Chronique de First the town, then the world (à venir)
Mai 21
Mai 21
L’EP Opacities (chronique ici) paru en 2015 chez Peaceville avait marqué le grand retour sur le devant de la scène des britanniques de SIKTH après un hiatus de presque huit ans. Après la réédition en 2016 de l’album Death Of A Dead Day, il était grand temps pour le groupe de proposer du matériel original sous la forme d’un nouvel album que voici, The Future In Whose Eyes?
Dès les premières secondes de Vivid, les fans se retrouveront en terrain connu avec ces riffs hardcore et ces rythmiques hyper agressives. Le duo de chanteurs s’en donnent à cœur joie et enfoncent le clou dans la seconde. Joe Rosser qui a remplacé Justin Hill aux côtés de Mikee Goodman tient sa place et apporte le répondant attendu à son camarade. Les refrains se veulent plus mélodiques en chant clair et apporte un pincée de douceurs dans ce maelstrom tranchant et hyper technique. En un peu plus de quatre minutes, la messe est dite et un grand souri balaye le visage de tout un chacun. Malgré les années, le style si particulier des britanniques n’a pas pris une ride. C’est leur marque de fabrique et ils déploient des merveilles dans ce genre.
Par définition inclassable, SIKTH emprunte et mélange à sa sauce de nombreux éléments du metal, du rock et du hardcore. Cette démarche non-conformiste et hétérogène assimile le tout dans un métal technique et complexe évoquant parfois le mathcore. Difficile de ne pas penser ici et là à SYSTEM OF A DOWN mais cette étiquette serait trop réductrice. Malgré cette maestria, la musique de ce disque se veut très calibrée avec des chansons affichant au compteur quatre à cinq minutes en dehors d’interludes plus courts comme « This Ship Has Sailed », « The Moon`s Been Gone for Hours » et « When It Rains ». SIKTH démontre alors une belle subtilité.
Autant Opacities avait su rassurer après un silence aussi long, autant The Future In Whose Eyes? Frappe fort et séduit immédiatement. La talent avec lequel SIKTH parvient à mélanger agressivité, mélodie et technique devrait en impressionner plus d’un. Le disque bénéficie d’une production remarquable et passe à toute vitesse. Dan Weller et Adam “Nolly” Getgood (PERIPHERY) ont fait un excellent travail. En plus des oreilles, vos yeux seront également flattés avec une super pochette signée Meats Meier.
Oshyrya (08/10)
Millennium Night / 2017
Tracklist: 01. Vivid 02. Century Of The Narcissist? 03. The Aura 04. This Ship Has Sailed 05. Weavers Of Woe 06. Cracks Of Light 07. Golden Cufflinks 08. The Moon`s Been Gone for Hours 09. Riddles Of Humanity 10. No Wishbones 11. Ride The Illusion 12. When It Rains
Mai 21
En tant que chroniqueur, nous avons l’avantage d’être régulièrement confronté à des albums sortant franchement des sentiers battus. Et avec l’avènement d’internet et des réseaux sociaux, une sorte de culture mondiale s’est installée. Certains crient à l’aseptisation générale alors, qu’au contraire, la variété et la multiplicité des propositions n’a jamais été aussi grande. Pendant longtemps, il fallait chanter en français et surtout en anglais pour espérer percer et atteindre un groupe nombre de gens. Maintenant, quel que soit la langue utilisée, vous avez vite chance. Pour prendre un cas extrême, le chanteur sud-coréen PSY a fait un carton mondial avec une chanson interprétée dans sa langue maternelle. Si vous êtes un peu amateur de folk métal, cela ne vous dérange plus d’écouter des groupes chanter en russe, en suédois ou en patois gaélique du nord.
Tout cela pour dire qu’en découvrant Valgori, le troisième album de l’artiste breton Brieg Guerveno, la langue n’apparait plus comme une barrière et l’auditeur attentif laissera parler la musique. Il s’agit du d'un homme, auteur, compositeur et interprète breton, passionné par les musiques progressives, le rock 70's, les musiques extrêmes et enfin et surtout sa culture, sa région et sa deuxième langue maternelle. Certains pourront se scandaliser de cette démarche mais ce serait passer à côté de l’essentiel. Guerveno a su petit à petit se créer un univers artistique et s’épanouit à travers un rock néo-progressif riche et touffu. Après Ar bed kloz en avril 2014 et Bleuniou an distruj en mars mars 2015, voici Valgori. Notre ami s’éloigne des rivages folks explorés précédemment pour une démarche résolument plus rock. Au petit jeu des comparaisons, nous pourrions citer Bruce Soord et Steven Wilson. Sans atteindre la maestria de ces deux références, Guerveno se défend pas mal et parvient à développer sa touche personnelle. Les compositions sont assez longues, entre cinq et neuf minutes, et incitent l’auditeur à suivre un chemin tortueux. Le propos reste assez sombre tout au long du disque mais saluons la variété des rythmes et des atmosphères subtilement distillés pendant une heure. Au niveau du chant, Guerveno évoque Vincent Cavanagh d’ANATHEMA. Encore une jolie référence, un gage de qualité pour le breton.
Valgori possède bien des qualités pour séduire l’amateur de rock progressif moderne et inspiré. Aussi bien sur la forme que sur le fond, le travail effectué s’avère remarquable de professionnalisme. Sans être extrêmement innovant, Brieg Guerveno tisse sa propre toile et affiche une solide identité artistique. Le chant en breton n’est pas des plus mélodiques mais cela ne gêne en rien le plaisir éprouvé à l’écoute de ces huit compositions. Il a raison de défendre ses racines surtout quand celles-ci sont ainsi mises en valeur dans un si joli écrin. Brav eo !
Oshyrya (08/10)
Paker Prod / 2016
Tracklist (61:06 mn) 01. En Desped 02. Fallaenn 03. Poltred 04. An Hivizenn 05. Hirnez 06. Kelc'h 07. Pedenn 08. Valgori