Un peu à l’image de leurs compatriotes d’ULTRA VOMIT, les franciliens d’ETHMEBB ne se prennent pas à sérieux et tentent d’amuser leurs contemporains. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder de près la pochette de ce disque et de lire le titre des chansons proposées. On a beau jouer la carte du comique, cela n’empêche pas de sérieux dans le boulot et ce disque propose un travail sérieux et appliqué. Le quatuor avait déjà fait parler de lui en 2013 avec un EP, Lost My Grind, à la pochette évocatrice pour les fans de rock énervé. Si vous étiez passé à côté à l’époque, pas d’inquiétude car les trois titres se retrouvent sur ce premier album.

ETHMEBB s’amuse à mélanger les genres et les étiquettes. Les influences sont tellement nombreuses qu’en faire la liste ici serait un exercice particulièrement vain. A partir d’une intro grandiloquente et cinématique comme dit RHAPSODY, les hostilités débutent avec un « Lost My Grind » rapide et très mélodique. Le chant extrême vient épicer le plat et évoque la scène folk métal et des groupes comme EQUILIBRIUM. Cela tient la route sans problème, les musiciens affichent un solide savoir-faire et un joli sens du riff et de la mélodie accrocheuse. Ils viennent ajouter ici et là de nouveaux ingrédients histoire d’enrichir la recette de base, des interludes plus doux, très folk, ou des chœurs évitent la lassitude et apporte de la variété dans le propos musical. La Quête du Saint Grind monte crescendo en intensité avec des titres de plus en plus longs. « Pirates of the Caribou » affiche plus de dix minutes au compteur et se la joue pirate à la façon d’un ALESTORM. Malgré des titres à rallonge, ETHMEBB évite l’effet patchwork. Leurs chansons se suffisent à elle-même et affiche une belle homogénéité même si le groupe n’hésite jamais à emprunter des chemins de traverse. Très foisonnant sur le plan musical comme sur le plan des paroles, l’auditeur pourra passer bien de temps à défricher cette jungle. La production s’avère très bonne, elle manque parfois d’un poil de puissance mais les standards européens sont largement atteints.

Facile de ne pas prendre ETHMEBB au sérieux et d’écouter ce disque pas dessus la jambe. Un peu à l’image de ce que propose Le Donjon de Naheulbeuk dans un autre genre, ETHMEBB reprend à son compte les codes des genres progressif, symphonique, death et folk pour les mélanger à sa sauce et en proposer sa propre version délirante. Leur humour restera une question de goût mais au niveau musical le quatuor affiche de solides atouts. Une aventure à suivre de près.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Autoproduction / 2017
Tracklist (59:58 mn) 01. Tathor, l’Echalote des Morts 02. Lost My Grind 03. Orlango Blum 04. GPS : Gobelin Par Satellite 05. A la recherche de la découverte de la quête pour trouver le Saint Grind 06. Pirates of the Caribou 07. Bruce Lee mena l’Amour