Archive for juillet, 2017

Adagio – Life

C’est avec un plaisir non dissimulé que nous retrouvons enfin ADAGIO avec un nouvel album sous le bras. À force de ne voir rien venir, nous pouvions légitimement nous inquiéter quant à la pérennité du groupe. Mais c’était sans compter sur la résilience de Stephan Forté qui, contre vents et marées, compte bien continuer l’aventure mais pas à n’importe quel prix. Il a pris le temps nécessaire pour (re)construire l’environnement du groupe et monter une structure solide autour de lui afin de mettre tous les atouts de son côté pour ce nouveau chapitre.

C’est un ADAGIO renouvelé, renforcé et régénéré qui se présente à nous désormais. Grâce à un crowdfunding réussi sur Indiegogo, Forté a pu diriger son projet selon ses envies et laisser sa créativité à nouveau pleinement s’exprimer. Autour de lui, nous retrouvons les indéboulonnables Franck Hermanny (basse) et Kevin Codfert (claviers) ainsi que des petits nouveaux, Mayline (violon) et Jelly Cardarelli (batterie). Le poste de chanteur a toujours été particulièrement périlleux au sein du groupe avec toujours beaucoup de talent mais aussi des personnalités instables ou particulièrement vénales. Avec Kelly Sundown Carpenter, ADAGIO joue à la fois la carte de la sécurité car ils se connaissent suite à une tournée commune en 2007 et que notre ami ne manque pas de talent et d’expérience. Espérons simplement qu’il saura harmonieusement gérer les emplois du temps d’ADAGIO et de son autre groupe, CIVIL WAR.

Au moment de glisser Life dans le mange-disque, difficile de savoir à quoi s’attendre. ADAGIO est-il revenu à la maestria symphonique des débuts ou continue-t-il sur la lancée agressive et sombre de Dominate et d’Archangels in Black ? Et bien les deux mon capitaine car même si le ton général s’avère assez sombre et torturé, quelques touches plus lumineuses et mélodique apparaissent ici et là. Les débuts orchestraux et majestueux rappellent que Forté sait y faire sans ce domaine avant que les choses sérieuses ne débutent dans un style djent complexe et torturé. Kelly Sundown Carpenter fait rapidement ses premiers pas et se meut d’emblée comme un poisson dans l’eau. Pas simple de donner une voix à ces arabesques techniques ténébreuses. Les refrains se veulent directs et accrocheurs, ils vont vous rentrer dans la tête en quelques écoutes. Un titre comme « Life » ne manque pas de respirations, souvent aux claviers, histoire de se préparer aux cavalcades qui vont suivre.

Comme d’habitude avec ADAGIO, le niveau technique s’avère très élevé. Avec sa guitare, Forté sait tout faire et n’en finit pas d’impressionner car il continue de privilégié la mélodie à la démonstration technique stérile. Ses camarades se mettent au diapason et ne ménagent pas leurs efforts pour égaler leur leader. La présence de Mayline au violon imprime profondément ce disque et lui apporte une touche de douceur salvatrice dans une pénombre omniprésente. Le travail sur les rythmes reste impressionnant, entre guitare, basse et batterie. Il suffit d’écouter « Subrahmanya » pour s’en convaincre. Ajoutez un petit zest d’exotisme hindoue et vous obtenez un titre très fort. Les ajouts électro plus froids et cliniques laissent entrevoir une autre dimension de l’identité artistique d’ADAGIO, plus que jamais le groupe apparaît comme une entité protéiforme à la croisée de très nombreux styles différents. C’est un sans-faute, ce cinquième opus force le respect et montre un groupe au meilleur de sa forme.

A chaque nouvelle écoute, Life dévoile des nouveaux aspects de sa personnalité et tout un chacun ne peut qu’être admiratif devant la richesse des broderies musicales proposées par le sextet. Cerise sur le gâteau, les visuels signés Rusalka Design sont superbes et offre un parfait écrin à ces neuf nouvelles compositions. Life reste une très belle réussite, les adjectifs pour le caractériser ne manquent pas, complexe, enchevêtré, obscur, sibyllin, ténébreux… Tentez l’aventure, vous ne le regretterez pas.

