Archive for décembre, 2017

Face Down – Soylent Green

Si je vous dis Charlton Heston, les plus jeunes et rebelles d’entre vous penseront NRA et sa politique pro-armes absolument délirante et les plus vieux penseront La Planète des singes et Soleil vert. Ce dernier film nous intéresse plus particulièrement aujourd’hui. En plus d’être un film assez marquant pour son twist final, son titre original en anglais a donné son titre au deuxième opus de FACE DOWN. Nos compatriotes ont lancé ce projet en 2010 et comptent à leur actif, un EP cinq titres pour un album, The Long Lost Future, publié en 2013. Après une campagne de financement participatif réussi, Soylent Green est arrivé dans les bacs.

Avec des influences assumées comme PANTERA puis DOWN, nous savions d’avance que les français n’étaient pas venus amuser la galerie. La basse ronflante et groovy qui ouvre « My Suit and My Gun » ouvre les hostilités avant que guitares et sections rythmiques ne rentrent dans le jeu pour tout dévaster. FACE DOWN va directement au fond du débat et ne passe pas par des chemins de traverse pour vous mettre une grosse claque et vous expliquer son point de vue. En quatre minutes (en moyenne), la messe est dite à coup de riffs tranchants et le bombardement basse/batterie se veut incessant.

N’imaginez pas Soylent Green comme un bloc monolithique. FACE DOWN sait aussi jouer dans la finesse et ralentir le tempo. Ils peuvent ainsi passer d’un métal direct et puissant à un rock efficace (« Give Me Your Bra ») en passant par des pièces instrumentales tout en subtilité (le diptyque « Lost Paths » et « Paths Lost »). Le groupe affiche un solide savoir-faire et semble déjà connaître toutes les ficelles du métier. Le son est très bon, rendant à la fois hommage aux titres les plus énergétiques et les plus doux. Rendons ainsi hommage au travail de Fred Duquesne (guitariste de MASS HYSTERIA) chez qui a été enregistré et mixé Soylent Green.

Nous allions conclure sur une notre très positive concernant ce deuxième opus. L’enthousiasme de notre camarade Nico pour le premier album des parisiens et les promesses de ce successeur laissaient bien des espoirs pour la suite de la carrière de FACE DOWN. Mais la nouvelle est tombée fin novembre dernier, le groupe arrête les frais et se sépare. La scène métal parisienne perd un de ses membres talentueux. Saluons Byron, Cedric, Eric et Savi.

Oshyrya (07/10)

 

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Klonosphere – Season of Mist / 2017
Tracklist (50:28 mn) 01. My Suit and My Gun 02. Live On 03. Give Me Your Bra 04. Lost Paths 05. Moleville 06. The Hindrance 07. No One 08. Void 09. 9 Fading 10. My Own Worst Enemy 11. Paths Lost 12. Bonus Track (My Own Worst Enemy/demo version)

 

 

Alunah – Solennial

Il y a trois ans de cela, à la sortie d’Awakening the Forest chez Napalm Records, tout semblait être au beau fixe chez les britanniques d’ALUNAH. En cette année 2017, la situation s’avère un peu plus ambigue et les promesses affichées ne se sont pas vraiment concrétisées. Exit le label autrichien, les anglais ont signé, pour ce quatrième opus, chez Svart Records. Difficile de ne pas voir là un certain déclassement pour ALUNAH peut-être la conséquence de ventes décevantes ?

Bref, malgré tout, le quatuor anglais remet le couvert avec Solennial, sept nouvelles compositions et une reprise (THE CURE) sont au menu du jour. La recette n’a pas changée avec un doom gentillet et psychédélique porté par le chant féminin de Sophie Day. Petite déception, en retirant la reprise (un peu facile), il ne reste qu’un peu plus de trente-sept minutes de musique originale. Cela apparaît un peu chiche. Après un « The Dying Soil » assez éthéré, les choses sérieuses débutent avec un « Light of Winter » s’inscrivant dans la bonne tradition doom britannique. Les rythmiques lourdes et lentes prennent l’espace disponible avec quand même deux touches de lumières qui rendent ce cocktail plutôt accessible : les soli de guitares mélodiques et le chant de Sophie Day. Le timbre de cette dernière rappellera peut-être à certains Sarah Jezebel Deva (ex-CRADLE OF FILTH, ex-THERION…).

