Au rayon des groupes à tendance « -core », The Acacia Strain a toujours occupé une place spéciale dans mon cœur. Probablement parce que mon tout premier contact avec le groupe a été en live, dans une salle surchauffée, sur une affiche de furieux aux côtés de All Shall Perish et de Terror pour ne citer qu’eux. Vincent Bennett était au sommet de son art, (sur)jouant sa misanthropie sur les planches du Trix (qui s’appelait encore Hof Ter Lo, c’est dire que ça remonte à longtemps). Le voir s’époumoner sur « JFC » et son « I Am The End Of The World » désormais iconique m’avait marqué. S’il ne devait rester qu’un groupe du genre, ce serait celui-là.

Fast forward à 2025, Failure Will Follow va bientôt fêter ses 2 ans. Il serait peut-être temps d’en parler, non ? Trois morceaux, à l’exact opposé des agressions sonores de Step Into The Light sorti le même jour. Un cheminement, une lente marche dans un marais étouffant. Le doom revisité par une bande de coreux. Et des invités de marque : Dylan Walker, Sam Sawyer, Ethan McCarthy, sans oublier Abra Ingham et iRis.EXE. Là où Step Into The Light alignait les droites sans retenue, Failure Will Follow prend le temps de poser ses ambiances, de s’introduire pernicieusement dans l’esprit de l’auditeur, se permettant même une petite excursion sur les terrains du sludge avec son « Bog Walker » absolument grandiose. La bande à Vincent avait déjà dévoilé une partie de son potentiel doomesque sur son EP It Comes In Waves, il enfonce ici le clou avec conviction.

Chaque morceau est marquant, mais s’il faut en ressortir un du lot, ce serait sans aucun doute « Basin Of Vows ». Le growl de Vincent n’a jamais été aussi menaçant, Ethan vient en rajouter une couche avec ses growls made in une tonne de plomb (l’ambiance Primitive Man, y’a que ça de vrai) et on pense se diriger lentement mais sûrement sur un écrasement ininterrompu jusqu’à ce break aérien, presque lumineux.

« I don’t wish you the worst, because the worst is inside of you. ALWAYS »

Et la machine à annihiler se remet en route, inlassable, jusqu’à un final dantesque. J’ai arrêté de compter le nombre d’écoutes de ce morceau. Et à chaque fois, il me colle la chair de poule. En trois morceaux et presque 39 minutes, The Acacia Strain a pleinement dévoilé son potentiel et prouve à qui voudra bien l’entendre qu’un « bête » groupe de Deathcore peut sortir de sa zone de confort et de ses riffs d’homme des cavernes pour pondre une pure pépite de lourdeur et de misanthropie. Indispensable

9/10

Facebook officiel

Rise Records / 2023
Tracklist (38:43) 1. Pillar Of Salt 2. Bog Walker 3. Basin Of Vows