Archive for mai, 2017

Deep Purple – Infinite

Il semblerait bien que cela soit le dernier cette fois-ci. Infinite serait peut-être donc le dernier disque de Deep Purple, après une carrière de bientôt cinquante ans ! Avec ses hauts, ses bas, ses déchirements et ses réconciliations… et finalement un vrai apaisement depuis que Steve Morse est dans le groupe, soit une une vingtaine d'années maintenant. Il y a quatre ans, Now What ?! avait fait une grosse impression : soutenue par Bob Ezrin à la production, la bande à Gillan avait retrouvé une inspiration et une créativité inattendue pour un groupe qualifié hâtivement de « dinosaure » du hard rock. Car autant les dinosaures sont bel et bien morts et enterrés, autant Deep Purple propose toujours du neuf et souvent du bon, voire de l'excellent. 

Ici la démarche « décontractée » adoptée par le groupe est assez proche de celle du si réussi Now What ?! Et Bob Ezrin est toujours aux commandes de telle sorte que la texture sonore est assez proche de celle de son prédécesseur fameux. On nuancera toutefois un peu : Infinite est un peu moins ambitieux et un peu moins inspiré. Les titres sont d'ailleurs moins nombreux surtout si l'on tient compte du fait qu'une reprise des Doors, « Roadhouse Blues », pas indispensable, est intégrée. Par ailleurs, les touches « progressives » sont moins présentes et les développement instrumentaux plus concis. On remarquera aussi que le tempo s'est lentement mais sûrement ralenti depuis plusieurs années : à soixante-dix ans passés pour la moitié du groupe, la chose était sans doute inévitable. Le hard rock du Pourpre Profond est devenu surtout plus groovy, progressif et bluesy que fougueux. 

Cela donne à ce disque un calme et une sérénité qui éclate lors des moments les plus calmes comme sur le superbe « All I Got Is You » sur lequel Ian Gillan se retrouve particulièrement à l'aise. La première partie de « The Surprising » se place dans la même ambiance avant que le morceau ne se change en une pièce épique aux longs développements instrumentaux somptueux. Steve Morse et Don Airey s'avèrent totalement dans leur élément et l'on pensera parfois à ce que pouvait proposer Tony Banks avant que Genesis ne vire à la pop, durant les années 80. 

Les mauvaises langues diront que c'est largement le début d'Infinite qui porte le disque : « Time For Bedlam » et son vocodeur, « Hip Boots » au rythme délicieusement chaloupé et « All I Got Is You » constituent une ouverture de disque imparable. Et certes, on perd un peu en qualité sur la fin de disque (« On The Top Of The World », toutefois très honorable), mais il n'y a jamais de vraie panne d'inspiration. Par ailleurs Ian Gillan arrive souvent à transcender n'importe quel matériau musical : « Birds Of Prey » est là pour en témoigner. Le fait de « trafiquer » sa voix pour créer un effet vocal est d'ailleurs assez courageux quand on est une légende du rock comme lui. Et comme les tempos ne sont pas particulièrement enlevés sur le disque, la tendance à nasaliser son chant, est assez peu présente ; on ne peut que s'en réjouir. 

On ne peut être totalement sûr qu'Infinite soit le dernier disque de Deep Purple bien qu'à soixante-dix ans passés pour trois musiciens du groupe sur cinq, on puisse supputer que le Pourpre Profond clora sa tumultueuse carrière après une tournée appelée « The Long Goodbye ». Mais après un tel disque on se dit qu'un dernier tour de piste n'est pas superfétatoire, loin de là. Bravo messieurs !

Baptiste (8/10)

 

Verycords – 2017

Tracklist : 1. Time For Bedlam 2. Hip Boops 3. All I Got Is You 4. One Night In Vegas 5. Get Me Outta Here 6. The Surprising 7. Johnny's Band 8. On The Top Of The World 9. Birds Of Prey 10. Roadhouse Blues

 

 

 

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Chronique d'Apocalypse (à venir)

 

Maintenant que leur souci de chanteuse semblent être derrière eux, les allemands de XANDRIA avance à un rythme régulier et propose tous les 2/3 ans un nouvel album pour les fans. Moins connus et moins reconnus que les ténors du genre comme NIGHTWISH ou WITHIN TEMPTATION, ils creusent malgré tout leur sillon. La bonne nouvelle c’est donc la stabilité des membres autour du capitaine et dernier escape du navire, Marco Heubaum. Dianne van Giersbergen reste fidèle derrière le micro et tente de confirmer les bonnes dispositions affichées sur Sacrificium (2014 – chronique ici).

Nombre d’entre vous vont rentrer en contact avec ce disque à travers le premier single, objet d’un clip, « We Are Murderers ». La noirceur et l’agressivité de cette première chanson évoque plus SIRENIA que le XANDRIA habituel. Bien sûr les touches extrêmes restent très légères et les éléments symphonique adoucissent le propos mais les chœurs omniprésents et les quatre mots hurlés de Björn “Speed” Strid de SOILWORK (limite foutage de gueule de mettre cela en avant) évoquent forcément le travail des norvégiens.

Ce virage perdure une bonne partie du disque, les allemands ont clairement durci le ton et proposent un travail plus noir que jamais. Comme son prédécesseur, Theater Of Dimensions est très long, les fans en ont pour leur argent. En dehors de ces quelques évolutions, XANDRIA déploie son talent habituel et ne déçoit pas. Chaque chanson se tient et apporte son lot de bons moments. Tout n’est pas génial mais nos amis ne déméritent jamais. On ne trouve pas ici de complète faute de goût et de compositions vraiment faible. « Forsaken Loveé sonne très NIGHTWISH mais reste sympathique. Le travail sur les orchestrations force le respect même si Heubaum a parfois la main un peu lourde. Ces couches successives de guimauve finissent pas écœurer et l’auditeur attaque le titre fleuve final, « A Theater Of Dimensions » déjà passablement repu.

Dianne van Giersbergen ne déçoit pas et offre une très belle prestation tout au long de ces soixante-quinze minutes. Histoire d’enfoncer le clou au niveau vocal, divers guests ont été priés de venir se joindre à la fête : Henning Basse (FIREWIND), Zaher Zorgati (MYRATH), Björn Strid (SOILWORK) and Ross Thompson (VAN CANTO). Ces voix masculines puissantes apportent un contrepoids intéressant au chant souvent lyrique de la hollandaise. Le tout est mis en musique de façon très efficace par Joost van den Broek à la production. De ce côté-là, XANDRIA peut en montrer au meilleur avec un son mêlant puissance et limpidité.

Pour un septième album, XANDRIA frappe fort et montre un visage plus sombre et agressif que jamais. Cela ne dure jamais très longtemps avant que la mélodie et la douceur ne s’invitent au débat mais le virage est assez prononcé. Nous sommes ici plus proches d’un SIRENIA et d’un DIABULUS IN MUSICA. Toutes les pièces du puzzle sont en place pour faire de XANDRIA un des leaders de la scène métal symphonique européenne. Le succès est au rendez-vous en terres germaniques mais il leur reste encore bien du travail ailleurs.

Oshyrya (08/10)

 

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Napalm Records / 2017

Tracklist (74:37 mn) 01. Where The Heart Is Home 02. Death To The Holy 03. Forsaken Love 04. Call Of Destiny 05. We Are Murderers (We All) 06. Dark Night Of The Soul 07. When The Walls Came Down (Heartache Was Born) 08. Ship Of Doom 09. Ceilí 10. Song For Sorrow And Woe 11. Burn Me 12. Queen Of Hearts Reborn 13. A Theater Of Dimensions