Oshyrya (09/10)

 

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Zeta Nemesis Records / 2017
Tracklist (56:08 mn) : 01. Life 02. The Ladder 03. Subrahmanya 04. The Grand Spirit Voyage 05. Darkness Machine 06. I’ll Possess You 07. Secluded within Myself 08. Trippin’ Away 09. Torn

WildFest 2017

Son : Solide et fort
Lights : Simple mais efficace
Affluence : 3/4 plein
Ambiance : Excellent
Moments forts : Sans doute le set de The Amorettes et Kissin’ Dynamite, pleins de puissance

Photos : cliquer ici.

L’an passé, on a vu la naissance d’un tout nouveau petit festival a Grammont (Belgique) orienté vers le Glam et le Sleaze, ce fut un succès et cette année, il est de retour. Cette fois, c’est en Ninove, autre salle, même formule.

On commence la journée avec un groupe Belge avec un nom bien familier, mais c’est trompeur, ce n’est pas Nightmare, mais Nightmare BE, un groupe de Hard Rock. Un jeu de guitares solide et efficace, un chanteur avec la voix assez grasse, ce n’est pas mal, pas mal du tout.

Suicide Bombers prend le relais, ils ont bien le look Glam, le chanteur me rappelle un jeune Rob Halford, le guitariste un mix entre Slash et Nikki Sixx, coté emballage, on voit ou ils ont trouvé la sauce, mais malheureusement, c’est la seule chose qu’ils ont trouvé. Leur set est extrêmement monotone et après 3 morceaux, je me suis barré vers le bar.

Place maintenant au dernier groupe Belge, WildHeart. La première chose que j’ai remarqué c’est que le chanteur a bien grandi, il chante vraiment mieux que l’an passée et le groupe a une solide présence sur scène. Ils voulait débuter leur nouveau clip au festival mais a cause d’un glitch avec le projecteur, ils ont finalement joué le morceau live, et malgré ce petit problème ils n’ont pas laissé tomber une seule note.

Maverick  était la avec un batteur de remplacement, mais cela ne va pas gêner les gars a mettre le feu sur scène pour un bon petit show pour les fans! Du bon vieux Heavy Metal, on ne dit pas non!

The Amorettes

The Amorettes par contre, c’était la bombe du jour ! Les trois filles du groupe ont un son avec des influences fortes de Girlschool avec une petit dose de Rose Tattoo et Motörhead, mais cette fois ci, on dirait qu’elles ont trouvé une bonne dose de AC/DC ajoutée aux mix, les sœurs McKay ont une présence phénoménale, Hannah sait taper les batteries comme une bête sauvage, Heather déchire avec sa basse tandis que Gill Montgomery gère de la guitare et le chant, un set excellent!

Niterain avait la lourde tache d’assurer la suite. Les gars ont bien essayé, mais hélas même en donnant tout ce qu’ils avaient, ils ne sont pas parvenus à me convaincre, en raison d’une voix assez limitée et de morceaux assez monotone. Même les reprises de classiques comme Highway Star (Deep Purple) ou même (You Gotta) Fight For Your Right (To Party) (Beastie Boys) ne sauveront pas le set après le passage de The Amorettes.

Finalement, avec un bon moment de retard, on arrive au dernier groupe: Kissin’ Dynamite! Un véritable bombe de Heavy Metal/Glam énergique et jeune! Se groupe a une présence sur scène solide, des morceaux accrocheurs qu’ils exécutent à  la perfection. Le meilleure manière de clôturer le festival!

Amon Re.

Toutes les photos cliquer ici.

Prong monte sur scène, il fait chaud, le soleil est à son zénith. Les premiers accords raisonnent, la fosse bouillonne. Tommy Victor est tout sourire ; ses acolytes tabassent un thrash/indus sans concession. « Unconditional » retourne les agités des premiers rangs et les tubes s’enchaînent jusqu’à la doublette « Snap your fingers, snap your neck/Whose this fist is anyway ? ». Bon boulot.

Regarde les hommes tomber se produit dans une Temple remplie à ras bord. Mine de rien, la notoriété du quintet devient de plus en plus énorme. A l’instar d’un Svart Crown, les Français donnent tout lors de leurs prestations apocalyptiques (cf. Netherland Deathfest 2017). Le groupe se porte garant d’un black metal pur. Il le démontre encore lors de ce concert impeccable.