Le charme agit presque immédiatement, ALUNAH propose une musique assez accessible même si le côté sombre et hypnotique du doom fonctionne pleinement. L’ambiance générale n’est pas très heureuse mais c’est bien là l’idée. Les chansons s’enchaînent efficacement et l’auditeur se surprendra régulièrement à secouer la tête et taper du pied (sur « Feast of Torches » par exemple). Vous ne tomberez pas de votre chaise d’admiration, ce n’est pas d’une originalité insensée mais reconnaissons que les britanniques possèdent un joli savoir-faire et maîtrisent toutes les ficelles du genre. Rien à redire non plus au niveau du son, puissant, lourd et cristallin à souhait. Solennial a été mis en boite par Chris Fielding (CONAN) au Skyhammer Studio.

Ce disque d’ALUNAH constitue une vraie bonne surprise. Il dépasse de la tête et des épaules son prédécesseur et laisse entendre un quatuor en pleine possession de ses moyens. Chaque écoute apporte son lot de plaisir et de bons moments en cas de petite déprime passagère. Voici une solide bande-son des mois d’hiver à venir.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Svart Records / 2017
Tracklist (43:47 mn) 01. The Dying Soil 02. Light of Winter 03. Feast of Torches 04. The Reckoning of Time 05. Fire of Thornborough Henge 06. Petrichor 07. Lugh’s Assembly 08. A Forest

 

 

Si vous nous faites le plaisir de venir régulièrement lire les chroniques que nous publions sur le site, le nom de Lars Eric Mattsson ne vous est, sans doute, plus inconnu. Le guitariste mène sa barque contre vents et marées depuis plus de trente ans maintenant, en solo, à travers divers projets ou encore via son label Lion Music. Bien sûr, nous sommes ici bien loin des fastes accordées par les grandes structures, ici tout est fait à la maison, le DIY est devenu la règle pour survivre et continuer à vivre de sa passion.

Sand and Blood est le premier album tout électrique du finlandais depuis près de trente ans. Mattsson fait partie de ces musiciens découverts par Mike Varney (Guitar Player Magazine & Shrapnel Records) au milieu des années 80. A l’époque, après avoir joué et tourné avec divers groupes locaux, Mattsson enregistre et publie un EP 4 titres Can’t Go On Without Your Love en 1987. Trente ans plus tard, il rend hommage à ce disque en proposant ici une reprise du titre éponyme. Le finlandais ne cherche pas midi à quatorze heure quand vient le moment de composer, il prend sa guitare et jam pour trouver la bonne mélodie, le bon riff. Son credo n’a pas changé depuis ses débuts, proposer un hard rock solide, technique et agréable. Les démonstrations virtuoses ne l’intéressent, le travail simple, bien fait et joliment exécuté reste la règle.

En dix nouvelles compositions (plus une reprise) le finlandais livre la marchandise attendue. Il se considère avant tout comme un producteur/compositeur et d’habitude il préfère s’attacher les services de chanteurs talentueux pour donner un supplément d’âme et d’énergie à ses chansons. Mais sur Sand and Blood, le propos s’est avéré tellement personnel que Mattsson a préféré lui-même assuré les parties de chant. L’exception à cette règle se niche dans « Still Here Waiting » où Adrienn Antal s’empare du micro. Mattsson a tout enregistré lui-même à l’exception de la batterie mise en boite en Suède par Christer Jansson et quelques parties de piano assurée par Alexander King (CONDITION RED) à New York.

Les titres de cet album s’enchaînent naturellement et sans temps mort, les bons moments s’avèrent nombreux. Ce petit côté désuet/old school très années 80 parlera aux amateurs du genre. Mattsson ne promet pas la lune mais continue de faire de la musique à sa façon. Il s’adresse à un public de niche, des fidèles qui le soutienne lui et son label depuis des années. Que l’on apprécie ou pas sa musique, cette démarche reste respectable et digne d’éloges.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Lion Music / 2017
Tracklist (50:14 mn) 01. Rock Your World 02. Snow Queen 03. You 04. Queen of Love 05. Helena of Troy 06. Stand Up and Shout 07. Bleed for You 08. I’ll be Your Light 09. If Loving You is a Sin 10. Can’t Go On Without Your Love (2017) 11. Still Here Waiting (feat. Adrienn Antal)