik Johansson (chanteur d’ASTRAL DOORS) et vous obtenez toujours le même plat. Les chansons se doivent d’être guerrières, grandiloquentes et peinent pourtant à faire mouche. Difficile de s’enthousiasmer pour ces chansons toutes issues du même moule et qui pourtant ne s’avèrent que trop rarement accrocheuses. Johansson en porte une lourde responsabilité, son timbre de voix et son genre ne convient pas franchement au style musical de ses camarades, il faudrait une voix plus grave et chaude. Un titre comme « Deliverance » devrait faire un carton et pourtant il se faire violence pour se focaliser sur la musique et oublier un peu la voix. Mais ne mêem temps ses collègues ne lui facilite pas la tâche avec des lignes de chant pas commodes comme sur ce drôle de « Tombstone ». Le savoir-faire de CIVIL WAR pour pondre à la chaine un heavy/power métal mélodique simple, direct n’est plus à démontrer mais la lassitude s’invite quand même rapidement à la fête.
Les suédois de CIVIL WAR n’ont pas dévié de leur trajectoire depuis leurs débuts discographiques en 2013. Ils semblent rencontrer un beau succès dans certains pays et tentent de capitaliser un maximum sur ce retour positif. Après n’attendez pas de révolution au pays de CIVIL WAR, ils semblent prendre un malin plaisir à proposer sans cesse de nouvelles nuances d’une même couleur primaire. Ce ne sont pas les seuls à adopter cette même démarche mais il faut constater que leurs concurrents directs s’en sortent mieux. Mais ne nouveaux espoirs viennent de naître puisque les suédois changent de chanteur. Exit Nils Patrik Johansson au profit de Kelly Sundown Carpenter, mercenaire bien connu de la sphère métal prog/symphonique (ADAGIO ou encore BEYOND TWILIGHT). Rendez-vous au prochain numéro.
Oshyrya (07/10)
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Napalm Records / 2016
Tracklist (47:46 mn) 01. Road to victory 02. Deliverance 03. Savannah 04. Tombstone 05. America 06: A Tale that never should be told 07. Gangs of New York 08. Gladiator 09. People of the abyss 10. Last full measure