C’est au tour de Crippled Black Phoenix d’investir la Valley. Fort d’un album (Bronze) encensé dans nos colonnes, le collectif nous délivre une prestation intense. Rien n’est laissé au hasard ; le niveau musical est élevé, les musiciens concernés. Les morceaux s’enchaînent, on se laisse emporter par la mélancolie émanant de ces délicieuses mélodies. C’est un doux moment de flottement dans ce torrent de décibel qu’est le Hellfest. Presque magique.

Pentagram débarque en trio sur la scène de la Valley ; dans une configuration inédite car Bobby Liebling (chant) séjourne actuellement en prison. Mené par Victor Griffin, le groupe monte au créneau et délivre une prestation époustouflante. Riffs d’acier, batterie plombante et basse qui cogne sont au rendez-vous. C’est un vrai tour de force : les trois hommes nous font oublier l’absence et le côté décalé de Liebling. Pentagram nous offre un show surprenant. L’occasion de repartir sur de nouvelles bases ?

On enchaîne avec les Canadiens de Alter Bridge. La foule devant la Mainstage est considérable. Elle accueille avec ferveur le rock/metal alternatif de Myles Kennedy and co. La prestation est carrée, rien ne déborde, c’est maîtrisé. C’est indéniablement bon, mais facilement oubliable.

La Valley est bondée. Quand Blue Öyster Cult arrive sur scène, c’est l’ovation. Le groupe de Eric Bloom et de Buck Dharma est en grande forme. Ravis d’être là, les New-Yorkais déroulent une ribambelle de tubes (« The red and the black », « ME 262 », « Tattoo vampire »…) et font encore parler la poudre, avec le gigantesque « Godzilla ». Des frissons parcourent l’échine pendant le merveilleux « (Don’t fear) The reaper ». L’affaire se finit sur « Cities on flame with rock and roll ».

La chaleur ne baisse pas, les peaux crament, la fatigue pointe le bout de son nez ; pourtant l’affluence, devant la Mainstage, atteint des records. Prophets of rage est attendu au tournant. La patience est récompensé ; le super groupe explose tout. Au programme, que des tubes : si Public Enemy et Cypress Hill sont rapidement évoqués, la majorité du set se compose de reprises de R.A.T.M. Morceaux indispensables (« Guerilla radio », « Bulls on parade »…) qui rappellent l’époque rebelle de l’adolescence. Soutenus par B-Real et Chuck D, Morello, Wilk et Commerford n’ont rien perdu de leur pertinence musicale. Ils retrouvent l’urgence de leurs plus belles années. L’affaire se termine avec le séminal « Killing in the name ». Hymne de la journée.

Linkin Park est un groupe courageux ; se mesurer au public du Hellfest n’est pas chose facile (cf l’affaire Slipknot). Si la production est impressionnante (son puissant, lumières parfaites), le groupe foire son entrée : commencer son concert avec un titre faible (« Talking to myself ») est un choix peu judicieux. Il faut attendre QUATRE longs morceaux avant que Bennington et Shinoda lâchent la bride avec « One step closer ». Mais l’affaire semble pliée avec « Lost in the echo ». Chester Bennington semble souffrir… Direction la Temple pour oublier ce douloureux moment.

Emperor a déjà bien entamé son set, mais la magie opère. Samoth, Ihshan et Trym subliment le genre en quelques riffs. Le trio sonne juste. Emperor, cador du genre, offre la version parfaite du black-metal. Le public se laisse emporter, ivre de fatigue et de soleil, par cette musique noire sans concession. Pour finir le concert, Ihshan dégaine de sa besace une triplette de morceaux sublimes (« Curse you all men ! », « I am the black wizards », « Inno a Satana »). Emperor fait partie des plus grands groupes de black-metal. Il l’a prouvé encore ce soir.

Le Hellfest est un des meilleurs festivals du moment. Ambiance, organisation, infrastructures : tout y est imparable. C’est un sacerdoce à faire au moins une fois dans sa vie de metalleux…

Le moment de s’en aller est venu, avec pour fond musical les volutes psychédéliques de Hawkwind…

A l’année prochaine…

Nico.

Ps : Je tiens à remercier chaleureusement Anita et à Julien sans qui ce report n’aurait pas été possible. MERCI à vous deux ! On se voit en 2018.