oshy_25092011_AtriarJe ne sais pas vous, mais j’ai bien cru que j’allais m’emmerder ferme pendant toute la durée de ces quatre titres… heureusement, Atriarch ne s’enferme pas dans un Doom lent et plombé, mais nous propose également quelques folles échappées qui viennent un peu nuancer le propos. Et c’est tant mieux car si j’avais eu affaire à 36 minutes dans la lignée du premier morceau, je ne sais pas comment j’aurais pu échapper à une sieste imprévue. 

Au menu de ce premier EP, Atriarch nous propose des compos longues et lentes, sorte de mélange entre un Doom lent et plombé passé au filtre d’un Black versatile, avec une voix d’outre tombe, semblant venir de très loin en échos et quelques arpèges distordus. Niveau ambiances, Forever The End est réussi : c’est noir, malsain et carrément plombant, et c’est justement ce qui rattrape le manque cruel de puissance de l’ensemble. Car au-delà d’une prod assez moyenne (manque de moyens quand tu nous tiens !), ce premier Ep d’Atriarch nous propose une musique assez intéressante, même si elle ne casse pas des briques. Forever The End s’adresse avant tout, à mon avis, aux amateurs de tempos ultra lents et de son qui grésille. Je ne cible pas avant tout les fans de Doom, car le groupe ne se réduit pas à cela : il y a un arrière goût Drone et presque atmosphérique là dedans, dont la caractéristique principal repose sur ce chant venu d’ailleurs, lui-même lent et pour ainsi dire dépressif, scandé comme une incantation. Cela dit, on aimerait parfois que le chanteur s’énerve un peu et nous propose des lignes de chant un peu moins monotones, comme il le fait sur la fin de « Downfall ». Le clavier ne viendra pas vraiment casser la monotonie qui s’installe rapidement, car il n’est utilisé que très rarement. Idem pour le piano qui n’apparait hélas que trop rarement, alors qu’il aurait pu apporter beaucoup aux compos.

Alors que les premières écoutes furent laborieuses et pas vraiment convaincantes, je ne peux qu’avouer qu’avec le temps et un peu de recul, l’ensemble passe un peu mieux. Il ne faut pas s’arrêter à la première impression avec ce genre de groupes, mais au contraire persévérer. Cela dit, le temps ne jouera pas en la faveur d’une batterie à qui la variation fait cruellement défaut. Non je le répète, l’intérêt majeur d’un tel EP réside avant tout dans les ambiances, les compos sont quant à elles assez répétitives et monotones.

Sheol (06/10)

http://atriarch.bandcamp.com

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Seventh Rule Records – Clawhammer PR / 2011

Tracklist (36 mn) 01. Plague 02. Shadows 03. Fracture 04. Downfall